Guinée: Amorcer une sortie de crise par la libération des détenus politiques est d’une impérieuse nécessité.

À l’entame, si le dialogue politique inclusif peut conduire à la libération des détenus politiques, il faut y aller. 

Mais apparemment le parti politique de l’opposition guinéenne L’UFDG ne partage pas forcément cette position. 

Et c’est pourquoi juste après la déclaration de ses détenus politiques, une déclaration dans laquelle M Ousmane Gaoual, M Cherif Bah, M Cellou Balde ont soutenu entre autres un dialogue inclusif pour amorcer une sortie de crise qui secoue le pays depuis octobre 2020, la réponse du bureau politique national de L’UFDG ne s’est pas fait attendre.

Et dans sa déclaration, le bureau national du parti dit ceci”En tout état de cause, la position de l’ufdg par rapport au dialogue politique relève exclusivement de la direction nationale du parti et de ses instances compétentes”.

En clair L’UFDG est donc contre la proposition de ses responsables politiques pourtant aussi membres du bureau politique national du parti.

Une position ambivalente et irresponsable. 

Car ça sert à quoi de prendre le contre-pied de cette déclaration qui sous-entend un refus à leur proposition d’aller au dialogue politique inclusif, si cela pourrait alors permettre la libération des détenus politiques, du moment où l’on sait que la justice guinéenne n’est jamais impartiale, indépendante et elle est surtout constituée que de cadres zélés, de sous-dictateurs de la mouvance adeptes d’une justice aux ordres ?

Pourquoi refuser de prendre en tant que parti politique la voie de la solution de bon sens et de mesure pour faire libérer les prisonniers politiques qui sont plus de 300 aujourd’hui dans les prisons de Conakry victimes de déshumanisation, de tortures, d’indignité ?

Vouloir en tant que parti politique continuer à adopter la stratégie envers tout et contre tout en lieu et place de la solution de bon sens, c’est à dire en choisissant l’inverse du dialogue social et politique pour préférer cliver et affronter et en bout de course payer plus cher l’adoption d’une mesure et solution consensuelle comme ce fut d’ailleurs le cas de par le passé, qui aurait pu initialement être pourtant bénéficiaire est juste absurde. 

Mieux pour gagner quoi enfin? Du moment où le coup politique de cet entêtement sera probablement très élevé. Car beaucoup de détenus politiques continueront encore à mourir en prison. Une attitude absurde et incompréhensible. 

On comprend que cette stratégie flatte l’aile dure du bureau politique national de L’UFDG. 

Et elle est perçue sans doute comme payante, puisque la direction du parti peut se targuer d’être pour une fois ferme et rigide. 

Sauf que le moment choisi pour faire preuve de fermeté est inopportun, car cette position mettra la vie des personnes détenues arbitrairement encore en danger et ils risquent de finir comme feu Roger Bamba et tant d’autres déjà oubliés. 

Ce sera donc le prix que devra payer L’UFDG pour cette rigidité absurde, affichée par rapport à la situation des détenus politiques. 

Voyez-vous il faut peut-être avoir vécu ces moments difficiles en prison comme c’est le cas de M Cellou Balde, Ousmane Gaoual pour comprendre leurs états d’âme. Car dans ce pays rien n’a changé, le même décor, les mêmes hommes maléfiques. 

Il est évident qu’on a tous bien compris que le gouvernement en l’occurrence le président Alpha Condé ne peut pas abandonner la partie sans dommage politique majeur après plus de 10 ans passé dans cette seringue du conflit social et politique qu’il a absurdement choisi, soldé de tueries et d’emprisonnement, insensés, contre lequel, l’opposition politique n’a pu trouver de remède. 

Il n’en reste pas moins que lorsqu’il s’agit de sauver des vies, il est parfois plus intelligent de faire profil bas. 

À défaut votre position actuelle M Cellou Dalein Diallo risque d’avoir des conséquences désastreuses voire cataclysmiques sur votre famille politique. 

Pour finir, lorsque tu es accusé à tort, apprends une chose essentielle, fais profil bas, ton humilité t’élèvera devant tous. 

Aissatou Cherif Balde.

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