Le rapatriement involontaire des africains par l’Europe: Un instrument d’humiliation soutenu par les États africains. 

L’Europe a été celle qui a contraint l’Afrique à être en contact avec elle sur fond du colonialisme, de l’impérialisme, de l’esclavagisme et maintenant du néocolonialisme. 

Et c’est elle qui a transformé donc l’Afrique en une sorte de fournisseur de matières premières pour le fonctionnement de son industrie et en même temps empêcher donc avec ses structures mafieuses telles que le FMI, l’ONU, l’UA, la CEDEAO toute émancipation économique, politique du peuple africain.

Elle maintient l’Afrique à travers des programmes d’ajustement structurel ou encore à travers le maintien au pouvoir des présidents dictateurs mals élus tels que Paul Biya du Cameroun, Denis Sassou N’Guesso du Congo pour ne citer que ceux là dans une dépendance économique et sécuritaire pour perpétuer une misère anachronique sans fin. 

Les chancelleries occidentales peuvent d’une part compter sur les présidents africains partisans de l’impérialisme mélanophobe comme l’actuel président du Ghana Nana Akufo Addo qui leurs assurent un accès éternel aux matières premières des pays africains, dont elle se donne le droit de fixer les prix à Londres.

Et d’autre part elles peuvent s’appuyer sur les institutions africaines obsolètes telles que la CEDEAO l’Union Africaine pour imposer sa politique migratoire inhumaine aux africains. 

L’Occident l’un des acteurs principaux du pillage du continent 

L’État allemand avec le concours des autorités guinéennes soutient par exemple la multinationale allemande du nom de Aluminiumoxid Werke (AOS) sis à Stade en Basse- Saxe qui exploite les mines de Sangarédi depuis des années dans sa politique déguerpissement forcé de 12 villages de la région minière de Boké.

Et celle-ci conformément au contrat d’exploitation des mines de Sangarédi signé avec le gouvernement déchu de M Alpha Condé a tenté de faire déguerpir ces 12 villages de leurs terres.

Le premier village qui fut contraint de quitter les terres de leurs ancêtres pour que la multinationale allemande puisse librement exploiter la bauxite guinéenne était le village de Hamdanlaye dans Boké. 

Les villageois ont essayé avec l’aide des ONG allemandes de porter plainte déjà en 2019 contre leur déménagement forcé auprès de la banque mondiale. 

À cause de la pandémie du Covid-19, l’ouverture du procès avait pris du retard . 

Quant à l’État français qui ne ménage aucun effort pour traquer désormais avec l’aide du gouvernement de Joe Biden tous ceux qui dénoncent le réseau mafieux françafrique, son implication dans le retard de l’Afrique est sans précédent.

Pour permettre par exemple que les multinationales françaises telles que Bouygues, Bolloré, Areva et autres continuent à s’enrichir sur le dos des populations africaines, les gouvernements français n’ont reculé devant aucune abjection : interventions militaires et organisation de coups d’État d’un côté ; corruption et aides aux dictatures de l’autre, ou en même temps. 

L’Occident cherche à tout prix des alliés sur le continent comme Macky Sall, Alhassane Ouattara, Mamady Doumbouya, Nana Akufo Addo qui aident au pillage systématique de leurs pays par les trusts français, allemands,, anglais, américains avant de mettre les miettes restantes dans leurs propres poches.

On fait face dans les anciennes colonies françaises aux indépendances confisquées  actuellement à la naissance des Républiques héréditaires( Tchad, Togo, Gabon).

Les obstacles rencontrés par les immigrés africains

Lorsqu’un jeune africain, déboussolé, désespéré, sans perspectives, sans avenir prometteur dans son pays d’origine; contraint alors de subir les conséquences de la gestion économique, politique calamiteuse des dirigeants africains irresponsables imposés par l’Occident prend le chemin de l’immigration mortelle. 

Il va sans doute faire face à plusieurs obstacles. 

Car ces présidents mals élus, vont non seulement accepter qu’on humilie les africains sur le sol de leurs ancêtres en Afrique du Nord, mais ils vont faire recours à l’instrument d’humiliation qui est la déportation pour contraindre les  citoyens africains, à rester en Afrique. 

Pire, à l’image du régime déchu en Guinée, ils paraphent des accords insensés avec l’Union européenne ou encore avec l’Allemagne pour afficher leur soumission au maître. 

Une façon de signifier aux africains que leur vie ne compte pas. Ils peuvent périr en méditerranée, mais ils ne doivent tout simplement pas arriver en Europe. Car en Europe, ils sont vu et perçu comme une gêne ou un péril. 

Et face à ces actes humiliants des États européens qui se vantent souvent des fondements de leur société notamment égalité, justice sociale, valeurs et principes démocratiques, on comprend que ces fondements ne sont valables que pour leur citoyens européens.

La liberté de circulation tant chère à l’Europe colonisatrice, ce désir d’aller et revenir partout dans le monde, comme ils le veulent, ne peut pas être valable pour les jeunes africains, guinéens, perçus comme une gêne.

Pourtant ces jeunes guinéens pris aujourd’hui au piège entre la mauvaise gouvernance, la corruption qui nuisent à la transformation structurelle de l’économie guinéenne et à la politique migratoire européenne  injuste,inhumaine veulent aussi aller et revenir là où ils le désirent. Ils veulent une justice sociale en Europe tout comme en Afrique.

La part de responsabilité de l’Europe dans ce drame

L’Europe ne peut pas donc continuer au nom de son capitalisme à outrance, son libéralisme sauvage à se coaliser avec des présidents despotes africains tout en fuyant ses responsabilités face aux flux migratoires dans lesquels, l’Afrique serait d’ailleurs sous représentée.

Car selon un rapport de L’OCDE paru en 2018 on comptait seulement que 300.000 africains parmi les 5 millions de migrants ayant rejoint  l’un des 36 pays de L’OCDE.

Et en Allemagne, selon le rapport du gouvernement régional “de la Rhénanie du Nord-Westphalie”, il s’agit de 5000 milles guinéens à cause desquels, le gouvernement de cette région se sentirait envahie. 

L’Europe doit donc plutôt assumer sa responsabilité et arrêter de supporter des présidents mal élus, des despotes corrompus, corrupteurs, des juntes militaires opposées à l’intérêt des peuples africains qui empêchent l’émergence d’un développement économique et social au service du peuple africain. 

Ça ne sert à rien de faire face à de tels désastres humains, montre d’une impardonnable amnésie. 

L’être humain étant de par naissance nomade ira toujours là où il pense trouver son bien être et quelque soit les circonstances qui conditionnent sa vie. 

Le sang et la sueur de millions et de millions d’exploités d’Afrique ont permis à quelques riches puissances capitalistes d’édifier des fortunes énormes en Europe ou en Amérique. 

La pauvreté de l’Afrique et la misère de l’écrasante majorité de son peuple ne sont ni naturelles, ni une fatalité ; elles sont le résultat de siècles de pillage et de colonisation, dans lesquels la bourgeoisie occidentale a une responsabilité de premier plan.

Cette pauvreté, l’immigration mortelle, la déportation humiliante des africains, c’est aussi surtout le résultat des élites africaines ambivalentes qui n’ont de foi qu’en l’argent et attendent, dans la jouissance, l’avis de l’extérieur. 

Aujourd’hui, après avoir accédé à l’indépendance, les pays africains continuent d’être dépendants de l’impérialisme et victimes de sa barbarie.

L’Occident fait semblant d’oublier que c’est dans le bruit des chaînes et au fond des cales des bateaux négriers que la population africaine est entrée en contact avec la culture de l’oligarchie occidentale. 

Et le rapatriement des jeunes guinéens par l’Allemagne dans le bruit des chaînes n’est pas différent de cette forme de prise de contact.

Or l’Allemagne a les moyens de privilégier le rapatriement volontaire des immigrés qui est, depuis des années déjà, la solution privilégiée par le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR).

Aïssatou Chérif Baldé 

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