Nous ne voulons plus être gouvernés par des slogans.

il existe des préalables au souverainisme!

Après le discours du nouveau ministre de la sécurité et de la protection civile peu rassurant suivi de celui du ministère des affaires étrangères et des guinéens de l’étranger teinté d’un souverainisme à la guinéenne. 

Je m’interroge et vous livre ma compréhension du panafricanisme et du souverainisme dans un monde multipolaire et avec un environnement où la compétition entre les nations est devenue plus vive dans tous les domaines : politique, économique, managérial, financier et socioculturel. 

Cependant en Afrique et en Guinée, la corruption, la royauté, le favoritisme ne manquent pas au menu de ceux qui revendiquent la représentativité du peuple, et qui le ruine pourtant!

Il existe des préalables au souverainisme ! 

Premièrement, on ne peut se vanter du souverainisme d’un État que lorsqu’on mette des mécanismes en place capable de rompre la forte dépendance vis-à-vis de l’extérieur;

*Sceller un partenariat fondé sur l’égalité;

*Harmoniser la coopération avec les pays voisins;

 *Accélérer  l’intégration africaine;

Faire *la promotion des produits «Made in Guinée » pour mieux valoriser la production nationale et privilégier le consommer local et réduire ainsi les importations ; 

*Miser sur la promotion du commerce intérieur et sous régional grâce à l’intégration économique. 

Donner en effet, les moyens à notre jeunesse et à nos artistes pour leur permettre de multiplier nos réussites au plan sportif et renforcer le rayonnement de notre culture, de notre littérature et de nos arts en Afrique et dans le monde avec une politique qui mettra ainsi l’accent sur : 

*le développement des infrastructures sportives et culturelles au niveau le plus bas dans toutes les communes du pays ; 

*la formation à la base avec les petites catégories, le recensement national et l’encadrement des potentialités détectées ; 

*le renforcement des capacités des formateurs et leur dissémination sur l’ensemble du territoire national ; 

*le développement des échanges et partenariats avec les pays et les  organisations internationales. 

*porter des nouvelles ambitions pour l’avenir et prendre rendez-vous avec l’histoire de notre grand pays, la GUINÉE  éternelle;

*Inscrire ses actions dans la perspective de gagner légitimement la confiance du peuple guinéen. 

*Rompre surtout carrément avec les discours démagogiques, populistes, ambivalents;

*Procéder à des ruptures avec une stratégie nationale de gouvernance économique et sociale axée prioritairement sur le développement humain, la solidarité et la défense de nos valeurs afin de préserver nos intérêts économiques et protéger notre modèle social, tout en  plaçant l’être humain au centre de la politique de développement;

*Promouvoir l’égalité des chances et l’équilibre entre les aspirations des générations actuelles et les droits des générations futures. 

*Donner la priorité au respect des droits fondamentaux du citoyen : droits à une vie conforme à la dignité humaine, au travail, à une sécurité sociale, à la santé, au logement, à la sécurité, à l’épanouissement culturel et social, à l’enseignement et à un environnement sain. 

*Redorer le blason de la Guinée dans le concert des grandes nations, en réalisant des performances économiques qui le placent dans le peloton des économies compétitives, en renforçant sa représentation au sein des organisations internationales et pour ainsi assurer le rayonnement de son modèle culturel.

En tant qu’État , c’est seulement lorsqu’on atteint ces objectifs que l’on peut mettre en avant sa souveraineté, son indépendance et son panafricanisme. 

Car dans l’histoire de la Guinée on a toujours essayé de pervertir l’esprit du panafricanisme, le sens du souverainisme et de l’indépendance pour des raisons égoïstes et égotiques.

Je refuse qu’on confonde l’esprit du panafricanisme à des slogans vides de sens. 

Car selon moi, l’idéologie panafricaniste consiste à émanciper les peuples africains, à restaurer la dignité de l’africain; soutenir une politique de développement axée sur les réalités des peuples africains, l’intérêt de l’Afrique. 

Et non sur celui des puissances impérialistes. 

L’idéologie panafricaniste refuse qu’on continue de faire de l’Afrique le réservoir des matières premières pour les puissances impérialistes et expansionnistes, et exige de panser les plaies du passé encore trop béantes liées aux conséquences du colonialisme, de l’esclavagisme et du néocolonialisme. 

Elle refuse surtout de supporter au nom de la démocratie libérale une croissance sans développement pour contrer l’économie bourgeoise occidentale, l’oligarchie occidentale et africaine. 

L’idéologie panafricaniste veut que l’on se batte pour contrer des aliénés alliés, des pantins à la solde qui pensent que les solutions aux problèmes de l’Afrique, les problèmes qu’ils ont pour la plupart créés se trouvent à l’extérieur. 

Or il n’existe pas de préalables qui conduisent l’intellectuel africain à croire au messianisme des puissances impérialistes sur le destin de l’Afrique. 

C’est en cela, elle veut faire comprendre aux africains que si les postcolonisés sont des victimes, ils sont désormais les seuls responsables de leur salut.

Ils doivent générer en leur sein des lumières, ces intellectuels qui vont éclairer le peuple. Et que tant que l’africain n’a pas atteint la maturité nécessaire, il traînera son aliénation. 

Et ceci est impératif. Car il n’existe dans aucune page de l’histoire ou des mythologies, où nous  avons vu le dominant panser les plaies du dominé n’est ce pas ? 

Alors c’est cela ma compréhension du panafricanisme, du souverainisme. 

Mieux, s’ouvrir vers le monde extérieur ne signifie pas aliénation, servitude volontaire au service d’une élite passoire politique qui prône l’intérêt des multinationales mafieuses déstabilisatrices de l’Afrique.

Le Ghana, pays du panafricanisme par excellence, le Rwanda, la Tanzanie, l’ont compris et le résultat est visible.

Ils n’ont jamais eu besoin de faire recours à des slogans populistes, démagogiques. Ils se sont juste mis au travail pour détruire les clichés et préjugés pré-forgés et préconçus selon lesquels l’africain refusait le développement. 

Le Ghana est l’un des rares pays aujourd’hui à n’avoir presque plus de dettes auprès du FMI et de la Banque Mondiale. 

Et le sommet Ghana-Allemagne qui se tient chaque année en Allemagne où les entreprises allemandes se bousculent pour investir au Ghana prouve à suffisance que l’esprit panafricaniste est en soi le salut des peuples africains.

Mais le problème se situe au niveau des pantins en devenir ou encore les passoires politiques, les faux souverainistes qui s’activent pour pervertir le sens du panafricanisme soit pour servir l’occident ou pour berner le peuple pour des fins égoïstes.

La Guinée fait partie de ses pays, dont l’élite a toujours essayé de pervertir l’esprit du panafricanisme. 

Dans ce pays, il y pousse le plus souvent une élite ambivalente qui refuse de développer le pays, qui n’a de foi qu’en l’argent et attend pourtant, dans la jouissance, l’avis de l’extérieur.

Et elle sait se montrer virulent envers l’Occident, sans doute pour amuser la galerie, tout en singeant, dans leurs faits et gestes, cette partie du monde dont ils attendent pourtant leur salut. 

Elles versent dans des contradictions et dans une politique de l’autruche et de l’auto-infantilisation qui font des ravages. 

L’autre groupe est celui des présidents rôtisseurs tripatouilleurs de constitution tels que Ouattara, Macky Sall, Alpha Condé. Ils versent aussi sans gêne dans la banalisation, l’apologie et dans l’atténuation des méfaits du crime contre l’humanité qu’est la  «colonisation ». 

Et ils dénigrent en permanence les jeunes panafricanistes ou leurs interdisent d’y séjourner. 

Ces chefs d’États africains qui brillent par leur mimétisme et tricherie permanente continuent de croire mordicus que la solution aux problèmes africains se trouverait dans les mains des autres pays tels que la France.

Ils restent donc fidèles aux idéologies dont les fondements sont le paternalisme, l’infantilisation et l’impérialisme.

Des idéologies selon lesquelles, l’homme africain incapable de tout faire, doit continuer d’être l’éternel enfant assisté qui ne veut donc pas grandir.  

Et c’est pour cela que nous ne voulons plus de tels ministres, ou encore de tels présidents en Guinée. 

Un ministre ça travaille et parle peu !  

S’il faut tenir des discours, ils doivent être des discours teintés d’unité, d’espoir et de vérité. 

C’est ce qu’attendent la majorité des guinéens dans la situation actuelle du pays. 

Rappelez bien au tout nouveau ministre des affaires étrangères que les choix stratégiques et politiques en matière de relations extérieures ou encore sur le plan de la diplomatie qui repose sur la mise en oeuvre de la politique étrangère par l’intermédiaire des diplomates, notamment les ambassadeurs, évoluent plus que jamais entre bidonnage,forfaiture, médiocrité, corruption, clientélisme et cooptation. Il n’a qu’à commencer par y remédier, s’il veut que les pays amis et partenaires guinéens accompagnent la junte militaire guinéenne. 

Lorsque ministre, l’on se veut souverainiste, on comprendra vite que la solution aux problèmes africains se trouve en Afrique et que si nous sommes contre les drames africains tels que le sous-développement, les coups d’états constitutionnels, l’immigration mortelle, le divisionnisme, l’ethnisme l’on se bat sans attendre l’avis de Paris, de Bruxelles, de Berlin, de Pékin, de Moscou ou de Washington. 

Car aujourd’hui, ce ne sont pas seulement les complots ourdis par l’Occident qui tuent l’Afrique ; ce sont ses propres dirigeants. 

Si l’Occident est criminel, c’est en partie par son indifférence et le soutien des collaborateurs à sa politique déstabilisatrice de l’Afrique.

Aïssatou Chérif Baldé 

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