Le tripatouillage constitutionnel du 22.03.20 fait d’Alpha Condé et de son clan une dangerosité personnifiée, un mal en puissance.

Le tripatouillage constitutionnel consiste à faire évoluer la constitution pour l’adapter à des besoins contingents; c’est faire sortir la Constitution de sa finalité fondatrice qui est d’être un instrument de régulation au service des populations. La constitution est ainsi instrumentalisée pour une mauvaise cause, celle de vouloir faire prévaloir des intérêts partisans et individuels et pour le seul bénéfice de ses auteurs.La pratique a pourtant révélé que ces situations participent sans conteste à l’affaiblissement de la démocratie et de l’état de droit; elles peuvent durer le temps de l’instant mais elles survivent jamais au delà de ce que la volonté populaire réprouve.Sous ce regard beaucoup de pays africains peuvent être sollicités à titre illustratif;et dans ce domaine, le Sénégal occupe la première place :le Psdt Abdoulaye Wade est parvenu en 12 ans à modifier 27 fois la Constitution, des modifications que l’on a qualifié d’antidémocratiques car elles détruisaient à petits feux le peu dont le Sénégal pouvait se glorifier dans une Afrique peu regardante sur ce que la démocratie veut dire. Dans la foulée la Guinée à l’image de beaucoup d’autres pays vient avec son président actuel gonfler la liste des tripatouilleurs de la constitution en Afrique. Car ce pays depuis le 22.03.20 est mis à l’index sur tous les fronts, des fronts de la désincarnation absurde par les turpitudes insondables de quelqu’un qui était censé être un messie venu insuffler au peuple de Guinée assoiffé de liberté après des décennies de dictature affirmée ou dissimulée, l’énergie tant attendue pour se redresser. Même l’épisode de Dadis n’a pas provoqué le relent poussif de soulagement qui aurait constitué un aiguillon d’un renouveau républicain, tellement qu’ils furent nombreux, nos compatriotes qui avaient cru en « l’Opposant historique» et en « l’homme de la situation » qu’il incarnerait, une fois au pouvoir.

Mais avec son absurde nouvelle constitution, et son envie éhontée et plus que claire de s’éterniser au pouvoir au delà de 2020, le faussaire nuisible locataire de sekoutoureya Mr Alpha Condé dévoile aux guinéens sa vraie face, celle d’un personnage antidémocratique, dictateur des temps contemporains dans les tropiques. Et il n’est pas question de rappeler que d’autres présidents dictateurs l’ont déjà fait en Afrique et qu’il ne fait que suivre ce qui semble être le sillon tracé de tous les présidents dévots tels que feu Lansana Conté, Paul Biya (Cameroun), Ali Bongo (Gabon), Sassou N’Guesso (Congo Brazzaville), Idriss Deby (Tchad), Abdel Fattah al-Sissi (Egypte), Faure Gnassingbe (Togo), Alhassane Ouatara, ou feu Pierre Kourounziza (Burundi) qui nous sont malheureusement familiers.

En effet le président dictateur Alpha Conde est atypique ; il agit par différenciation formelle; car pour lui il n’a pas tripatouillé la Constitution le 22.03.20; il la respecte trop pour y toucher;il la vénère trop pour la transgresser ;il est allé plus et mieux c’est à dire retourner vers le peuple qui est le seul arbitre pour décider de son sort en passant par le référendum qui est la déclinaison la plus significative du respect que l’ on doit au peuple; telle fût la posture du nouveau tortionnaire guinéen Alpha Conde. Il voulait donc changer la constitution et non la tripatouiller, et si et seulement si le peuple y consent.

Quelle absurdité !

C’est la stratégie du luron et du despote, il lui faut l’onction du peuple pour mieux le martyriser et le résultat est pire. Avec cette méthode il détruit et saccage tout sur son passage pour le prétendu bien être du peuple souverain qui l’aurait mandaté ; c’est en cela que Alpha Condé et son clan sont au delà de la dangerosité ; il sont la dangerosité personnifiée ; ils sont le mal en puissance qui couvrent d’un manteau de circonstance, fait sur mesure, tout juste pour faire croire au regard de ses maîtres occidentaux en bon président néocolonialiste qu’il est respectueux de l’intangibilite de la volonté populaire, manifestation la plus perfectionnée de la démocratie.

Mais aucun guinéen averti soucieux du devenir du peuple de Guinée ne peut se laisser mystifier par ce sordide dessein, auquel Alpha Condé s’est déjà aventuré pour faire plaisir à son ego démesuré. La floraison de groupes d’activistes en Guinée et à travers le monde, en dépit des difficultés rencontrées ça et là déterminés à en découdre avec les velléités despotiques du régime guinéen ne doit pas s’arrêter à mi chemin. Le peuple conscient doit reprendre son destin en main, après l’avoir confié pendant des décennies à des mains indignes et peu soucieuses de son bien être. Donc il est impératif de nous redresser tous ensemble pour une seule ambition:refuser que ce lugubre scénario de troisième mandat ne se réalise.

Le peuple de Guinée conscient et digne ne peut et ne doit se laisser faire. Il ne doit pas se laisser faire du moment où le temps du sursaut ne peut attendre; il est le temps de la vie qu’on ne saurait perdre pour l’ignominie d’un despote.

La Guinée restera debout; cela ne dépend que de notre volonté; les contorsions et les agitations des fossoyeurs, des faussaires doivent être mises à nu afin que la Guinée ne se laisse abuser des pyromanes de tout bord qui se réfugient derrière des visages de samaritains à la place de leurs tronches hideuses, pour que vive la Guinée éternelle.

Baldé Aissatou cherif La politique autrement.

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