Guinée: Comment peut-on après le coup d’État militaire du 05 septembre 2021 se donner le droit, la légitimité de remettre en cause le caractère pacifique des manifestations politiques en Guinée ou encore parler d’amnistie ?

Nul part dans ce monde, on ne peut prétendre amnestier un organisateur de marche ou un manifestant contre un régime despotique.

L’amnistie par définition est l’effacement par la loi de certaines condamnations de votre casier judiciaire. 

Ceci dit, si vous faites partie des personnes visées par une loi d’amnistie, vous êtes alors reconnu comme innocent pour les faits qui avaient entraîné les condamnations.

Cela sous-entend qu’il faudra donc condamner les manifestants et tout comme les organisateurs de manifestations et ensuite procéder à leur amnestie.

Une proposition qui vise donc à pervertir, à dénaturer le droit des victimes et à les criminaliser carrément

Cette démarche confusionniste ne conduit ni à la justice, ni à la paix, ni la légalité.

Et vouloir la soutenir, est synonyme de manque de clairvoyance.

Une chose est certaine le droit de manifester ne doit pas être soumis à une autorisation préalable, puisque selon le droit international, il a un caractère d’inviolabilité et universaliste et devoir demander une autorisation pour manifester ses opinions a un effet dissuasif trop fort.

Et par conséquent nul de doit faire l’objet d’une poursuite judiciaire dans l’exercice de ce droit.

Nous avons aussi vu que partout où l’État guinéen avait décidé de protéger les manifestations, il n’y a pas eu de débordements ou encore de tueries.

Tel fut d’ailleurs le cas, lorsque les militants du régime déchu manifestaient en Guinée.

Alors l’État guinéen avait prouvé par là que l’usage de force, n’était ni nécessaire, ni légal. 

Ce fut d’ailleurs le plus souvent les comportements despotiques et  loubardisés des forces de l’ordre qui ont provoqué cet état de fait afin de semer le chaos et de surtout exceller dans la stigmatisation d’une grande partie de la population guinéenne.

Car on sait que l’usage de force pendant les manifestations ne doit être nécessaire qu’en dernier recours et ne doit en aucun cas conduire à des tueries comme c’est fût le cas à Coyah, Kamsar, Dubreka le 16.05.20, ou encore à Labé, Mamou, N’Zerekore, Conakry après le coup d’État constitutionnel de M Alpha Condé. 

Il doit surtout se limiter au maximum aux personnes qui commettent les violences.

S’il n’est pas possible de les cibler, et que des personnes pacifiques risquent d’être touchées par accident, la police et la gendarmerie doivent renoncer dans certains cas à faire usage de certaines arme.

L’État guinéen, notamment le gouvernement guinéen déchu n’en a jamais tenu compte.

Comment peut-on alors, après le coup d’État militaire du 05 septembre 2021 se donner le droit, la légitimité de remettre en cause le caractère pacifique des  manifestations politiques en Guinée?

Et comment peut-on venir donc nous parler d’amnistie pour les organisateurs de manifestations politiques en Guinée ?

Ce genre de message confusionniste ouvrirait la voie aux changements et perversion illégaux de la constitution et lui ôterait son âme. 

On ne peut pas donc offrir une amnistie à des victimes du coup d’état constitutionnel de M Alpha Condé. 

Le faire c’est de les rendre coupable d’avoir défendu la République, assimilant leur action à une Infraction passible d’une condamnation, sujette d’une amnistie. 

Et ça c’est une erreur monumentale et une énormité impardonnable. 

Aïssatou Chérif Baldé

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