L’Afrique francophone: un peuple partagé entre la reconquête d’une indépendance confisquée et une malédiction francophone.

Cet article de grande importance a été écrit au lendemain de la nomination en Guinée d’un gouvernement de transition en 2010, dirigé par Jean Marie Doré, conformément aux Accords de Ouagadougou. 

Près de 10 ans après sa publication, ce texte a toujours sa valeur car les faits et événements qui se sont succédés en Guinée et dans certains pays africains tels que (la Côte d’Ivoire, le Mali, le Gabon, le Togo, le Congo, le Burkina, le Cameroun, la Lybie) n’ont pas dérogé ma vision (et prévision) . 

J’ai trouvé utile de le ‘’réchauffer’’ pour le publier après que Mr Alassane Ouattara et son homologue guinéen Mr. Alpha Condé ont fait le choix de re-verrouiller le système démocratique à leur profit en recréant les conditions de la non-alternance. Les deux nouveaux tortionnaires ont donc mis à nu leur incapacité chronique à respecter l’alternance démocratique pacifique dans leurs pays. Ils sont ainsi devenus le symbole du drame de la zone francophone d’Afrique. 

Dans cette zone, les populations africaines ont disparu. Leurs intérêts, projets, rêves, les spécificités de chaque pays, les aspirations des jeunesses de cette zone, il n’en est plus question. La francophonie plane sur elle comme une malédiction. 

Bonne lecture! 

Depuis les tueries barbares de l’armée guinéenne contre son propre peuple lors des manifestations du 28 septembre 2009 et suivi de la prise du pouvoir de Mr. Alpha Condé en 2010, la République française ne cesse d’user de tous les moyens pour récupérer ce qui lui aurait échappé le 28 septembre 1958. C’est à dire la soumission totale de la Guinée à la France Impérialiste et ceci à l’image des autres pays francophones d’Afrique. Car une chose reste certaine la France n’a jamais digéré la perte de la Guinée suite au référendum historique de 1958. 

Les questions fondamentales que l’on se pose face à la situation tragique que vit actuellement la Guinée et les pays francophones de l’Afrique restent á savoir jusque quand la France continuera-t-elle à jouer sur l’alibi démocratique et des droits de l’homme pour des fins impérialistes ? 

Où était la France  lors des tueries des 10 dernières années du régime despotique du faux opposant historique Alpha Condé ?

Pourquoi l’actuel président français compte avec l’aide de ses marionnettes de présidents africains étouffer cette envie de liberté  grandissante de la jeunesse africaine? 

Pourquoi le silence coupable du président français Macron sur l’enterrement de l’alternance démocratique en Guinée et en Côte d’Ivoire suivis de massacres et emprisonnements des opposants? 

Pourquoi l’élite africaine notamment celle guinéenne ne veut pas comprendre que nous sommes les seuls véritables responsables de l’alternance politique et de la défense de tous nos droits dans nos pays ? 

Il n’est en réalité un secret pour personne que les raisons de l’engagement de la France dans les crises africaines sont purement et simplement d’ordre économique et politique. 

Personne n’ignore qu’en dehors des faux opposants, des fausses ONG bref une fausse élite se trouvent des enjeux véritables de cet intérêt brusque de la France pour l’Afrique. Il suffit de jeter un regard sur ces exemples illustratifs comme le cas du Togo, du Gabon, du Cameroun, de la République Centrafricaine, de la Côte d’ivoire, du Congo-Brazzaville… pour ne citer que ceux-là.  

Ces exemples démontrent à quel prix la France sur l’alibi démocratique continue à piller ces pays et tout en leur privant des transitions démocratiques consolidées. 

La France à l’instar  de toutes les anciennes puissances coloniales, vu l’avancée menaçante de la Chine (pour elles)  n’a jamais eu autant besoin de renforcer sa présence en Afrique sous prétexte d’instaurer des régimes fondés sur la démocratie. Ces puissances y arrivent  au prix de l’ingérence, de la subversion et de la guerre.

Le soutien de la France au fils de l’ancien président togolais, Eyadema, lors des élections présidentielles de 2005 et au fils de l’ancien président gabonais, Oumar Bongo, lors des élections présidentielles de 2009 en sont des exemples illustratifs. Ces  fils de dictateurs ont pu avec l’aide de la France prendre les rênes de leur pays et ceci malgré le changement voulu par la majorité de ces deux peuples anéantis et meurtris après plus de 40 ans de dictature. 

L’opposition togolaise et gabonaise fût anéantie, les peuples togolais et gabonais massacrés. La France et sa bande de communauté internationale se sont tues.

Faure Eyadema et Ali Bongo se sont installés au pouvoir. Des nouvelles dynasties sont nées en Afrique. 

La situation actuelle de ces deux pays n’ont pas changé. L’état de droit n’existe pas, la démocratie demeure de façade et le peuple togolais et gabonais continuent de subir en plein fouet les conséquences de la politique impérialiste française de l’Afrique. 

On aurait pu penser que cette parodie d’élections démocratiques, avec ses grosses ficelles et ses manœuvres éhontées s’arrêtaient là après la mort des dictateurs que sont Omar Bongo et Gnassingbé  Eyadema.

Au contraire, la France a sans cesse fourni des nouvelles ressources pour permettre aux deux fils de perdurer afin d’assurer la continuité en imposant leur candidat á la succession du dictateur et garantir leurs intérêts dans les pays, et ceci malgré les dénonciations récurrentes des peuples d’Afriques. 

Comme pour dire vivement la continuité de la France-Afrique au prix du sang du peuple togolais et gabonais. 

Un autre fait marquant est celui du feu président congolais, Pascal Lissouba, qui s’est vu évincé du pouvoir en 1997 par une rébellion, menée par Denis Sassou N’Guesso, lorsqu’il a remis en cause les accords d’exploitations du pétrole signé entre son pays et la multinationale française, ELF. 

Le peuple congolais se trouve depuis le retour du sanguinaire N’Guesso, sous l’emprise d’un pouvoir moribond, autoritaire sans élan démocratique et progrès. On a l’impression que le temps s’est arrêté dans cet autre giron de la France-Afrique. Et Elf continue de piller le pétrole congolais sans être inquiété. 

Le cas d’ingérence français le plus spectaculaire du 21 siècle fût celui de la Côte d’Ivoire en 2011. 

L’ancien président Laurent GBAGBO s’est vu confronté en 2002 à une rébellion dans son propre pays lorsqu’il a voulu ‘’décoloniser’’ l’économie ivoirienne á son arrivée au pouvoir en 2000. Car jusqu’en 2002, les intérêts français en Côte d’Ivoire représentaient un tiers  des investissements étrangers et 30 % du PIB ivoirien. Ainsi dans chaque ministère ivoirien se trouvait un représentant français qui veillait à ce que les intérêts de la France notamment les grandes multinationales comme Bolloré, Bouygues, EDF et Saur soient garantis, sans être confrontée à une concurrence des autres multinationales d’où qu’elles viennent.

Ceci étant, personne n’avait à toucher à ce privilège néocolonial dont jouissent les multinationales françaises  en Côte d’Ivoire. L’envie prononcée des Ivoiriens de vouloir en finir avec cette « indépendance confisquée » qui dure depuis plus de 50 ans leur a coûté une rébellion de 8 années suivi du renversement spectaculaire de Laurent GBAGBO par l’armée française après les élections présidentielles de 2011 pour installer l’ancien parrain des rebelles (les forces nouvelles). Mr. Ouattara fût déclaré vainqueur des élections présidentielles par la fausse communauté internationale et la France. 

Sauf que l’on se doit de se poser la question de savoir depuis quand un contentieux électoral doit être résolu par une intervention militaire d’une armée d’occupation ? 

Aujourd’hui Laurent GBAGBO est kidnappé par la cour pénale internationale et Ouattara dirige la côte d’Ivoire d’une main de fer, et il est devenu sans surprise le fervent défenseur de la France-Afrique au prix de  la liberté du peuple africain. Il met aux arrêts ou rapatrie tout africain qui ose critiquer la France-Afrique de nos jours en Côte d’Ivoire. 

En bon esclave volontaire, il a en effet freiné l’élan de la monnaie ECO, empêchant ainsi la réforme en profondeur envisagée avec les pays anglophones. Ce changement de la monnaie coloniale FCFA défendu par Mr Ouattara est le fruit d’un opportunisme politique bienvenu et ne correspond pas donc à l’idée Initiale de la monnaie unique régionale de la CEDEAO.

Ainsi pour une énième fois de l’histoire africaine, la France avec l’aide de ses sous-préfets prive l’Afrique de sa souveraineté monétaire pour que vive éternellement la France-Afrique. 

Et Mr Ouattara vient de faire de l’alternance démocratique lettre morte en Côte d’Ivoire sous le regard complaisant du gouvernement français pour que perdure la spoliation et la domination des ivoiriens. 

Le Sieur Blaise Comparé en bon gouverneur au service de la France qui entretenait l’un des régimes les plus répressifs du continent est certes chassé du pouvoir par le vaillant peuple burkinabé, mais reste encore avec le nouveau président dans le giron de la France-Afrique donc pas libre. Ce pays se trouve confronté à un problème de terrorisme très inquiétant et cela malgré la présence des troupes coloniales françaises. Le président Roch Kaboré est en train d’emprunter lentement mais sûrement le pas de son prédécesseur afin de bien paraître chez son maître. 

Parlant de la Guinée, l’actuel président de la République Mr Alpha Condé après avoir fait le choix le 18.10.20 de faire de l’alternance démocratique lettre morte, demeure sans ambiguïté le symbole des pouvoirs obscurs, des puissances impérialistes en Guinée. 

Il a en effet, dévoilé aux Guinéens sa vraie face, celle d’un personnage antidémocratique, un dictateur des temps contemporains sous les tropiques. Plus de 400 personnes tuées en 10 sans justice et avec un nombre record de prisonniers politiques, tel est le bilan de celui qui aime jouer tant avec le panafricanisme. 

En réalité, il est aussi un protégé de la France-Afrique, une caisse de résonance du néocolonialisme en Guinée. 

Le Mali et le Niger, deux pays en proie d’une recolonisation française, voire d’une implosion, qui malgré leur ressources humaines et minières sont incapables de faire face au terrorisme. 

La situation politique au Tchad, au Cameroun, au Sénégal, au Benin, en Centrafrique n’est pas aussi reluisante puisque confrontés à l’image des autres pays de l’Afrique francophone aux mêmes problèmes. C’est à dire des pays évoluant dans le giron, du précarré France-Afrique avec en leur tête des présidents despotes à vie qui bénéficient par le fait de leurs allégeance à la France-Afrique d’une protection sans faille de leur maître.  

Que fait donc et que compte faire cette même Communauté internationale à l’image de la CEDEAO, contre les conflits, la défiguration de la démocratie, les  tensions sociales, les violences de tout genre et les pertes de revenus en Afrique ?

Rien sinon qu’une indignation sélective ou une justice à géométrie variable. Car la déclaration universelle des droits de l’homme existant depuis plus de 60 ans n’est valable que ” pour eux  les “civilisés” qui évitent la guerre chez eux et se serrent les coudes dans la mise au pas des “barbares“.

Pillée et humiliée, l’Afrique se doit de tirer le maximum d’enseignements de cette réalité en apprenant à distinguer les conséquences des actes de sabotage économique et de déstabilisation des dirigeants qui osent dire “non” de la mauvaise gestion que les démocraties occidentales savent, du reste, pardonner tant que leurs intérêts ne sont pas menacés.

Il serait donc naïve de la part de la diaspora guinéenne et africaine de penser que cette France impérialiste, de même que cette fausse communauté internationale, va contribuer à l’instauration d’un système démocratique fiable et consolidé en Afrique plus précisément en Guinée.

Sachez bien que les transitions démocratiques en Afrique et particulièrement en Guinée ainsi que le vote ne servent qu’au renouvellement du personnel local du système-monde. Les électeurs locaux en deviennent, à leur propre insu, des clients de la politique spectacle et les victimes des rapports marchands qui lui sont sous-jacents. Les sujets qui peuvent écorcher les oreilles du G7, de l’UE  tel que le pillage des matières premières de l’Afrique, le diktat des grandes puissances, la dette extérieure, les réformes néolibérales sont soigneusement écartés du débat électoral quand débat il y a.

La Guinée est devenue avec l’arrivée du professeur Alpha condé au pouvoir membre du Précaré France-Afrique. Beaucoup d’opposants politiques font déjà allégeance à la France-Afrique. 

Le joug du néocolonialisme continue á se resserrer autour de l’Afrique avec l’aide d’une élite africaine, incompétente, insoucieuse et apatride comme celle que constitue la plupart des gouvernements des États francophones d’Afrique. 

Donc, réveillons-nous afin de pouvoir nous débarrasser de cette élite complaisante. 

Arrêtons surtout de soutenir des faux opposant, les faux médias aux ordres, les associations et ONG qui savent manier la langue de bois et qui attendent d’être récompensés et utilisés pour soigner l’image de leurs pays. 

Baldé Aissatou Cherif.

Un commentaire

  1. C’est vraiment inquiétant tout ceci. Je me demande bien quand est ce que les pays francophones vont se débarrasser de cette France impérialiste. Bientôt j’espère vue que tout le monde est au courant de ce qui se passe.
    Les élites africaines n’ont vraiment pas honte d’eux. C’est sont des vrais sauvages.
    Bondibin manê???

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