Guinée: si le peuple était hostile au développement et à l’alternance démocratique?
À bien analyser l’évolution de la situation économique africaine et son niveau de développement socio-économique de nos jours, on peut admettre sans embage qu’il y’a eu des avancées remarquables enregistrées dans beaucoup de domaines.
Et c’est pourquoi les théories basées sur des idéologies selon lesquelles l’Afrique refuserait le développement défendues par Axelle Kabou, dans so livre intitulé (et si l’afrique refusait le développement paru dans l’Harmattan 1991) et tant d’autres, qui parlent, disons de mythes négatifs traitant l’africain d’anachronique, désordonné ont de nos jours, à l’image du Rwanda, du Ghana, du Nigeria, de l’Éthiopie, de la Zambie, des difficultés de justification sur le terrain.
Mais par contre lorsqu’on se réfère à l’exemple de la République de Guinée de 1958 jusqu’à nos jours et cela sans rentrer dans des explications fortuites, complotistes ou se baser sur des réflexions pré-forgées et prêt-à-penser, on peut aisément admettre que l’image de précarité et de la misère de la Guinée voulue et entretenue par une génération de classe politique inerte, inconsciente et irresponsable qui est décidée à engager depuis 61ans le pays dans un obscur processus de développement, sont par contre une preuve palpable que certains pays africains à l’image de la Guinée refuseraient manifestement le développement pour pérenniser la pauvreté des peuples. Et les tenants du pouvoir demeurent les seuls profiteurs d’un tel système.
Ainsi quand est il du peuple de Guinée, refuserait-il le développement, le progrès, la démocratie au profit d’un système néopatrimonial, ne profitant qu’à un petit groupe de privilégiés politiques, kleptocrates, médiocres qui, jusqu’à ce jour n’a pas pu élaborer un projet de société clairement compris par la population guinéenne au sens large ?
Pourquoi cette complaisance, ce soutien du peuple de Guinée, de par son refus à dire non dans l’unité à une classe politique ethniciste, corrompue habituée des combines, d’arrangements éphémères, de ruses, de complaisances, de compromissions sans aucune possibilité de progrès pour le pays?
Il est certes évident que l’analphabétisme est un facteur qui entrave à l’avènement du progrès d’une société, mais il n’est pas aussi déterminant, car c’est pas , parce qu’on ne peut pas voir la vérité à travers l’écriture, que l’on ne serait pas en mesure de la contempler à travers les contours d’une certaine image.
Et c’est pourquoi d’ailleurs je considère que l’élite guinéenne serait plutôt illettrée, puisque c’est elle qui est partie à l’école dans le seul but de plonger ce pays dans cette situation catastrophique où le droit à la vie, à la santé et à la dignité n’est pas consubstantiel aux citoyens guinéens. Donc c’est bien elle, les vrais analphabètes qui n’ont pas pu après 61ans d’indépendance de créer une société guinéenne développée et épanouie.
En effet le peuple de Guinée devrait comprendre que face à une telle élite atteinte d’une déficience intellectuelle et morale, qui se sert de l’ethnocentrisme politique pour le diviser, le mépriser, faire de lui un instrument docile malléable et corvéable, c’est à dire que face à cette horde de loup affamés, ces despotes, sous-dictateurs, voleurs de la république, manipulatrice, qui ne se gênent point de puiser 51 millions de dollars dans les caisses de l’Ètat guinéen; oui ce peuple de Guinée qui ne veut pas comprendre que face à ces hommes et femmes politiques menteurs, hypocrites, inconstants, corrupteurs, corrompus, orgueilleux, vaniteux à l’image de Kassory FOFANA, de Mamady Diané, sans oublier ceux de l’opposition politique actuelle qui ne respectent pas la Guinée et les guinéens; que seul de son union sacrée dans le respect de sa diversité naîtra sa liberté dans la fraternité, germera de son immense avenir pour lui, une Guinée forte, épanouie, solidaire, humaniste, démocratique et digne.
Et qu’il est surtout temps de se réveiller pour éviter de rester éternellement dans ce piège que cette élite lui a tendu, celui du refus du développement et surtout celui de l’émergence d’une société démocratique en décidant de faire partie intégrante de l’assassinat du processus démocratique en Guinée.
Ainsi peuple de Guinée, vouloir au nom de l’ethnocentrisme politique, des intérêts claniques, égoïstes et égotiques supporter une élite aux comportements et attitudes suicidaires qui gaspillent, volent les ressources du pays, sabotent tout ce qui pourrait fonctionner durablement dans ce pays comme l’accès à l’eau, électricité, santé, école, au profit du plus grand nombre, le respect de l’alternance démocratique, c’est tourner dos à la seule voie vers l’égalité réelle.
Oui peuple de Guinée, vouloir supporter ces personnes qui détestent la cohérence, la transparence, la rigueur préférant systématiquement le bricolage, l’amateurisme, l’improvisation, le contournement des lois au profit des accords le hasard et cela comme à l’image de la gestion de la chose publique ou encore de la crise sanitaire du covid-19, la question de l’alternance démocratique puisque opposition et mouvance travaillent ensemble pour faire d’elle lettre morte; c’est périr dans l’infamie.
Et c’est surtout servir en somme de paravent au refus du progrès et c’est surtout permettre à la Guinée de sombrer définitivement à force de médiocrité et par la force d’un pouvoir pathologique d’une élite névrosée psychotique qui s’engraisse dans l’infamie, puisque n’ayant pas d’honneur.
À l’évidence, ce pays si riche, manque pourtant aujourd’hui de tout et il n’ya presque plus d’enthousiasme créateur.
Et c’est comme si tout lui échappait de plus en plus, que le gouvernement, l’opposition politique sont plus préoccupés par les problèmes du quotidien que par une action et une vision qui permettraient à son peuple d’assurer la plénitude de son destin et de sa dignité.
Et c’est comme si le sort de ce pays dépendrait des autres, c’est à dire les interventions économiques, financières qu’ils dilapident sans cesse.
Or personne ne viendra développer ce pays à la place de son peuple et aucun pays ne peut assurer son avenir dans de telles conditions.
À ce titre il est temps que cette génération objectivement privée d’avenir commence à travailler à l’effondrement de ce système néopatrimonial et à l’avènement d’une Guinée large, forte et digne.
Dans le cas échéant, la Guinée restera une sorte de cul-de-sac, de terminus de voie de garage où aucun espoir de mobilité ascendante n’est permis.
Et pour le moment tout paraît y être voué d’avance à la dégradation, à la détérioration, à l’inertie et à la stagnation et c’est comme si le peuple souffrait du syndrome de Stockholm: accepter et recycler tous ces bourreaux d’hier.
Donc réveillez vous peuple de Guinée, car dans ce pays où le meurtre, l’emprisonnement des opposants sont désormais devenus respectables, le président manager des multinationales étrangères devient le seul président opposé à son pouvoir, où l’opposition politique est acquise à la cause du président manager, où l’alternance démocratique est devenue lettre morte, où la jeunesse politique est plus dangereuse que les vieux loups; les discours politiques ne ressemblent qu’aux carcasses enfumées d’un feu d’artifice mal éteint.
#Aissatou Chérif Baldé