La Guinée un pays sans Etat, une population sans espoir ? (par Aissatou Chérif Baldé)

Depuis le coup d’État militaire du 05 septembre 2021, la Guinée vit entre violence inédite, instabilité politique, impunité et corruption incessante où les acteurs politiques et étatiques s’accusent mutuellement d’être à la base de la tragédie et l’instabilité politique que vit ce pays depuis l’arrivée du pion de la françafrique Mamadi Doumbouya  au pouvoir. 

La junte militaire, au pouvoir depuis le coup d’Etat le 05 septembre 2021, prouve à travers des artistes mendiants et démagogues qui chantent les louanges du chef de la junte militaire, qu’elle veut toutefois garder la main en renforçant le pouvoir présidentiel du pion de la françafrique. 

Les putschistes multiplient la création des groupes de soutien à travers le pays sur fond de détournement de fonds publics, de corruption et de démagogie boueuse. 

Ces groupes au sein desquels opèrent des artistes parasites en manque de culture de dignité et d’honneur soutiennent le projet de confiscation du pouvoir par le CNRD et par conséquent d’être pour le blocage du processus de démocratisation en Guinée. 

Et l’incertitude semble gagner du terrain tout en présentant la Guinée sous une physionomie de plus en plus inquiétante. 

Cette incertitude a d’ailleurs traversé les frontières guinéennes puisque le pouvoir militaire guinéen vient d’envoyer une délégation en Allemagne dans le but de permettre à l’État allemand d’expulser les immigrés guinéens vivants dans ce pays de façon arbitraire et involontaire. 

Or le peuple de Guinée à cru que le coup d’État militaire de Mamady Doumbouya allait être salvateur et que sa venue à la tête de l’Etat guinéen (si Etat y’en a), allait être  synonyme d’un lendemain meilleur. 

Mais cet espoir s’estompe peu à peu, laissant place à un désespoir total de la population et surtout la couche juvénile qui se trouve aujourd’hui confrontée à toute sorte de maux (chômage, violence, manque d’éducation, immigration mortelle ….) d’une nation sans Etat. 

La population guinéenne voit s’agiter les élites politiques  alors que sur le terrain, leur vie  n’a pas changé.  

En effet, les routes goudronnées, les écoles, l’eau potable, le courant, les logements sociaux ou les hôpitaux sont toujours aussi rares dans le pays. Certaines régions de la Guinée vivent en marge de tout progrès.

Pourtant, avec un nombre record de ministres et de partis politiques pour une population d’environ 14 Millions d’habitants, les dirigeants ne manquent pas. 

Mais la Guinée est gangrenée par la corruption, l’ethnicité, le népotisme, le clientélisme, l’incompétence et la médiocrité. 

« Chacun veut sa part du gâteau. Il est en effet évident que les ambitions personnelles l’emportent sur le souci d’édifier un État stable dans la continuité et de répondre aux besoins de la population ».

Dans ce pays fort de plusieurs peuples différents, où l’identité ethnique prime encore sur l’identité nationale, tout incident peut déboucher sur des violences interethniques. 

Mais les putschistes françafricains n’y prêtent point attention, puisque adepte de l’idéologie d’un pouvoir ethniciste, hégémonique dominant mis en place depuis 1958 pour confisquer le pouvoir. Ce clan de manipulateurs, facho ethniciste pille pourtant le pays, pratique la politique du ventre pour instaurer un système de client-patron entre eux et le peuple, qui par manque de culture politique, d’identité nationale commune forte et d’éducation, n’a d’autre choix que de suivre des acteurs étatiques et politiques inefficaces et irresponsables. 

Une classe politique habituée à des compromissions contre nature pour avoir des postes ministériels.

La Guinée est un pays où l’ordre des choses est fortement perturbé. Un désordre, une image de la décadence que le pays vit), voulu pour désorienter et semer plus de chaos. 

De la violence postélectorale en passant par la grève des syndicats, le non-respect du retour à l’ordre constitutionnel, le retour de la Guinée dans le pré-carré françafrique démontrent ici à suffisance que le choix de Mamady Doumbouya a pris de l’eau.

Il est impératif et urgent d’avoir une classe politique efficace et responsable en Guinée qui suppose des individualités intègres et compétentes en la matière. 

Car il faut comprendre que, à part quelques nominations aux postes ministériels ou de premiers ministres, les femmes et hommes politiques engagés en politiques n’ont jamais eu l’opportunité de tenir les gouvernails de ce pays. 

Pire, on voit bien que Mamady Doumbouya grâce à des politiques comme l’actuel premier ministre Amadou Oury Bah est entrain de porter un coup de frein à l’élan démocratique.

Des politiciens comme Amadou Oury Bah, Ousmane Gaoual Diallo ne voyant actuellement aucune perspective d’avenir, puisque depuis 1990 les gouvernements guinéens organisent des élections qu’elles gagnent, se rallient au pouvoir militaire pour faire la politique du ventre. 

Et depuis le coup d’État militaire, beaucoup ont changé de veste pour aider les putschistes françafricains à faire du retour à l’ordre constitutionnel, lettre morte. 

Ainsi de fil à aiguille, la contagion gagne et s’installe dans l’esprit des artistes, des politiciens, de la jeunesse et est devenue une règle, puisque plusieurs  cadres du régime déchus d’Alpha Condé, ceux de L’UFDG sont devenus des soutiens des putschistes. Ainsi, s’ensuit l’impunité qui favorise la corruption.

Les gouvernants en Guinée deviennent alors des corrupteurs et des corrompus à la fois. Tel est le cas aujourd’hui en Guinée.

Quelle leçon et message du civisme, de moralité, d’éthique et d’intégrité venant au plus haut sommet de l’État qui n’hésite pas à soudoyer à coup de millions de francs guinéens pour parvenir à ses fins ! 

Et après on s’étonne de la propagation de l’incivisme. 

Pour éviter la confiscation du pouvoir par les putschistes, il faut  avoir des hommes et femmes politiques forts et engagés, car on ne peut pas se passer d’une classe politique quelque soit la dégradation économique et sociale du pays et quelque soit le témoignage négatif qu’ont laissé certains responsables politiques. 

Favoriser l’alternance de nature à donner une bouffée d’oxygène à la classe politique en friche, avec une autre manière de faire de la politique autrement, reste incontournable. 

Le Renouveau, reste donc une solution crédible pour redorer son blason et renouer confiance avec le peuple.

Il est vrai que je suis de ceux qui jettent toujours des pierres à la classe politique, tout parti confondu. 

Mais ma démarche s’inscrit dans une pensée positive pour la refondation et le renouveau de la classe politique guinéenne et travailler au renouvellement des ressources humaines.

« Faire de la politique c’est faire le choix de servir son pays et non se servir de son pays pour des raisons égotiques et égoïstes. C’est un engagement dans un esprit de responsabilité. Un pays ne peut pas se passer de la classe politique. Ce n’est pas une question d’hommes, d’époque ou d’appartenance régionale, ethnique ou socio culturelle, mais un principe habité dans un état d’esprit de service et de responsabilité »

Un commentaire

  1. Une tragédie générationnelle qui est encours d’où il faudra faire de la démagogie pour survivre et être acclamer du système françafricain.

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