Macky Sall et l’ONU: Une abstention à haut risque ?

Le président sénégalais Macky Sall connu pour son allégeance à la France-Afrique a surpris le monde à travers l’abstention de son pays cette semaine à l’ONU pour condamner la guerre en Ukraine

En effet le pays du tout nouveau président de l’Union Africaine  s’est abstenu lors de l’adoption à l’Assemblée générale des Nations Unies d’une résolution exigeant le retrait des forces russes de l’Ukraine. 

L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté ce mercredi 2 mars 22 une résolution déplorant dans les termes les plus énergiques « l’agression » commise par la Russie contre l’Ukraine et exigeant que la Russie retire immédiatement ses forces militaires du territoire ukrainien.

Le texte a été adopté par 141 votes pour, 5 votes contre (Russie, Bélarus, Erythrée, Corée du Nord et Syrie) et 35 abstentions. La résolution, qui était coparrainée par 96 Etats membres, nécessitait une majorité des deux tiers pour être adoptée. 

Il faut rappeler que cette résolution n’est pas contraignante, mais elle est surtout symbolique et d’une grande importance pour ceux qui tentent de présenter la Russie comme étant la personnification du diable. 

On parle ici de l’OTAN qui a contribué de façon irresponsable à l’escalade de cette guerre dont les perdants sont les citoyens ukrainiens. 

Or Aujourd’hui les pays de L’OTAN qui ont poussé le président ukrainien à s’aventurer dans ce conflit brillent par leur hypocrisie et justice à géométrie variable habituelles. 

Parlant maintenant de la participation de l’Afrique dans le vote de l’ONU pour exiger le retrait de la Russie en Ukraine. 

Nous avons d’une part 17 pays africains qui se sont abstenus de voter la résolution contre la Russie à l’ONU. 

On peut citer ici l’Algérie, l’Angola, le Burundi, la Centrafrique, le Congo, la Guinée Équatoriale, le Mali, le Madagascar, la Namibie, le Mozambique, le Sénégal, l’Afrique du Sud, le Soudan, le Sud Soudan, le Zimbabwe, l’Ouganda, la Tanzanie.

Les pays absents et qui n’ont pas voté non plus étaient: 

Burkina Faso, Cameroun, Éthiopie, République de Guinée, Guinée Bissau, Maroc et le Togo.

L’abstention de dix sept pays africains lors du vote de cette résolution sur la guerre en Ukraine et surtout celle du Sénégal prouve à suffisance que les pays africains ont une oreille sensible aux préoccupations des peuples africains. 

Cette abstention surtout celle en provenance du Sénégal est une expression d’un chef d’Etat soucieux de ménager une opinion publique au sein de laquelle monte de façon grandissante un discours anti-impérialiste et en particulier et anti-franceafrique d’une manière générale.

On sait aussi que ces pays africains encore sous l’emprise du système néoimperiale français savent pertinemment que les mouvements populaires maliens opposés aujourd’hui à la vision néoimperiale française de l’Afrique ne sont pas des cas isolés. Le risque de contagion est donc très élevé. 

L’autre raison des positionnements dans cette guerre en Ukraine qui ne concerne pas l’Afrique, est le fait que beaucoup de pays africains à l’image de la Centrafrique ou encore du Mali savent qu’ils peuvent compter sur la Russie de Vladimir Poutine, dont la puissance est plus que jamais devenue incontestable aujourd’hui dan ce monde. 

Elle attire encore davantage les pays africains qui sont pour la plupart sous tutelle des pays occidentaux. 

Et Adonia Ayebare, représentante permanente de l’Ouganda auprès de l’ONU, a affirmé que la neutralité était à l’origine du refus de son pays de voter. « La majorité de l’humanité (qui n’est pas blanche) soutient la position de la Russie en Ukraine. Poutine a tout à fait raison ! Lorsque l’URSS a stationné des missiles nucléaires à Cuba en 1962, l’Occident était prêt à faire sauter le monde au-dessus d’elle. Maintenant, quand l’OTAN fait la même chose, ils s’attendent à ce que la Russie fasse différemment ? », a-t-il ajouté.

À sa suite le Ghana, membre du Conseil lui aussi, a dit soutenir  «l’intégrité territoriale de l’Ukraine ». 

Le président ghanéen adopte ainsi un positionnement lâche et sans surprise. Et il prouve ainsi par ce positionnement que l’intégrité territoriale du Mali n’est pas à soutenir. 

Donc ce qui est valable pour les ukrainiens ne peut pas être valable pour les maliens. 

Une posture d’un Nana Akufo Addo qui est en train de ternir l’image d’un pays qui fut très longtemps connu dans l’opinion africaine, comme le berceau du panafricanisme par excellence. 

Malgré les pressions exercées par l’Union européenne d’une part ou encore par la Russie d’autre part, certains États africains ont fait choix d’une  politique de non alignement. 

Un choix que tous les États africains devraient adopter dans ce genre de conflits où l’hypocrisie de la communauté internationale et des institutions internationales censées préserver la paix et la sécurité ont atteint un niveau intolérable. 

La réaction et l’indifférence de cette communauté internationale dans les autres conflits de ce monde (Libye, Afghanistan,Syrie, Irak, Djihadisme et terrorisme dans le sahel, le conflit israëlo-palestinien, rébellion au Congo, en Centrafrique, la guerre oubliée du Soudan du Sud) mettent à nu les deux poids deux mesures de cette fausse communauté internationale et ses institutions telles que l’OTAN. 

Mieux, le traitement inhumain, raciste réservé aux réfugiés africains, non européens en Ukraine et en Pologne depuis le début de cette guerre insensée est illustratif de l’indignation sélective des pays occidentaux. 

Et c’est pour toutes ces raison qu’il faut repenser cette politique actuelle soutenue par ces pays qui se font passer pour les défenseurs de la paix dans le monde.

Or ils sont en grande partie la source de la plupart des crises et des souffrances des peuples de cette terre.

Le monde est plus grand que cinq pays avec un pouvoir hégémonique imposé au Conseil de Sécurité par les 5 pays membres permanents qui dictent leur vision du monde néoimperiale au reste du monde.

On parle ici de ce système où la sécurité de tous les pays du monde est abandonnée au gré des intérêts et au bon vouloir de 5 pays. Et ce système ne doit plus perdurer.

A présent, pour qu’il y ait la paix et la sécurité dans le monde, il est plus qu’indispensable de réformer l’ONU et toutes ces fausses institutions africaines CÉDÉAO, Union Africaine pleureuses des peuples africains.

Donc l’abstention des États africains est plus salvateur, car le traitement inhumain infligé aux africains en Ukraine et en Pologne montre à quel point, la haine de l’africain est ancrée dans ces sociétés dites libres. 

Aïssatou Chérif Baldé 

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