La refondation de l’État sans unité nationale, c’est comme un arbre sans sève.

Tout leader politique sensé, tout président de la République, visionnaire qui ne veut pas voir son peuple périr ne voudra jamais étendre les jalons d’un système politique périlleux. 

Et espérer attendre que, d’un tel système naisse un État égalitaire, juste, solidaire et surtout croire que l’union sera le ciment qui entretiendra l’union des peuples. 

Car ce genre de système est non seulement source de décadence, défaillance, de retard et reste incompatible aux principes fondamentaux de la démocratie, basés sur la justice, la paix, l’équité et la bonne gouvernance.

Pour ce faire, lorsqu’on est leader pour servir son peuple et non se servir du peuple, pour devenir cet autre futur imposteur, imprévisible. 

Qu’ on arrive donc au pouvoir par la voie des urnes, par la voie d’un conflit armé ou pas, par la voie d’un coup d’état militaire, ce mal nécessaire. 

On cherchera à élever sa vision vers de hauts sommets, en améliorant la performance de sa nation vers des standards plus élevés. Et cela quelles que soient les circonstances qui conditionnent ta vie ou le lourd héritage laissé par tes prédécesseurs.

Le président rwandais Paul Kagame a prouvé que c’est possible. 

Et pour y arriver, on se fixera incontestablement les objectifs suivants:

  • Constituer et  promouvoir le renforcement des libertés individuelles et collectives; 
  • Permettre l’émergence d’une société civile forte et la séparation des pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire); 
  • Rester attaché aux principes et valeurs d’éthique pour une moralisation financière dans la gestion des biens publics. 

Par ailleurs, un tel leader accordera surtout une place prépondérante au renforcement des principes de bonne gouvernance administrative à travers :

  • le développement d’une politique de coordination des missions et interventions entre les différents corps de contrôle, l’application objective du principe universel de reddition des comptes, y compris en matière d’exécution budgétaire ; 
  • Le renforcement du rôle, des missions et des moyens de la Cour des Comptes, si cours des comptes y’en a;
  • La généralisation du système d’évaluation des performances de l’administration et de la justice ;
  • La systématisation des appels à candidature pour certains emplois du secteur public et parapublic. 

Enfin, il veillera en tant que leader qui se définit par les résultats et non par les attributs: 

  • au rééquilibrage des pouvoirs au sein de l’Exécutif au profit du Gouvernement ; 
  • au renforcement des pouvoirs et de la légitimité du Parlement;
  • au renforcement des institutions de la République ; 
  • à la réforme de la Justice et au renforcement de l’indépendance du pouvoir judiciaire. 

Alors c’est en atteignant de tels objectifs que l’on peut s’arroser d’être un bon président, un vrai souverainiste ou panafricaniste, au service du peuple qui a pour objectif la refondation de la gouvernance et de l’État pour rendre l’unité des guinéens possible. 

Car l’unité nationale, la refondation de la gouvernance ne sont pas des vains mots. 

Aïssatou Chérif Baldé. 

Politologue, Journaliste 

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