Guinée: Coupure d’électricité, manque de liquidités, corruption d’une junte qui déconne joyeusement. (Par Aissatou Cherif Balde)

Selon nos informations recueillies auprès des habitants de la capitale Conakry, les coupures d’électricité ont repris. 

On nous apprend donc que les délestages se multiplient malgré que nous sommes en saison hivernale.

Comme pour dire que l’habitude est une seconde nature. 

On croyait pourtant que le temps de l’enfumage était terminé. 

Car l’actuel ministre de l’énergie, de l’hydraulique et des hydrocarbures nous avait fait savoir ces derniers temps que la coupure d’électricité à Conakry appartiendrait au passé. 

La junte militaire guinéenne aurait donc assez investi dans le domaine de l’énergie pour permettre aux Guinéens d’avoir de l’électricité. 

Et désormais les délestages surtout dans la capitale guinéenne vont se faire très rare. 

Vu sous un autre angle, on peut bien l’admettre. Car désormais les choses se passent comme suit.

C’est une junte qui déconne joyeusement 

Les nouveaux acteurs du cinéma de l’État guinéen déblatèrent tout ce qui leur passe par la tête, du moment que ça peut les arranger, sans le moindre souci pour la véracité ou la fausseté de ce qu’ils assertent. Ils déconnent joyeusement, et pour ce faire ils disposent de multiples stratégies: noyage de poisson, bien évidemment enfumage, changement de sujet pour distraire et occuper les gens, obscurantisme, discours creux, foutage de gueule.

C’est ce qui explique l’indifférence et l’impuissance de la junte face au manque de liquidités dans le pays qui est en train d’asphyxier le secteur bancaire du pays et la corruption organisée au sein de l’administration publique. 

Dans ce contexte, nous ne devons pas être surpris du  débrayage du personnel de l’Agence nationale de lutte contre la corruption et de la promotion de la bonne gouvernance (ANLC-PBG) qui a débuté ce mardi 3 juin 2025. 

Paradoxalement, le personnel de cette agence chargée de lutter contre la corruption est elle-même rongée par la corruption entretenue par un puissant directeur général Mohamed Bérété qui prive donc le personnel de leurs salaires depuis des mois. 

Des mauvaises pratiques qui retardent le pays 

Ces mauvaises pratiques pour un pays aux potentialités énormes en matière d’énergie après 66 ans d’indépendance est une grande sourdine. 

Or, le pays dispose pourtant de ressources hydrauliques immenses qui peuvent lui permettre d’avoir de l’électricité, de l’eau potable en abondance. 

Selon les informations du ministère en charge de la gestion d’eau, d’assainissement et de l’environnement les disponibilités en eau en Guinée se résument en: »Eaux de surface évaluées à 226 km³/an (y compris partie partagée) et eaux souterraines estimées à 13 milliards de m³ environ, auxquelles s’ajoutent des eaux pluviales:1988 mm/an en moyenne, inégalement

répartis, avec des pics de 4 000 – 4 500 mm par endroit (Conakry et alentours) ». 

Ainsi le pays dispose donc de tous les atouts pour avoir des barrages hydrauliques et hydroélectriques pour ne plus souffrir d’un manque d’électricité ou d’eau potable. 

Pourtant ni l’or bleu, ni l’électricité ne sont encore à la portée de tout le monde. 

La bonne gouvernance, une simple étiquette 

Lorsque dans un pays les médiocres, les voleurs, les incompétents, les malhonnêtes, les imposteurs, les opportunistes deviennent respectables, le sens de l’éthique, du patriotisme, de la droiture, de la bonne gouvernance deviennent juste de l’étiquette. 

Faute d’une politique cohérente de gestion et de distribution de l’énergie dans le pays, faute de corruption à tous les niveaux et à tous les étages, manque d’investissement et surtout faute de transparence dans la gestion des affaires publiques, l’eau et l’électricité, ces ressources vitales continueront de manquer cruellement aux guinéens.

La corruption organisée, les détournements de deniers publics continueront d’être surtout les normes qui régissent l’État avec des conséquences graves. 

La corruption omniprésente freine le développement économique 

Pourtant, lorsque la corruption est omniprésente dans un pays, elle freine non seulement la croissance économique, nuit à l’état de droit, entraîne un gaspillage de compétences et de ressources précieuses, conduit au déficit budgétaire entraînant un manque de liquidités et des coûts très élevés des activités économiques qui font fuir les  investisseurs privés. 

Toutes ces conséquences sont omniprésentes en Guinée. 

Toutefois, le pays est solidement ténu par ces mêmes acteurs étatiques qui sont à la base de cette situation et pour lesquels l’intérêt de la Guinée et les guinéens ne comptent pas. 

C’est pourquoi les richesses de ce pays ne peuvent pas être partagées de manière équitable, puisque selon elles, le peuple de Guinée n’a mérité que pauvreté, oppression et injustice. 

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