Guinée: Des Ambassades qui sont plus dans le décorum que dans le travail diplomatique. 

Les diplomates guinéens, nommés depuis trois ans sur fond d’un nationalisme ethnique, d’un clientélisme sont beaucoup plus preoccupés à mener un grand train de vie, pour éblouir la diaspora guinéenne que de mener un travail diplomatique professionnel. 

Nous faisons face à un vaste réseau de pur clientélisme, de népotisme, d’ethnicité où la diplomatie n’a rien à voir et qui profite au clan népotiste, mafieux du pouvoir, qui arrive jusqu’au paradoxe qui fait que le chauffeur d’un Ambassadeur guinéen à un salaire plus élevé qu’un enseignant guinéen. 

Et personne en Guinée ne s’insurge du fait qu’une grande partie de la richesse du pays soit engloutie dans une filière complètement inutile comme celle des diplomates avec la preuve la plus criante du clientélisme, de la corruption à l’intérieur du ministère des affaires étrangères et des guinéens de l’étranger et à l’intérieur des ambassades guinéennes. 

La diplomatie guinéenne fondée sur la démagogie, le paraître surtout sur les réseaux sociaux et la dépendance est depuis trois ans prise dans le tourbillon d’un nouveau monde non maîtrisé. 

On assiste depuis une dizaine d’années à une forme de cafouillage indescriptible dans les ambassades où même les ambassadeurs peinent à imposer leur autorité sur le personnel qui à cause de leur relation clientéliste très puissante peuvent être plus influents que l’ambassadeur lui-même. 

Et cela conduit à la création de petits clans et sous clans dans les ambassades, à la prise des décisions non réfléchies ou non suffisamment mûries qui débouchent sur des résultats en complète contradiction avec les objectifs affichés.

On crée des postes inutiles et avec des fonctions futiles tel que le poste de « ministre conseiller» dans les ambassades guinéennes juste pour pouvoir placer les membres de leur famille et dépouiller l’État guinéen de ses richesses. 

C’est une diplomatie qui va à vau l’eau et surtout sans substance et alchimie. 

Pire, les ambassadeurs passent le temps à effectuer de faux rapports, à créer de faux projets mal ficelés. 

Certains parmi eux passent plus de temps aux ministères des affaires étrangères du pays où ils sont accrédités dans le seul but de faire des photos qu’ils envoient à leur ministre afin de se profiler. 

Et quant à leur leur site web, il ne faut jamais s’y fier, car ils cachent trop de misère, de manque de volonté et d’engagement politique pour professionnaliser le travail diplomatique. 

Ces sites sont donc la preuve de l’inutilité, de l’incapacité et du cafouillage de la diplomatie. 

En clair, celles-ci n’ont en rien mérité  l’appellation « représentant diplomatique« . 

Au fait les ambassades guinéennes surtout en Europe sont devenues aujourd’hui une sorte de dépotoir d’incompétents notoires, sans compétence et carrière professionnelle, bardés de faux diplômes, donc pas à la hauteur d’assumer leur fonction et rôle en tant que représentant de l’État guinéen à l’extérieur. 

La seule chose dont ils sont encore capables de faire, c’est de parapher des accords avec les chancelleries occidentales comme celui de rapatriement des guinéens qui n’avantage en rien le peuple de Guinée. 

Et ou encore maquiller les factures, gonfler les honoraires des prestataires de services, détourner les fonds alloués au financement des activités de la diaspora guinéenne, des fonds alloués au bon fonctionnement des Ambassades. 

Aucune mission d’audit possible dans les ambassades 

Une situation rendue possible par le fait que les missions d’audit ne sont jamais menées au niveau de nos représentations diplomatiques à l’étranger et c’est pourquoi les fonctionnaires se sentent libres de faire ce qu’ils veulent. 

Car l’État guinéen de l’indépendance jusqu’à nos jours n’a jamais pris des mesures pour juguler le phénomène de la fraude, de la mauvaise gestion et de la corruption dans certaines ambassades et représentations diplomatiques et surtout mettre fin à la cooptation et à la médiocrité au sein du ministère des affaires étrangères. 

Les réseaux de corruption créés autour de la confection des passeports et de la prise de rendez-vous pour l’enrôlement qui trouvent leur source dans les ambassades sont des preuves palpables du laissez aller existant dans les ambassades. 

Les ambassadeurs sont beaucoup plus occupés à participer aux festivités, à opposer la diaspora guinéenne, à semer le doute. 

C’est pourquoi ils ont le temps de dénigrer les structures organisationnelles de la diaspora guinéenne qui ne parlent pas leur langage de truand, divisionniste au près des chancelleries occidentales. 

Pléthore d’ambassade, une erreur fatale pour le pays 

L’actuel ministre des affaires étrangères et des guinéens de l’étranger Morisandan Kouyaté se vante d’avoir ouvert 40 ambassades dans le monde. 

Or le fait de penser que l’existence d’un État ne se valide que par sa présence avec des ambassades et des consulats dans les pays qui s’étaient organisés à Berlin en 1884 pour spolier le continent africain et non par le progrès social, le respect des droits humains, est une erreur monumentale. 

Car on se lance dans une concurrence déséquilibrée dont on a pas la maîtrise avec des pays à l’image de la France qui ne pouvaient que transformer la Guinée en un pays subalterne receveurs de leçon au départ et d’injonction à l’arrivée venant des mêmes pays occidentaux. 

En toute sincérité peut-on dire que l’échange d’ambassadeur entre la Guinée et la France, la Guinée et la Chine, l’Allemagne et la Guinée, les États-Unis et la Guinée symbolise vraiment l’amitié paritaire entre ces pays ? 

Bien sûr que non. 

D’abord le prix du mètre carré du terrain à Conakry est 100 fois inférieur au prix à Pékin, à Berlin, à Paris, à Washington. 

Ce qui fait que même si la Guinée, avait le même niveau de vie que les États-Unis ou l’Allemagne, elle ne peut pas construire la même ambassade imposante à Berlin, à Washington fait à moindre frais à Conakry. 

Avec de telles ambassades importantes ces pays imposent clairement dans la psychologie du peuple guinéen le symbole de leur super puissance et  oblige ce dernier à se mettre à genoux avant même que d’imaginer quel genre d’amitié est possible entre le peuple allemand et guinéen, incapable de retrouver la Guinée sur une carte géographique et les Guinéens las de beaux discours des ambassadeurs des pays occidentaux qui ne changent en rien dans leur quotidien plus que jamais pénible. 

Et lorsque Guinéen, tu visites le ministère des affaires étrangères allemand, tu seras obligé de par la grandeur de ce ministère, de par son mode de fonctionnement et organisationnel, de leur accorder respect et considération. 

Pourtant lorsque en tant qu’allemand tu visites le ministre des affaires étrangères guinéens, tu découvriras très vite à travers le désordre qui s’y trouve, combien de fois la diplomatie guinéenne est  émiettée. 

La réduction des ambassades une impérieuse nécessité 

Ainsi la réduction des nombres d’ambassade est d’une impérieuse nécessité. 

Elle donne une plus grande respectabilité et surtout tout le gaspillage au sein de ces ambassades sera terminé. 

Cet argent peut permettre à la construction de plus d’écoles, plus d’hôpitaux, plus de routes rendant la vie des populations en Guinée moins un enfer.

La priorité doit être donnée à la création des richesses, à la fin des inégalités sociales afin d’avoir après six décennies d’indépendances ne serait qu’un semblant de vie de normalité pour le peuple de Guinée que de continuer à créer une pléthore d’ambassade et de de diplomate inutiles et inefficaces qui sont payés grâce à leur inefficacité. 

Cette rationalisation permettra de libérer des ressources que nous utiliserons pour améliorer la vie de nos citoyens.

Et c’est ce qui se passe d’ailleurs partout en Europe. 

Aïssatou Chérif Baldé 

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