Il s’agit ici du premier ministre démissionnaire guinéen Mr. Kassory Fofana, qui est aujourd’hui comptable de la situation crisogène qui prévaut en Guinée c’est-à-dire cet homme à tout faire de l’actuel monarque sans couronne à Conakry.
Ce fervent défenseur de la défiguration de la démocratie en Guinée, de l’enracinement de la dictature du sabre et du poignard, de l’injustice, de la corruption, de l’incompétence, de la mauvaise gouvernance, de la médiocrité et surtout du clanisme, du divisionisme est au yeux de son mentor Mr. Alpha Condé inamovible.
Ainsi il doit être reconduit pour continuer à verrouiller le pays, d’étouffer dans l’œuf toute forme de résistance en Guinée pour permettre au Bokassa guinéen de se pérenniser au pouvoir.
C’est en cela qu’il faut comprendre que Mr. Alpha Condé se joue du peuple de Guinée et il n’a en réalité jamais eu de respect ou de considération pour ce peuple.
Et son slogan « gouverner autrement » demeure dans ce cas une coquille vide, une maison sans fondement aucune.
Car compte tenu du bilan très mitigé et voire catastrophique du gouvernement sortant de Mr. Kassory Fofana sur le plan politique, économique, social et surtout sa surdité politique face aux différentes crises qui ont secoué ce pays depuis son arrivée à la primature guinéenne, il ne saurait en réalité exister de raisons valables qui expliqueraient la reconduite d’un tel premier ministre. Mais ce genre de questionnement n’est évidemment possible que lorsque nous vivons dans un pays où l’ordre des choses n’est pas inversé.
En effet, la Guinée étant ce pays où pour atteindre le sommet de l’Etat, il suffit juste de faire preuve de déficiences intellectuelles et morales ou prouver que l’on peut se mouvoir entre médiocrité, corruption et injustice. Alors des personnes comme Mr. Kassory Fofana peuvent donc être reconduites, sans crainte et voire même s’ériger en des sortes de ministres inamovibles avec la capacité de démystificateur du pouvoir du président Alpha Condé.
Ces ministres corrompus devenus aujourd’hui inamovibles en Guinée et cela grâce à Alpha Condé qui refuse de porter le costume de président de la République en préférant être ce « président-opposant », savent que pour rester au sommet de cette nation sans État, ils n’ont à l’image de leur mentor, le « Bokassa guinéen » pas besoin de présenter un bilan au peuple de Guinée pour lequel ils n’éprouvent d’ailleurs que mépris et irrespect.
À cet effet, ils savent qu’ils n’ont pas besoin d’axer leur mode de gouvernance sur un projet de société, bâti autour de l’homme guinéen, en mettant le capital humain au cœur du développement économique et social par exemple. Et ils n’ont de compte à rendre qu’à leur président desposte et jamais au peuple.
C’est pourquoi, Ils ne se soucient point de leur bilan ou encore de projets de sociétés du moment où ils savent que de tels projets passent irréversiblement par le relèvement des indicateurs d’espérance de vie à la naissance ainsi que l’amélioration des conditions de santé, d’éducation, d’emploi et de participation à la vie sociale des guinéens.
Et le peuple de Guinée n’ayant pas mérité une telle amélioration de sa condition de vie, ils ne peuvent pas y penser.
Dans ce contexte, la création de richesses, la lutte contre la pauvreté et l’accès équitable aux ressources comme priorité d’un développement durable qui assure la prospérité à l’ensemble de la population sans exclusion demeurent sans gêne le cadet de leurs soucis.
Et c’est pour toutes ces raisons que la gouvernance du premier ministre démissionnaire Mr. Kassory Fofana et de son mentor Mr Alpha, au-delà des politiques de croissance et d’emploi, n’a jamais pu accorder une grande priorité à la réduction des écarts de richesses pendant ces dix années passées au pouvoir et cela à travers:
- la garantie de l’accès aux couches vulnérables à un service de santé de qualité ;
- à l’amélioration des mécanismes de protection et de sécurité sociale ; ou encore à l’amélioration de la qualité de l’offre éducative et l’adéquation de la formation avec les besoins du marché du travail.
À l’évidence, un tel duo aux attitudes despotiques et divisionnistes ne fera jamais du développement de la Guinée sa priorité, du moment où son seul projet de société demeure le pillage systématique des ressources minières guinéennes, le divisionnisme, l’oppression, le renforcement des inégalités sociales.
Des facteurs qui pourtant continuent donc de freiner le développement du pays.
Ainsi, le maintien de Kassory Fofana comme premier ministre guinéen, qui a prouvé à travers son mode de gouvernance ses limites, constituerait un frein au progrès et changement tant souhaités par le peuple.
Les facteurs essentiels du développement tels que l’indice du développement humain en souffriront, puisque la Guinée selon les critères essentiels de ces facteurs tels que la longévité de la population guinéenne, son instruction et ses conditions de vie continuent à cause de la mauvaise gouvernance, suivie de grèves cycliques dans le secteur de l’éducation nationale, que l’on pourrait pourtant éviter, à occuper le bas du tableau.
Et quant à la démocratie guinéenne, elle continuera d’être une démocratie sans évolution, sans conscience et sans alchimie.
Le peuple de Guinée qui semble avoir fait le choix d’accepter cette énormité en restant apathique et abruti continuera de vivre sous les pleurs et sangs de ses enfants innocents.
Pire encore, face à Kassory Fofana comme premier ministre, l’opposition politique brillera comme de par le passé par son silence assourdissant sur les agissements, les énormités et sorties incommodes d’un premier ministre chef de gouvernement aux allures d’une démagogie boueuse et incompétence notoire. Car il s’agit ici de deux faces d’une même médaille.
Donc le slogan du Bokassa guinéen sans couronne restera tout simplement une coquille vide, une politique propagandiste, populiste porté par des anarchistes, fachos à la tête d’un régime despotique, irresponsable.
Aissatou Cherif Baldé