Guinée:Alpha Condé, la déception programmée de l’histoire récente du pays est libre.

La junte militaire guinéenne a annoncé hier vendredi soir la libération de l’ancien président Alpha Condé. 

Il est selon la junte désormais libre de recevoir sa famille politique et tout comme sa famille biologique. 

Sa libération était l’une des exigences de sa famille politique le RPG-arc-en-ciel, dont certains membres influents se trouvent aujourd’hui écroués pour détournement de déniers publics à la maison d’arrêt de Coronthie. 

Tout d’abord réjouissons nous de la sortie de l’actuel président du Sénégal Macky Sall qui annonce avec fermeté, qu’il ne fera pas un troisième mandat. Il ne procédera pas à des modifications antidémocratiques de la constitution sénégalaise.

Car elles détruiriront à petits feux  le peu dont le Sénégal pouvait se glorifier dans une Afrique peu regardante sur ce que la démocratie veut dire.

Il la respecte trop pour y toucher;il la vénère trop pour la transgresser

Et il n’est donc pas prêt à venir gonfler la liste des tripatouilleurs de constitution en Afrique. 

Le président sénégalais Macky Sall, n’est pas prêt à instrumentaliser la constitution sénégalaise pour une mauvaise cause: celle de vouloir faire prévaloir des intérêts partisans et individuels et pour le seul bénéfice de ses auteurs. 

Il ne veut pas suivre les pas de son prédécesseur Abdoulaye Wade ou encore ses homogues en Guinée, en Côte d’Ivoire, au Benin, au Togo. 

Car il faut vraiment être atteint d’une cécité mentale, d’une déficience intellectuelle et morale pour se comporter comme M Alpha Condé qui a mis son pays à cause de son aveuglement du pouvoir à l’index sur tous  les fronts. 

Et il s’agit des fronts de la désincarnation absurde par les turpitudes insondables de quelqu’un qui était censé être un messie venu insuffler au peuple de Guinée assoiffé de liberté après des décennies de dictature affirmée ou dissimulée, l’énergie tant attendue pour se redresser.

Ce président guinéen déchu le 05 septembre 2021 n’a fait que suivre ce qui semble être le sillon tracé de tous les présidents dévots en Afrique pour offrir aux guinéens un pouvoir militaire démagogique, corporatiste, archaïque et népotiste. 

Or il pouvait faire comme Macky Sall et sortir par la grande porte de l’histoire et mériter son appellation:  « Le Mandela Guinéen». 

Mais Alpha Condé  à adopter la stratégie envers tout et contre tout en lieu et place de la solution de bon sens, c’est-à-dire en choisissant l’inverse du dialogue social et politique pour préférer cliver et affronter et en bout de course payer plus cher. 

Et cela, malgré qu’il était conscient que ces situations participent sans conteste à l’affaiblissement de la démocratie et de l’état de droit. 

Elles peuvent durer le temps de l’instant mais elles survivent jamais au delà de ce que la volonté populaire réprouve.

Nonobstant ces agissements aux conséquences incalculables, avec ses mains souillées du sang des innocents guinéens, il reste quand même libre. 

Donc après plus de 10 ans passé dans une seringue du conflit social et politique qu’il a absurdement choisi, soldée de tueries et d’emprisonnement, insensés, contre lequel, l’opposition politique n’a pu trouver de remède et à cause de laquelle nous nous trouvons dans le même cul de sac habituel, il jouira de toutes ses libertés sans être inquiété. 

On peut tout bonnement cracher sur les cadavres fumants des victimes de son régime.

La responsabilité pénale individuelle de l’ancien président Alpha Condé et des membres de son gouvernement ne peut pas être engagée. 

Et tant pis. Le même scénario lugubre avec le même décor peut continuer.

Car dans ce pays rien n’a changé, le même décor, les mêmes hommes maléfiques continuent de hanter les rues poussiéreuses de Conakry. 

Alors ne parlons plus de transition politique en Guiné! 

Applaudissons les nouveaux maîtres, la nouvelle transition aux allures de mandat!

Et pourtant même l’épisode de Dadis Camara n’a pas provoqué le relent poussif de soulagement qui aurait constitué un aiguillon d’un renouveau républicain, tellement qu’ils furent nombreux, nos compatriotes qui avaient cru en « Mamady Doumbouya» et en « l’homme de la situation » qu’il incarnerait, une fois au pouvoir. 

Les tentations du passé sont plus que présentes. 

Ce pays jadis l’un des plus éclatants symboles d’une Afrique émancipée, libre et courageuse. 

Pour son malheur, il ne lui a pas été donné d’en tirer avantage.

Le CNRD clanique et clivant, n’est ni crédit ni crédibilité: La transition a pris de l’eau. 

Aïssatou Chérif Baldé

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