En Guinée pourquoi les décideurs politiques n’ont jamais eu une proximité avec les préoccupations des citoyens de base ?

Deux alliances politiques se dessinent à l’horizon. L’un dénommé CPP (collectif des partis politiques) autour de Cellou Dalein Diallo et l’autre dénommé FPP (forum des partis politiques) autour de Sydia Touré

Et la seule bonne chose dans cette nouvelle configuration est le fait que le président du parti politique Model qui a rejoint le groupe de Sidya Touré n’a pour le moment fait l’objet d’aucune invective de la part des militants  proches du parti politique (UFDG). 

Car certains militants ont pourtant l’habitude d’avoir des jugements très sévères, décalés envers ceux qui ne sont pas avec eux. 

Les leaders politiques tels que Mouctar Diallo du NFD, Aboubacar Sylla, Bah Ousmane, Bah Oury, Ousmane Kaba en savent quelque chose. 

Pourvu qu’il continue d’adopter cette attitude à l’égard de tous les autres politiciens aussi puisque ceci fait partie du jeu politique. Et que chacun de ces partis politiques se battent aussi pour conquérir le pouvoir. 

Mais pardessus tout, l’on se demande pourquoi les décideurs politiques guinéens sans exception n’arrivent pas à se préoccuper des aspirations des guinéens? 

Ils ont prouvé ces 11 dernières années qu’ils n’ont jamais été dominés par des convictions ou attirés par des responsabilités politiques dans la seule ambition de servir les intérêts collectifs et de s’occuper des affaires publiques. 

Cet espace est  un lieu «gangrené » par les stratégies de pouvoir, la vénalité et les intérêts personnels. 

Et aujourd’hui avec tout ce qui se passe, les guinéens font face à des  intéressés par l’argent, par le pouvoir, prêts à mentir pour obtenir ce qu’ils veulent. 

Ils défendent leurs intérêts et ils se servent du pouvoir qu’on leur donne pour, au final, s’en mettre plein les poches. 

Alpha Condé, l’ancien président déchu et sorti par la pointe des pieds en est un exemple illustratif. 

Sur le terrain, les représentants politiques sont familiers des procédés les plus vils pour assouvir leur soif de pouvoir : mensonge, manipulation et démagogie, ethnicité auprès des citoyens.

Ces pratiques politiques courantes sont acceptées aujourd’hui par la presque totalité du peuple. 

Même si les citoyens guinéens ont le sentiment que les responsables politiques, en agissant de la sorte, bafouent régulièrement le pacte qui les lie à leurs électeurs et par lequel ils doivent en temps réel s’engager  à défendre les intérêts du plus grand nombre. 

Ignorant cette mission première, le pouvoir politique se réduit malheureusement aux stratégies partisanes, ethnicistes, claniques, aux logiques économiques et financières et aux intérêts corporatistes et mondialistes des puissances impérialistes. 

On ne voit pas trop où les politiques mènent. Nous avons l’impression que le primat est accordé à la conquête du pouvoir pour le compte d’un clan, d’une communauté, peut-être aux finances, à l’économie pour le compte de des multinationales et  puissances étrangères. 

Ce n’est plus la cause publique, l’intérêt général de la République qui est déterminante et qui prédomine. 

Mais c’est la cause publique, la cause du citoyen qui est soumise à des pressions financières, ethnicistes, régionalistes, mafieuses et qui dépassent largement le cadre national. 

Donc face à ces pressions, surtout celle ethniciste, on a comme l’impression que les hommes politiques sont un peu impuissants parce qu’ils sont conditionnés et déterminés par des facteurs qui leur échappent, mais des facteurs qu’ils ont eu à créer et nourrir. 

Ils ignorent pourtant les vraies préoccupations de la population guinéenne . 

Sur les sujets qui intéressent le plus les citoyens, comme le logement, l’emploi, la flambée des prix des denrées de première nécessité, l’immigration mortelle, l’émiettement de l’éducation, de la santé, la mortalité infantile, les partis politiques n’y apportent pas de réponses. 

On ne peut pas pourtant être politicien et rester insensible aux préoccupations de la population guinéenne. 

Dans la situation actuelle du pays, la construction d’une société « apaisée » et tournée vers les « vrais enjeux » est d’une impérieuse nécessité. 

Et il est encore temps d’éviter l’échec. Vous pouvez amorcer un nouveau départ dans la construction d’une société apaisée, d’une société tournée vers les vrais enjeux et préoccupations du peuple et de la société guinéenne. 

Aïssatou Chérif Baldé

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *