La promotion de la mentalité ethniciste par les acteurs politiques guinéens demeure l’une des sources fondamentale du retard de la Guinée

Après réflexion dans un silence religieux sur l’attitude désinvolte de l’actuel pouvoir guinéen par rapport à sa surdité sociale et politique, par rapport à son incapacité à gérer depuis 9 ans les crises d’ordre politique, sociale qui secouent la République de Guinée, l’on se rend compte que la Guinée est victime de son élite ethniciste et clanique qui a cause de la lutte factionnelle pour le contrôle suprême de l’État a contribué à façonner comme jadis les colons les distinctions ethniques au sein de la société guinéenne.

Un autre fait marquant est ce constat amer qui nous fait comprendre, que le pouvoir actuel est volontiers malentendant pour permettre au président Alpha Condé de sauvegarder son pouvoir. Ainsi il n’entend pas être lié à sa base, à ses mandataires. Il veut en réalité plutôt être indépendant de son groupe, de son clan et il n’accepte l’entente politique générale seulement pour la tourner à son profit.
Pour ce faire, pour bien suivre la conjoncture politique guinéenne, survivre à ses variations politiques, le président Alpha Condé refuse de paraître trop lié et il veut surtout savoir utiliser les malentendus et les rapprochements pour décrocher à temps. Car pour lui, l’homme politique qu’il est ne survit qu’à coup de malentendu et la surdité politique peut être très très rentable. Et avec cette tactique, il est toujours en avance sur ses adversaires politiques . Et pour continuer à l’être, la promotion de la mentalité ethnciste demeure pour lui un de ses instruments clés.

En effet, l’élite guinéenne depuis l’indépendance, pour pouvoir atteindre cet objectif, notamment celui du contrôle suprême de l’État guinéen, dupe le peuple en faisant semblant d’accorder la priorité à l’intérêt de leur ethnie d’appartenance même s’ils savent pertinemment que les conséquences d’une telle politique est dévastatrice pour le développement économique et social du pays, car elles freinent non seulement le développement du pays, mais remet en cause le vivre ensemble des guinéens.
Et c’est dans cette optique que l’explosion survenue à Labé en moyenne Guinée le 07.06.20 est qualifiée d’acte terroriste sans même avoir attendu la fin des investigations et celle de Beyla en Guinée forestière est qualifiée d’accident par le gouvernement. Quelle absurdité !

Cette triste réalité qui est l’ethnocentrisme politique se lit très souvent dans les mentalités des politiciens, des dirigeants et une faction des citoyens qui se croient supérieurs aux autres : le débat politique aujourd’hui en fait foi et cela malgré qu’ils soient conscients de la dangerosité de ce phénomène qui peut donner libre cours à des violences interethniques destructrices. Et des cas d’exemples de telles violences sur le continent sont très nombreux.

Ce fléau prédominant aujourd’hui dans la société guinéenne semble être alimenté par plusieurs facteurs:
Le premier facteur est lié au problème de leadership politique en Guinée. La Guinée a besoin d’un leadership en lieu et place d’un dealership capable de s’assurer de l’adhésion de tous les guinéens à ces idéaux pour ainsi éviter de nous fabriquer des militants extrémistes et faire de nos différences notre force. Or il s’avère que le leadership politique actuel est très lamentable, car l’actuel président Alpha Condé brille depuis 9 ans par un manque de leadership extrême.

Un autre facteur encourageant ce phénomène est le fait qu’il y’ait un sentiment qui s’est installé que pour réussir en Guinée, que ce soit pour un emploi ou un appel d’offre dans le secteur public ou privé, l’élément déterminant est qui l’on connaît, souvent basé sur l’ethnie ou la région, plus que les compétences et potentiels.

L’autre facteur déterminant, est lié au fait que la Guinée à l’image de beaucoup d’autres pays africains semble être devenue une société basée sur le patronage, que sur le mérite, ce qui alimente l’ethnocentrisme politique. C’est pourquoi les cadres des partis politiques au pouvoir pour l’emploi ont été utilisés à des fins opportunistes, ethncistes ou de factions. Les actuels dirigeants guinéens emploient parfois pour une position clé au niveau de l’administration et dans les grandes entreprises, des amis et des alliés provenant de leur propre région ou communauté ethnique, plutôt que des personnes selon leurs talents et compétences.

À l’évidence cette réalité tragique guinéenne dont les conséquences sont pernicieuses sur la santé de la société guinéenne qui persiste et se pérennise en Guinée depuis son indépendance n’a permis pourtant qu’à une petite faction de profiter des richesses et malheureusement ils sont présents encore partout et dans l’opposition et dans la mouvance empêchant ainsi tout changement positif pouvant faire émerger la Guinée au profit de la population.

Élite guinéenne, il faut pourtant retenir ceci: aucun gouvernement de ce monde basé sur l’ethnie, la région ou une faction politique ne peut être l’œuvre d’une prospérité durable, inclusive. Le contrat social vous liant avec le peuple de Guinée ne doit pas faire que quelques heureux ethniques. Et chacun dans la société guinéenne doit être protégé quelque soit son affiliation ethnique ou politique.

Il est urgent donc de chercher un moyen d’élimination de ce phénomène qui freine depuis 61ans le développement de la Guinée.

Pour ce faire, il faut commencer par renforcer les organisations institutionnelles et constitutionnelles en termes d’expertises en vue de promouvoir la bonne gouvernance.

Les médias ont également un rôle important à jouer dans la conscientisation des populations en ce qui concerne le changement de mentalité sur cette question

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