La jeunesse est considérée partout dans le monde comme cette énergie vive à qui incombe la responsabilité de redonner à sa place la sensibilité humaine usurpée par le faux-semblant.
Mais en Guinée, c’est tout à fait le contraire, car une grande majorité de la jeunesse guinéenne se laisse vampiriser par l’attitude peu honorable de leurs aînés.
Une attitude basée sur le favoritisme, le népotisme, le clientélisme, l’ethnisme politique, la corruption. Des attitudes soutenues et entretenues par les acteurs étatiques, politiques, par la société civile et par cette même jeunesse dite engagée qui aspire aussi à jouer un rôle décisif dans la gestion des affaires publiques dans un futur proche en Guinée.
Le plus ahurissant, est surtout l’attitude de certains guinéens de la diaspora, actifs sur les réseaux sociaux qui supportent la politique divisionniste, ethniciste, conspirationniste de l’actuel pouvoir guinéen.
Or ils ont vécu ou vivent encore dans des pays avec une tradition démocratique respectant les principes doctrinaux du système démocratique basé sur la transparence, la méthodologie du travail, l’équité, la moralité, la justice sociale, la solidarité et la méritocratie entre autres.
Nonobstant cet état de fait, ils portent très souvent et facilement le costume de profiteurs nuisibles d’occasions dans l’espoir d’avoir un point de chute à Conakry.
L’autre fait marquant est le fait que la plupart de ces jeunes gens issus de la diaspora guinéenne ou encore ceux qui sont restés au pays choisissent les acteurs politiques guinéens, que par favoritisme, affection, intérêt, ethnicité et bienveillance. Ils le font ainsi dans l’espoir de les mettre dans une situation qui les avantage ou leur donnent un privilège.
Quel gâchis ! Car malgré la réputation de la Guinée de par la faute de son élite face aux problèmes suivants: Corruption, spoliation des ressources minières, ethnicité, clientélisme, favoritisme, divisionnisme, injustice, impunité, inégalité et surtout instabilité politique sur fond d’une désintégration de l’économie et du commerce ; la jeunesse guinéenne fait preuve d’ambivalence.
Elle utilise de nombreuses justifications pour excuser le comportement déviant de leur « Patron »; comme les nombreux cas de corruption, de détournement de fonds publics qu’on observe çà et là depuis l’arrivée des militaires au pouvoir.
On observe goguenarde des responsables du gouvernement actuel impliqués dans des cas de corruption et dont la tyrannie devient de plus en plus insupportable dans le pays.
Dès lors tout se passe, comme si ces déviations étaient perçues à la fois comme une normalité voire une fatalité.
Tellement que la jeunesse guinéenne est obnubilée par la réussite matérielle, elle a perdu de vue l’essentiel, c’est à dire, celle qui consiste à se battre pour une Guinée unie et prospère.
Et c’est pourquoi, ceux qui hier fustigeaient les déviations du régime déchu d’Alpha Condé présents aujourd’hui au sein du gouvernement de transition ou au sein du CNT se sont transformés en des loups omégas affamés du régime militaire guinéen.
Plus personne ne s’interroge sur le passé des hommes politiques en Guinée et surtout sur le passé des commis de l’État guinéen.
Tout le monde en Guinée peut à juste titre faire de la politique ou atteindre le sommet de l’Etat malgré des déficiences intellectuelles et morales. Il leur suffit pour ce faire transformer le peuple de Guinée en un escalier sur fond d’un faux combat.
Apparemment tout réussit à ces incultes notoires, ces imposteurs. Car le fait que le peuple soit obnubilé par cette situation anormale, les facultés mentales des uns s’obscurcissent et d’autres perdent de leur lucidité, on n’y voit plus… qu’à travers un nuage!
Plus grave encore, c’est le soutien de certains médias de la place à ces sous-dictateurs pilleurs de la République pour faire ainsi preuve d’une loyauté chimérique.
Or dans un pays comme la Guinée où la corruption, la spoliation des ressources minières à vil prix sont la règle d’or des dirigeants, la loyauté ne peut être que de façade.
En effet, ces médias qui en temps normal devraient faire des recherches pour informer le public, sur les mensonges et falsification de CV de certains commis de l’État, sur la spoliation des ressources minières font plutôt le contraire.
Ils savent pourtant que ce genre de mensonges et déviations peuvent avoir un impact très grave sur le fonctionnement de l’administration publique.
Mais, Ils se posent en dépit de tout cela en censeur et s’arrogent le droit de trancher de tout, de blanchir de tels hommes de tout, selon leur humeur du jour.
D’où la dangerosité de ce genre de médias, car ils sont à la fois des colporteurs d’idioties, mais aussi et surtout de vrais mendiants habiles.
Or la situation sociopolitique et économique du pays est très grave. Et l’incendie du plus grand dépôt de carburant à Conakry, il y a juste quelques jours faisant plusieurs dégâts humains et matériels importants a aggravé la situation.
Si rien n’est fait, nous tendons vers une fragmentation de l’économie. Car la Guinée vit une crise économique, politique et sociale qui pourrait bien être sa plus grande épreuve depuis son indépendance.
Et tant que cette jeunesse guinéenne soutient des médiocres, incultes notoires, ces adeptes du code de conduite politique pour les nuls.
Tant que certains journaleux soutiennent les déviations des acteurs étatiques; la Guinée aura du mal à se relever.
C’est d’ailleurs, tous ces ingrédients qui font de la dictature du CNRD une sorte de fiction, car son pouvoir se dissémine en réalité entre ses nombreux sous-dictateurs anonymes présents partout: partis politiques, société civile, syndicat, justice, parlement, médias et gouvernement.
D’où l’impérieuse nécessité de parler de système mafieux difficile à combattre.
Pour y mettre fin, la naissance d’une jeunesse consciente, résiliente, intègre et patriote devient alors impérative.
À défaut, la classe gouvernante, les imposteurs serials-menteurs continueront de cracher sur le cadavre fumant de la République
Aissatou Chérif Baldé.