Mali:Le gouvernement de transition ordonne l’interdiction de diffusion de deux médias français au Mali.

Il s’agit bien évidemment de la chaîne de télévision France 24 et la radio française RFI que le gouvernement malien vient d’ordonner l’interdiction de diffusion au Mali. 

La réaction du gouvernement français qui finance ces deux médias de propagandes en Afrique tout comme celle de l’Union européenne ne s’est pas fait attendre. 

Ils ont condamné à tour de rôle la décision du gouvernement malien, qu’ils ont qualifié d’atteinte grave à la liberté de presse. 

Pour le sulfureux ministre des affaires étrangères français Jean Yve Le Drian, cette décision d’interdiction de diffusion de ces deux grands groupes de médias français au Mali est “une atteinte grave à la liberté de presse et la France est une nation qui défend partout dans le monde la liberté de la presse et les journalistes ”. 

Quant au président français Emmanuel Macron, il s’est prononcé en ces termes « Je condamne avec la plus grande fermeté cette décision qui me semble totalement contraire aux valeurs que portent le peuple malien et le Mali depuis son indépendance ».

Le régime malien, notamment le premier ministre Abdoulaye Maiga a justifié la décision d’interdiction de ces deux médias au Mali par le fait qu’ils ont diffusé entre le 14 et 15 mars dernier un reportage accusant  l’armée malienne de bavures. Et c’est suite à ces allégations diffusées et rejetées par le gouvernement malien qu’il  a ordonné dans la nuit de mercredi à jeudi la suspension de la diffusion de France 24 et RFI au Mali.

Car il s’agit selon le gouvernement malien , de fausses allégations. 

Et selon le premier ministre malien, ces deux médias auraient dans ce reportage accusé l’armée malienne et le groupe paramilitaire russe Wagner d’être responsables de graves bavures dans les zones occupées par les djihadistes. 

Il a même comparé cette attitude de ces deux médias à celle de la radio Milles Collines au Rwanda qui avait joué un rôle néfaste dans le génocide rwandais de 1994.

France Médias Monde déplore dans un communiqué de presse cette procédure et proteste vivement contre ces accusations qu’il qualifie d’infondées. 

En réalité lorsqu’on se réfère à l’interdiction des médias d’Etat russes Russia Today (RT) et Sputnik dans l’Union européenne, annoncée ce 27 février par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen et soutenue par la France. 

On peut tout simplement faire comprendre au gouvernement français et tout comme l’Union européenne qu’ils ne sont pas des défenseurs de la liberté d’expression. 

Ils soutiennent le plus souvent les médias qui font la propagande de leur vision néo-impériale du monde. 

Et c’est pourquoi la présidente de l’Union européenne Ursula von der Leyen avait justifié le bannissement des médias russes en ces termes : «[Ils] ne pourront plus diffuser leurs mensonges pour justifier la guerre de Poutine et pour semer la division dans notre Union.» et elle renchérit d’un ton ferme «Nous développons donc des outils pour interdire leur désinformation toxique et nuisible en Europe». 

Alors en quoi cette même Union européenne ou encore la France doivent se sentir outragées par l’interdiction de diffusion de leurs médias de propagandes et de désinformations au Mali ? 

Le gouvernement malien veut aussi à travers ce bannissement mettre fin à la désinformation toxique nuisible au Mali. 

Comme pour dire que ce qui est valable pour l’Union européenne l’est aussi pour les autres. 

Car le Mali étant un pays en guerre, il doit aussi tout mettre en œuvre pour empêcher sa division. 

Aïssatou Chérif Baldé

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