“Une nationalité n’est pas une origine ni géographique ni ethnique, elle n’est qu’un état juridique d’appartenance à un pays, auquel est attaché droits et devoirs”.
Alors pourquoi les africains naturalisés européens ou nés en Europe ont peur de parler de leurs origines africaines surtout lorsqu’ils ont une certaine notoriété?
Et pourtant les antillais disent je suis Guadeloupéen, je suis réunionnais.
Les enfants européens métissés se réclament des deux nationalités de leurs parents. Ils disent à cet effet, je suis franco-belge.
En Allemagne, les enfants issus des couples mixtes disent qu’ils sont “afro-allemand”.
Les turques très nombreux en Allemagne, parlent non seulement leurs langues à leurs enfants et ceux-ci se considèrent toujours turques et allemands.
Un fait normal puisque personne ne doit t’obliger à renier ce que tu es pour reconnaître ta valeur.
Les africains doivent assumer leur double culture et non s’empresser de répondre aux injonctions de ceux qui les poussent à dire « J’aime la France, l’Allemagne, je suis fière d’être français ou allemand » pour être accepté comme français ou allemand à part entière et prouver qu’ils n’ont rien à voir avec l’Afrique.
À force de vouloir être accepté coûte que coûte, beaucoup cherchent à gommer à tout prix une partie d’eux-mêmes.
Et c’est triste!!!
Or même si vous brillez plus que l’ivoirien Tidjane Thiam un as de la finance ou l’ancien président américain Obama, vous resterez aux yeux de ces gens africain et donc à écarter ou rabaisser chaque fois l’occasion se présente.
Mieux, cette façon de voir ou de procéder n’est pas seulement une monstrueuse aberration, une tragédie, mais c’est surtout un déni d’amour face à ce que nous sommes.
Et pourtant la littérature africaine du début des indépendances s’est trop penchée sur ce sujet en y faisant cas dans les différents courants littéraires africains pour éviter à la génération future une telle situation.
Alors, c’est surtout aux parents d’apprendre à leurs enfants la fierté de leurs “origines”.
Sauf que le constat est très amer, car beaucoup de parents au sein de la diaspora africaine et surtout celle guinéenne et camerounaise en Allemagne refusent de parler leurs langues à leurs enfants, préférant parler l’allemand ou le français même s’ils n’ont pas la maîtrise de la langue allemande.
Certains partent jusqu’à traiter nos langues de patois, un terme péjoratif hérité du temps colonial pour dénigrer nos langues et cultures.
Une énormité car comme le disait Jean Dutour «Pervertir une langue, c’est pervertir l’esprit, c’est renier l’âme de la nation dans ce qu’elle a de plus intime et de plus précieux»
Retenez surtout que la survie de notre continent, qui est l’Afrique, dépend de la sauvegarde de nos valeurs originelles, traditions et cultures.
Et s’intégrer dans son pays d’accueil ne signifie pas le rejet de soi-même ou l’assimilation.
Le bilinguisme est une chance qui peut t’ouvrir toutes les portes le long du chemin.
#Aissatou Chérif Baldé.