Dans ce pays de l’Afrique de l’ouest dénommé la Guinée, tout change pour que rien ne change.
Plus le temps passe, plus on se rend compte que la transition politique enclenchée le 05 septembre 2021 est juste une sorte de trompe l’œil.
On observe que ce gouvernement de transition manque de pédagogie politique et souffre d’une insincérité pesante et d’une incommunicabilité notoire.
Et c’est pourquoi il se trouve en son sein d’une part de ministre anti-écologiste, opposé à la modernité et aux actions concrètes pratiques pour protéger l’environnement guinéen.
Et d’autre part on y retrouve de ministre d’une justice sélective, démagogue qui défend l’intérêt des présumés criminels étrangers au détriment de l’intérêt des guinéens dans le but de continuer à faire de la Guinée la risée de tous les esprits néfastes qui peuvent continuer à appauvrir le guinéen mentalement, moralement et matériellement.
En effet c’est un gouvernement de transition composé d’élites ambivalentes qui n’ont de foi qu’en l’argent et attendent, dans la jouissance, l’avis de l’extérieur.
C’est une élite aux attitudes plus que ambiguës. Elle se montre virulente envers l’Occident, sans doute pour amuser la galerie, tout en singeant, dans leurs faits et gestes, cette partie du monde dont ils attendent pourtant leur salut.
Donc au fond ils se jouent du panafricanisme car ils veulent continuer d’être l’éternel enfant assisté qui ne veut donc pas grandir.
Cependant, la Guinée peut tout de même continuer d’être la risée de tous les maîtres du monde capitaliste sauvage.
Mettre fin aux diverses facettes des obstacles rencontrés sur le chemin de la démocratisation et du développement politique ne sont pas à l’ordre du jour.
Les concepteurs politiques du gouvernement de transition sont apparemment toujours à la quête depuis d’un assentiment populaire forgé autour du slogan vide de sens « la refondation de l’État guinéen ».
Sauf que les faits sont têtus et refusent tel un destin scellé par le diable de jouer en faveur du gouvernement de transition et ses subalternes adeptes de la zerocratie et de la transhumance politique.
Plus grave ce sont ces zélateurs autour du nouveau monarque Mamady Doumbouya, ces journaleux alimentaires qui pensent donc pouvoir faire de la Guinée ce qu’elle veut.
Ces nouveaux hommes et femmes influents du pays, fiers d’appartenir à ce clan de manipulateurs ne se rendent plus compte que cette fierté d’appartenance bascule déjà dans un narcissisme collectif source d’une susceptibilité maladive et rarement justifiée.
Mais ils savent aussi sans doute que leur projet de « refondation de l’État guinéen » sur fond de népotisme, de corruption, d’ethnisme politique ne coïncide pas avec le choix de la popularité. Et ce projet sans fondement réel va à l’encontre des attentes populaires et il heurte surtout sa volonté.
D’où l’impérieuse nécessité pour la junte militaire guinéenne de faire appel à la démagogie populiste.
Elle utilise des différentes manœuvres en communication politique, autrement dit des rhétoriques susceptibles d’assurer l’acceptabilité de leur projet au près du peuple de Guinée.
Mais là aussi ils font figure de nullité puisqu’il manque de pédagogie politique et de compétence pour accomplir ce projet sans fondement.
Et c’est pourquoi la junte militaire guinéenne s’est désormais résolue volontiers d’accepter le choix de l’impopularité, car elle ne sera plus confrontée aux répercussions possibles sur sa légitimité en tant que putschistes.
Et c’est dommage !
On voit qu’avec cette autre transition politique déjà vouée à l’échec, on a comme l’impression que la Guinée est condamnée à être éternellement dans son cul de sac habituel..
Car lorsqu’il s’agit de trouver les solutions aux problèmes créés d’abord par les acteurs étatiques, on préfère donc sombrer dans l’auto-infantilisation, dans l’immobilisme, dans la culture d’assistanat, dans le clanisme et l’ethnisme politique.
À défaut ils rendent les autres responsables de ses turpitudes, de ses ambivalences, de son auto-infantilisation et irrationalité.
Dans ce cas de figure les drames de ce pays tels que pauvreté, immigration mortelle, pillage, corruption, trafic de drogue vont malheureusement perdurer.
Sinon, il n’y a pas longtemps, la Chine, la Malaisie, l’Inde ou encore le Brésil étaient au même niveau de développement économique que certains pays africains.
Or aujourd’hui, grâce à un travail remarquable de leurs élites, ils font partie des grandes puissances économiques de ce monde.
Alors lorsqu’on se dit être souverainiste, nous devons commencer par agir contre les drames guinéens tels que le sous-développement qui signifie manque d’écoles, d’hôpitaux, d’universités, d’électricité, d’eau potable, de routes et de transports publics etc…
Battons-nous sans attendre l’avis de Paris, de Bruxelles, de Berlin, de Pékin, de Moscou ou de Washington.
Car ce ne sont pas seulement les complots ourdis par l’Occident qui tuent l’Afrique ; ce sont ses propres dirigeants.
D’ici là nous allons continuer d’opter pour l’afro-optimisme même si on éprouve de l’épuisement et de la perplexité à commenter vos décisions et égarements.
Aïssatou Chérif Baldé