La Guinée, ce pays où tout change pour que rien ne change.

L’avenir de ce beau pays situé en Afrique de l’ouest avec une population d’à peu près 12 millions d’habitants inquiète et interroge. 

Indépendant depuis plus de 60 ans, le temps qui mène au progrès, à l’épanouissement, à la justice sociale, à l’équité, à la solidarité ou encore à la prospérité semble être dans le pays de Almamy Samory Touré, de Alpha Yaya Diallo, de Dina Salifou Camara, de Zegbela Togba plus que jamais figé. 

Et en 62 ans ce pays n’a connu que des présidents despotes, des monarques sans couronne qui tuent et asphyxient le peuple.

Au loin et à bien analyser la situation actuelle, on a l’impression que cette danse macabre que les tenants du pouvoir offrent à un peuple meurtri va encore continuer longtemps.

Alors tout se maintient en même temps. Car derrière les apparences fastueuses, futiles, se devinent facilement les barrières sociales, les inégalités persistantes, la barbarie et les tensions politiques.

Dans cet univers macabre, seuls les formateurs d’idioties, les faussaires, les menteurs, les extrémistes politiques et religieux, les politiciens opportunistes aux ambitions démesurées qui ne reculent devant rien pour gravir les échelons, peuvent être sous la lumière et surtout peuvent servir de modèles. 

Alors, difficile dans une telle situation de penser au futur ou d’aider un tel peuple à voir, parfois inconsciemment, ce qui se cache derrière les réalités pour lui permettre ainsi de mieux appréhender cet univers qui leur a été imposé par une fausse élite oligarchique et surtout de penser au futur. 

Cette élite cleptocrate avec son système de parti politique mafieux, clientéliste, présente à tous les niveaux de la sphère politique, travaille tous ensemble contre le peuple de Guinée pour imposer à tous les niveaux leurs domination. 

Ils veulent au fait contrôler les guinéens avec leurs pensées uniques. 

Partout où qu’ils soient, ils veulent que les guinéens qui connaissent la vérité se taisent à jamais, pour être d’office complice de leur mensonge, faux espoirs et combat, leur démagogie, leur barbarisme et despotisme, leur fourberie et tromperie. L’objectif consiste donc à faire de chaque guinéen qui ne pensent pas comme eux, leurs obligés, leurs subalternes.

Or, ils mentent tous au peuple et sont deux faces de la même médaille d’or. Ils ne font rien d’autres que formater l’idiotie du peuple, l’asservir et l’abrutir, l’opposer et le diviser. 

L’élite politique guinéenne en particulier celle dirigeante est aujourd’hui plus préoccupée à se faire comprendre par les puissances colonisatrices, par les nouvelles puissances expansionnistes. 

Elle ne veut pas être comprise par le peuple de Guinée et c’est pourquoi elle fait usage de la  répression arbitraire, du profilage politique, de la répression politique pour continuer à assujettir les guinéens et se pérenniser au pouvoir sans aucun résultat positif. 

Apparemment tout est en place pour que rien ne change. Le renouveau politique annoncé par l’actuel Président guinéen donne désormais la possibilité à tous ceux qui sont sans moralité,intégrité, c’est-à-dire ceux qui ont cette capacité de nuisance ou encore de destruction, de gouverner ensemble ce pays. 

Tous les maux qui rongent notre pays depuis des lustres risquent donc de s’aggraver puisque les « dominants » que sont les pouvoirs politique, financier et médiatique, semblent n’avoir plus aucune entrave pour exploiter au maximum les « dominés » et faire taire les plus récalcitrants. 

Sauf que ceux-là même qui ont organisé, sciemment, l’enterrement de l’alternance démocratique en Guinée, se voient maintenant menacés par le monstre qu’ils ont créé.

Mais peut-être que c’est cela aussi le changement. Ces opérations de matraquage auront peut être de moins en moins d’effet sur les guinéens mais surtout sur les électeurs de « gouverner autrement ». Car le ressort est en train de s’user lentement mais sûrement. 

Ce système mortifère mis en place depuis 62 va peut- être bientôt imploser. 

Le retour annoncé d’Ebola avec déjà 8 cas suspects, la crise actuelle du coronavirus et ses conséquences sur la santé, l’économie du pays, la répression politique de plus en plus excessive, le déguerpissement arbitraire en cours sont des signes qui ne trompent pas. 

Alors, il faut continuer le combat en faisant triompher la vérité pour que les voix qui refusent le politiquement correct, le parti unique dissimulé sous une pseudo-modernité et la propagande qui va avec deviennent plus nombreuses. 

Et une fois la fièvre du « gouverner autrement » retombée, les pleins pouvoirs entre les mains de Mr Condé, de ses sbires et des politiciens has-been qui nous ont mené dans le mur, agglutinés comme des mouches autour du vainqueur annoncé, se rendront compte qu’ils ne pourront continuer, en conscience, à approuver une politique menée au pas de charge à coup d’ordonnances et de matraquage. 

À défaut, le risque pour que tout change afin que rien ne change continuera d’être plus que jamais une réalité insupportable. 

Car on voit bien que les classes dominantes du pays et leurs représentants à la tête de l’État guinéen font tout leur possible pour geler toute velléité de tirer les enseignements de la panne économique, politique consécutive au régime autoritaire imposé pour endiguer le despotisme.

#Aissatou Chérif Balde 

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