Il réclame ces biens mal acquis, avec un ton défiant, comme un prince dans le désert d’égoïsme.
Sa sortie d’ hier au siège du RPG prouve que M Damaro Camara fidèle à sa posture de zérocrate ne dégaine pas.
Puisqu’il réclame son “argent”. Et comprenez bien l’argent du contribuable guinéen qu’il a mal acquis. Car avant qu’il n’intègre le RPG, et qu’il soit à la mangeoire. Il était pauvre comme une souris de l’église.
Aujourd’hui il se sert du nom de M Alpha Condé, qui se méfiait de lui ces derniers temps comme l’on se méfie de la peste pour juste berner et manipuler les militants du parti de l’ex président.
Et il sait pertinemment, que si le professeur Alpha condé était libéré aujourd’hui. Il reprendra son parti politique et lui ne sera que l’ombre des ondes de sa haine qu’il a propagé pendant ces dix dernières années.
Parmi les hommes autour de M Alpha Condé, Damaro Camara fut l’un des hommes les plus nuisibles et donc responsable de la chute humiliante du professeur.
Mais nonobstant cet état de fait, s’il continue à occuper le paysage politique guinéen et prétendre prendre la tête du RPG, en tant que phénomène social et historique, malgré sa vacuité, son langage violent, haineux et sa vulgarité.
C’est parce qu’en Guinée on atteint jamais le sommet de l’Etat malgré les déficiences intellectuelles et morales, mais plutôt grâce à elles.
Donc, c’est leur négativité qui a séduit et séduit encore aujourd’hui les guinéens.
Respect des forts, mépris des faibles, amour de l’argent, désir d’inégalité, d’injustice, de domination, besoin d’agression, désignation de boucs émissaires, dans les organisations de la société civile, les organisations syndicales, dans les partis politiques, dans certaines régions de la Guinée, vertige narcissique, mise en scène publique de leurs mensonges éhontés.
Au fait, toutes ces négativités travaillent l’ensemble de la société guinéenne; elles ne représentent pas la totalité de la vie sociale, mais sa face sombre, hideuse et ignominieuse. Elles manifestent de son état de crise et d’angoisse et le peuple de Guinée en est la victime.
En effet, Damaro Camara, qui n’a jamais été un militant du RPG, mais qui compte se servir de ce parti politique pour asseoir une hégémonie clanique et factionnelle, n’est pas du tout incompris du peuple de Guinée et des militants du RPG.
Cette énième sortie éhontée au siège du RPG et son refus de laisser les plus jeunes du parti tels que Dr Ibrahima Kalil Kaba, plus humble et compétent prendre la tête du parti montre qu’il ne pense qu’à ses intérêts égoïstes et égotiques.
Et c’est pourquoi, pendant ces dix années passées au près du président Alpha Condé, il a tout mis en œuvre pour empêcher que le débat d’opinion puisse se dérouler dans un climat de relative sérénité ; pour que le scrutin ait un sens, c’est à dire que le vote d’opinion, le seul qui soit une expression libre, ne soit pas remplacé par le vote automatique, le vote ethnique, le vote fanatique, le vote identitaire.
Car il est évident que, dès que l’on se trouve dans une logique communautariste ou ethniciste, le rôle des démocrates, partout dans le monde, ne consistera plus à faire prévaloir les préférences de la majorité, mais de faire respecter les droits des opprimés, au besoin contre la loi du nombre.
Donc sachez que vous n’êtes pas incompris M Damaro Camara et que le peuple conscient mettra en avant sa lutte, pour construire une nation guinéenne unie, enthousiaste, prête à se libérer de lui-même.
Même si on refuse de lui montrer l’horizon, préférant aujourd’hui encore de lui présenter une transition démocratique de trompe l’œil avec une équipe gouvernementale aux gants de velours.
Or, la Guinée a besoin dans la situation actuelle plutôt que des hommes d’une main de fer dans des gants de velours.
Malgré que tous les tenants du pouvoir ont toujours préféré avoir un pays qui évolue depuis 1958 entre coups d’État, luttes fratricides et affairisme.
C’est-à-dire faire de ce pays cet endroit où le pouvoir militaire et le pouvoir politique semblent se confondre dans la réalité.
Et pour avoir comme conséquence une présence régulière de l’armée sur la scène politique guinéenne.
Le changement réel viendra.
Quant à M Damaro étant libre de ses mouvements malgré sa responsabilité avérée dans les violences d’état de ce pays, il a raison de porter plainte pour réclamer ses biens mal acquis.
Et partez même au-delà M Damaro, vous serez applaudis au même titre que tous les pilleurs de ce pays.
Car en Guinée, la malhonnêteté des pilleurs qui ont pour la plupart obtenu leur richesse en volant outrageusement les plus faibles ne paieront jamais.
Les tenants du pouvoir ont la conscience sous les talons.
Tant pis pour nous !
Aïssatou Chérif Baldé.
