Les résultats des examens nationaux pour l’obtention du certificat primaire pour cette année académique: Un échec du système éducatif guinéen.

17,61% de taux de réussite aux examens pour l’année 2022 de fin d’études élémentaires en Guinée, est une indication claire de la faillite du système éducatif des dix dernières années

Cette catastrophe nationale est une alerte sérieuse pour enclencher de véritables réformes de l’enseignement guinéen. 

Et ces résultats sont surtout révélateurs de la problématique de l’éducation en milieu rural, car seul Conakry a obtenu un nombre élevé d’amis avec plus de 50%. 

Le taux d’amis à l’intérieur du pays et en milieu rural est très catastrophique et insoutenable. 

Avec ce résultat, on a comme l’impression que la Guinée ne se limite qu’à Conakry. 

L’école guinéenne va très mal

L’école guinéenne va donc très mal et les défis à relever sont énormes. 

Les écoles en Guinée sont confrontées à de nombreux déficits en ressources humaines, matérielles et pédagogiques et les effectifs toujours nombreux dans beaucoup d’écoles publiques génèrent plus de frustration que d’apprentissage.

De plus, de nombreuses évaluations nationales ou internationales ont montré que les élèves guinéens, dans leur majorité, n’acquièrent pas les savoirs et compétences fondamentaux à l’issue de la scolarisation obligatoire

Le seul qui ne se rend pas compte de cette situation catastrophique, c’est l’ État guinéen. 

Et c’est pourquoi les responsables du système éducatif pensent que améliorer la qualité de l’enseignement en Guinée signifie lutter contre la fraude des élèves guinéens pendant ces périodes d’examen. 

Or, non seulement le taux de scolarité ne s’améliore qu’à pas de caméléon en Guinée, mais la qualité recule aussi en raison du manque d’investissements dans ce secteur clé du développement du pays. 

Ces résultats montrent aussi qu’il n’existe en réalité aucun progrès significatif de l’enseignement en milieu rural et voire même à l’intérieur du pays. 

Et ils révèlent que la couverture des enfants urbains est déjà forte et le rural est caractérisé par un retard important, par un système anachronique. 

Pourtant, les progrès dans la couverture de l’enseignement primaire vont résulter d’une façon ou d’une autre dans une expansion significative du premier cycle de l’enseignement secondaire. 

D’où les besoins de réflexions sur une nouvelle politique sectorielle dans ce pays. 

Quelques pistes de solutions 

  • Commencer par adapter les cursus d’éducation et de formation ainsi le contenu des programmes aux besoins réels du pays et garantir aux langues le statut officiel de langues de travail dans la constitution ; 
  • Promouvoir la scolarisation des enfants et jeunes des milieux défavorisés par des mécanismes d’entraide et de solidarité (allocations, bourses, etc.) ; 
  • Éradiquer l’exploitation et la maltraitance des enfants (travaux pénibles, mendicité) préjudiciables à leur santé, leur éducation ; 
  • Promouvoir la scolarisation des filles et la formation des femmes pour combattre toute forme de discrimination ou de stigmatisation en leur égard ;
  • Instaurer un dialogue social et politique permanent incluant les acteurs concernés sans exclusion (parents, enseignants, élèves, étudiants, partenaires techniques et financiers, Etat, etc.) pour la recherche d’un consensus fort, ce qui permettrait de définir à la fois un modèle d’école guinéenne et les responsabilités des acteurs et le type de partenariat éventuel souhaité. 

Par ailleurs, il s’agira d’améliorer l’employabilité des jeunes par le relèvement, dans les niveaux secondaire et supérieur, de la proportion des élèves dans les filières scientifiques et technologiques, de promouvoir l’émergence de l’économie du savoir et de développer des écoles de formations spécialisées ainsi que des centres de formation professionnelle modernes.

Et sans l’esprit de coopération, de rigueur, d’innovation, d’investissement nécessaire, il sera difficile pour l’État guinéen de contribuer de façon pertinente et significative à relever les énormes défis de l’éducation nationale en Guinée. 

Alors, lorsque nous voulons que ce pays aille de l’avant, il faut aussi apprendre à porter un regard critique, objectif et responsable sur les actions gouvernementales de l’État

On agit pas comme suit pour défendre un ministre qui est au service du peuple: tant que tu me fais des faveurs, tant que t’es de ma famille politique, même si t’es le diable en personne, t’auras toujours mon soutien. 

Car l’éducation est l’arme la plus puissante pour changer la Guinée. 

Mais à condition que l’on y apporte les outils nécessaires pour promouvoir une éducation de qualité accessible à tout guinéen.

 Aïssatou Chérif Baldé 

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