Un « dialogue national inclusif » en Guinée : comment, avec qui et pour quoi faire ?

Dans la situation actuelle de la Guinée, où l’État se livre depuis bientôt 10 ans à des assassinats ciblés, à des emprisonnements pour permettre éventuellement à une seule personne de se maintenir au pouvoir le tout couronné par un coup d’état constitutionnel et une assemblée nationale illégitime souillée de sang des innocents, ne serait-il pas trop tard pour parler de dialogue inclusif ?

Car à ce que je sache, il y’a toujours des conditions préalables à un dialogue politique et à l’état actuel des choses dans ce pays, il faut pour une fois respecter ces préalables, notamment la libération des prisonniers politiques, l’identification des responsables des tueries des jeunes innocents, pour non seulement faire respecter la loi et les principes d’un état de droit, mais aussi et surtout pour faire taire à jamais les sirènes de la haine, du mépris et de l’extrémisme.

Sans cela tout dialogue, toute communication devient difficile voire impossible pour un acteur politique qui a du respect pour l’âme de ses militants martyrs, qui veut faire enraciner les principes fondamentaux d’un État démocratique notamment la justice et la paix sociale .

Et d’ailleurs comment peut on dialoguer avec un chef d’état dont la façon d’être, sa psychologie, ses réactions sont incompréhensibles et imprévisibles ?

Un chef d’état qui se comporte depuis 10 ans comme un chef de clan encourageant l’impunité, la division, la transhumance politique, l’immoralité, la médiocrité, car dans la Guinée d’aujourd’hui pour pouvoir survivre, il faut se mouvoir au milieu des médiocres et surtout les chômeurs médiocres du gouvernement actuel issus de la diaspora guinéenne.

Ainsi comment composer avec un gouvernement qui mise sur l’extrémisme, le clientélisme, le népotisme, l’ethnocentrisme politique, le mépris de l’autre qui ont conduit beaucoup de sociétés dans l’abîme, car étant un poison qui divise, pervertit, détruit tout dans l’âme d’une société ?

Comment peut-on dialoguer avec un gouvernement qui refuse d’élever la voix de l’humanisme, la puissance de la démocratie contre les forces de haines, de rejet, d’incompréhension ?

Et pourtant, il n’est pas difficile dans un pays comme la Guinée, avec un valeureux peuple d’élever cette voix, de la faire triompher, pour que les guinéens apprennent à se parler, à travailler ensemble, dans le respect, la lucidité et la fierté de ce que nous sommes. Tel est l’enjeu du dialogue inclusif. Votre mission et notre mission aussi.

Même si je sais que ma démarche paraît impossible pour cette opposition guinéenne et le gouvernement actuel qui sont des habitués des compromissions toute nature, des contournements des lois de la République, en les substituants à des accords politiques, des agissements qui pendant les deux mandats du président actuel, ont conduit à une faible crédibilité de la constitution et de la justice constitutionnelle guinéenne, vitrines d’une démocratie émasculée.

Pour finir en tant qu’homme ou femme politique, il est impératif de savoir que s’il y’a le temps pour la concertation, le dialogue, à un moment donné il y’a le temps de la décision.
Si vous ne comprenez pas cela renoncer à faire de la politique et arrêter d’envoyer les enfants des pauvres populations à l’abattoir du gouvernement guinéen.

Faites vos compromissions contre nature donc, allez aux élections présidentielles, mais laissez le peuple vivre dans sa pauvreté, pour pouvoir au moins sauvegarder la vie de ses enfants.

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