On assiste depuis le 28 juillet 22 à une recrudescence de la violence à Conakry, la capitale guinéenne.
Ces violences interviennent suite à un appel lancé par le mouvement social le FNDC et soutenu par les partis politiques de l’opposition notamment L’UFDG et l’UFR.
Cet appel à manifester interdit à la dernière minute par la junte militaire guinéenne a été boycotté déjà la veille par l’ancien parti au pouvoir le RPG-arc-en-ciel.
Le FNDC et ses alliés ont bravé donc l’interdiction de manifester décidée par la junte guinéenne.
Et la manifestation qui était prévue sur l’autoroute Fidel-Castro de Conakry, s’est vue transportée dans la commune de Ratoma.
Depuis, on assiste à des violences et violations des droits de l’homme dans la commune de Ratoma, réputée être le fief traditionnel de la formation politique UFDG.
On apprend que le représentant du mouvement social M Foniké Menge Sylla et plusieurs autres membres de l’UFR, le parti politique de l’ancien premier ministre Sidya Touré ont été mis aux arrêts.
Le siège des partis politiques de l’opposition (UFDG, UFR) sont barricadés par l’armée.
Les violences font état de plusieurs blessés graves, des arrestations et quatre morts.
Parmi les blessés figurent aussi des gendarmes et policiers.
Donc le coup d’État militaire survenu le 05 septembre 2021 est devenu un coup de tas. On retourne à la case de départ.
Manifestations tendues, prime à la surenchère sur les réseaux sociaux. Les passions tristes omniprésentes sont de retour.
La trêve n’a été que de courte durée.
Dans ce genre de situation tout semble être légitime, même le décompte macabre des victimes.
La violence est en train de s’ériger en norme et les instigateurs ne cherchent pas à trouver des solutions pour y remédier avant que la haine ne l’emporte.
Et sur les réseaux sociaux, l’air serait devenu irrespirable.
Les insultes publiques, ethnicistes, pleuvent étouffant toute possibilité de débat serein.
Certains politiques instrumentalisent ce sentiment de violence aussi pour instaurer la chienlit habituelle.
Les régimes en Guinée ont toujours été violents. Ils enferment, tuent, musellent leurs populations avec une brutalité extrême.
Et c’est bien évidemment du pain bénit pour des politiques contestataires de toutes formes, parce qu’utiliser la répression policière pour les uns comme moyen de mobilisation ou au contraire, des formes de mobilisation populaire comme étant le signe d’un chaos, c’est aussi un moyen politique de pouvoir indiquer un danger.
Et rien n’est mieux que le danger dans la politique pour proposer une solution nouvelle et une sortie du chaos.
Sauf qu’en Guinée personne ne propose une sortie du chaos.
Aïssatou Chérif Baldé