Être femme n’est sûrement pas toujours facile dans un monde dominé et régi par les hommes.
Ce qui explique pourquoi la présence des femmes en politique est loin d’être une évidence et ne résulte pas d’un processus naturel.
Même dans les pays occidentaux qui se targuent aujourd’hui d’être un modèle dans ce domaine, le chemin fut aussi long, entre l’obtention du droit de vote et l’intégration des femmes dans les partis politiques.
La France, source d’inspiration des jeunes femmes guinéennes par exemple, ne s’est pas illustrée pour être un pays particulièrement précurseur pour le droit de vote des femmes et se retrouve loin du peloton de tête des pays assurant la plus juste participation des femmes à la vie politique.
Selon le classement du Forum Économique Mondial, la France est au 46ème rang mondial.
Cette problématique d’une envergure mondiale pousse les femmes à réclamer encore aujourd’hui, malgré quelques progrès enregistrés, des droits fondamentaux pour leur épanouissement tels que: le droit de choisir leurs maris en toute liberté, le droit d’être propriétaire de leurs terres, le droit à l’éducation, le respect de la parité et égalité.
Elles veulent aussi prendre leurs propres décisions, être respectées dans le monde politique en tant que chefs de file.
En effet, le monde politique peut être abjecte pour une femme même étant vertueuse.
Surtout que les mœurs des sphères de pouvoir – qu’il soit économique, politique, syndical, associatif, mutualiste – demeurent toujours aussi archaïquement misogynes.
En Allemagne, Annalena Baerbock désignée candidate des Verts pour la chancellerie cette année et âgée seulement de 40 ans en fait actuellement à ses frais.
Elle est depuis des mois victimes de toutes sortes d’invectives à connotation misogyne dans son pays où une femme est pourtant chancelière depuis plusieurs années.
Toute fois, elle parvient à résister, puisqu’elle vit dans un environnement plus ou moins propice à l’épanouissement de la femme .
Par ailleurs, pour atteindre de tels objectifs en tant que guinéenne, il est impératif de chercher d’abord à vivre sa vie en essayant d’en faire un modèle pour les autres.
Lorsqu’on jette un coup d’œil sur le passé d’Angela Merkel, la première femme chancelière allemande, elle s’est toujours battue pour être ce modèle et c’est ce qui a fait d’elle entre autres, ce qu’elle est devenue aujourd’hui.
Ceci dit, nous devons apprendre à assumer l’égalité que nous réclamons en toute sincérité de par nos comportements et attitudes.
Et surtout trouver le temps, l’argent et le réseau, car la conjonction de ces trois conditions détermine la réussite en politique.
Mieux nous ne pouvons pas toujours continuer de dépendre financièrement des autres, de briller par l’indifférence, l’amateurisme, la facilité et refuser après des faux-pas au nom d’un féminisme utopique d’assumer les conséquences de nos actes.
C’est à dire en cherchant à se victimiser ou se cacher derrière des explications fortuites du genre c’est une femme, elle mérite respect et considération.
Et c’est bien là l’enjeu du combat pour l’égalité. Car aucun individu ne doit être assigné à sa condition de sexe ou de naissance.
Cette situation est surtout valable pour les femmes guinéennes présentes sur la scène politique qui ne cherchent pas à réussir en politique.
Mais elles préfèrent supporter pour des raisons de dépendance financière par exemple un pouvoir despotique, autoritaire juste pour être sous la lumière.
Ce genre de femmes soutiennent et défendent sans gêne l’ignominie d’un État despotique, où on tue, emprisonne les opposants politiques, des journalistes et des enfants innocents à l’image de la Guinée de M Alpha Condé.
Elles se contentent de jouer que des rôles récréatifs dans les partis politiques guinéens dans l’espoir d’être récompensées pour améliorer leurs conditions matérielles d’existence.
Même si elles sont plus compétentes que les hommes, elles n’ont pas le courage de réclamer des postes qui correspondent à leurs profils.
Récompensées, ces femmes ministres, députés corrompues et corruptibles, clientélistes qui participent aussi au pillage systématique de la Guinée, soutiennent sans honneur et modération la défiguration de la démocratie puisqu’elles ne doivent le plus souvent leurs postes ministériels ou députation qu’à la cooptation, qu’au népotisme, qu’à la transhumance politique.
Mais une fois victimes des conséquences de leurs faux-pas, elles réclament respect, parce qu’elles sont femmes.
Quel paradoxe!
Or, le respect se mérite et l’égalité du genre ne doit pas être seulement à sens unique.
Nous devons être consciente d’une chose, les femmes que nous sommes, sont perçues comme des étoiles dans le ciel et le monde nous regarde.
De par notre présence sur la scène politique africaine et guinéenne, nous devons envoyer des messages d’espoirs et de victoire.
Et surtout acceptez de laisser une marque dans le monde pour des bonnes raisons.
Pour y arriver, il faut surtout se forger à avoir de la maturité et culture politique, à savoir trouver du temps, le réseau et l’argent pour enfin devenir une étoile comme Angela Merkel.
Et c’est en ce moment seulement, la femme politique guinéenne pourrait faire valoir ses idées telles que la parité, l’égalité. Des idées qui feront du chemin en franchissant de nombreux obstacles, mais qui ne feront plus demi-tour !
Aissatou Cherif Balde.