Allemagne: Quand l’ambassadeur de Guinée à Berlin nie le rapatriement des Guinéens. 

L’ambassadeur de Guinée à Berlin, M Aliou Barry, présent hier samedi 14 décembre 2024 à Dortmund, aurait affirmé devant des Guinéens venus chercher leur passeports que le chef de la junte militaire guinéenne Mamady Doumbouya n’a nullement envie de les rapatrier

Or ces informations sont sans fondement, car non seulement la délégation du pouvoir militaire présente en Allemagne depuis le 02 décembre 2024 a pour objectif d’identifier et d’expulser les Guinéens déboutés dans leur procédure de demande d’asile. 

Mais cette délégation est présente en Allemagne sur fond d’un accord existant entre les deux pays valable jusqu’en 2029. 

Et l’objectif de cet accord est d’amener la Guinée à reprendre ses citoyens déboutés dans leur procédure de demande d’asile. 

Donc selon les règles de la coopération internationale, la responsabilité de la Guinée en tant que pays signataire de cet accord est engagée. 

Elle ne peut plus se dérober de sa responsabilité, du moment où elle a avec sa signature accepter donc les clauses de l’accord en privilégiant le rapatriement involontaire des guinéens . 

L’Allemagne a rapatrié 41 Guinéens 

C’est ce qui explique que de 2023 à juillet 2024 l’Allemagne a pu rapatrier 41 jeunes Guinéens. 

Ce chiffre est le résultat d’une enquête menée par les parlementaires de gauche sur la demande de l’ONG hambourgeoise Guinée-Solidaire-Organisation e.V en septembre 2024 et publiée depuis octobre 2024 sur la plate-forme du Bundestag. 

https://www.bundestag.de/presse/hib/kurzmeldungen-1024264

On voit bien qu’à travers le résultat de cette enquête que l’ambassadeur de Guinée à Berlin est dans le déni total. 

Ses affirmations en tant que représentant de l’État guinéen en Allemagne sont justes fausses. 

Et la présence de deux délégations guinéennes en Allemagne entre septembre et décembre 2024 pour fin d’identification et d’expulsion des Guinéens l’attestent aussi. 

Car sur les lettres envoyées par l’office de l’immigration allemande aux Guinéens, l’objectif est bien clair. On parle d’identification pour fin d’obtention de documents de voyages. 

La Guinée ne pas se dérober de sa responsabilité 

Mieux, par quel moyen peut-on en tant que pays signataire d’un accord de rapatriement et avec des élites ambivalentes qui n’ont de foi qu’en l’argent et attendent, dans la jouissance, l’avis de l’extérieur s’opposer à un tel accord de rapatriement ?

Alors M Aliou Barry, au lieu de tenir des discours populistes, dans le but de protéger votre fauteuil d’ambassadeur. 

Il faut commencer par arrêter de rendre les autres responsables de vos turpitudes, de vos ambivalences, et irrationalité. 

Car si comme vous le dites, vous étiez préoccupé de la situation des demandeurs d’asile Guinéens en Allemagne, il fallait avant la prorogation de l’accord, plaider auprès de votre ministre pour son évaluation. 

Et opter pour un accord qui privilégie le retour volontaire des Guinéens. Car les migrants Guinéens sont sous représentés en Allemagne et ceux qui doivent faire l’objet d’un rapatriement sont au nombre de 5900 personnes. 

À l’évidence, c’est clair qu’à travers cette politique de rapatriement involontaire, vous soutenez la chasse aux demandeurs d’asile et la coopération européenne en matière d’expulsion collective tout comme la criminalisation de l’immigration. 

Pour protéger aussi les Guinéens contre le rapatriement involontaire, vous devriez en tant qu’ Ambassadeur réduire le temps d’attente pour l’obtention des passeports.

Car la plupart de ces jeunes guinéens tentent depuis des années d’obtenir un passeport à l’ambassade de Guinée à Berlin, mais sans succès. 

L’obtention du passeport guinéen est tout simplement un luxe. Il faut non seulement attendre pendant des mois pour obtenir un rendez-vous pour fin de confection d’un passeport à l’ambassade de Guinée à Berlin.

Et après l’enrôlement, il faudra attendre des mois voire des années pour obtenir le passeport qui parfois contient des erreurs causées par le personnel de l’ambassade que l’État guinéen refuse de rectifier. 

L’obtention d’un passeport guinéen n’est facile que lorsqu’on est prêt à corrompre le personnel de l’ambassade de Guinée à Berlin pour obtenir un rendez-vous ou lorsqu’on est prêt à passer par les réseaux de corruption installés au ministère

des affaires étrangères et des guinéens de l’étranger ou au ministère de l’intérieur et de la protection civile. 

C’est cela votre rôle. Vous ne pouvez pas porter le costume d’un politicien dans le but de noyer votre responsabilité et celle de votre gouvernement dans la situation traumatique que vivent les citoyens guinéens en Allemagne. 

En somme, si nous sommes contre les drames africains tels que le sous-développement, l’immigration mortelle, battons-nous sans attendre l’avis de Paris, de Bruxelles, de Berlin, de Pékin, de Moscou ou de Washington. 

Car aujourd’hui, ce ne sont pas seulement les complots ourdis par l’Occident qui tuent l’Afrique ; ce sont ses propres dirigeants. 

Si l’Occident est responsable, c’est plutôt par son indifférence

L’Occident fait semblant d’oublier que c’est dans le bruit des chaînes et au fond des cales des bateaux négriers que la population africaine est entrée en contact avec la culture de l’oligarchie occidentale. 

Et le rapatriement des jeunes guinéens par l’Allemagne dans le bruit des chaînes n’est pas différent de cette forme de prise de contact.

Or l’Allemagne a les moyens de privilégier le rapatriement volontaire des immigrés qui est, depuis des années déjà, la solution privilégiée par le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR).

Alors M Aliou Barry qui vous a empêché d’amener votre gouvernement à parapher un accord qui privilégie le retour volontaire des Guinéens de l’Allemagne, surtout les jeunes guinéens ayant perdu leur faculté mentale et qui errent sans assistance dans les gares allemandes ? 

Aissatou Cherif Balde 

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