Jusqu’où compte aller la junte militaire dans sa vendetta politique contre les jeunes immigrés guinéens déboutés dans leur procédure de demande d’asile vivants en Allemagne?
Car Morisandan Kouyaté, l’actuel ministre des affaires étrangères et des guinéens de l’étranger continue à travers sa délégations qu’il envoie en Allemagne de façon récurrente pour identifier et expulser les jeunes guinéens déboutés dans leur procédure de demande d’asile à semer le désespoir et la désolation.
Juste quelques jours après la libération de notre compatriote Moussa Diaby, c’est au tour de M. Diallo de se retrouver à la maison d’arrêt de Büren dans la région de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie.
Il y séjourne depuis la semaine dernière et doit être expulsé vers Conakry dans deux semaines.
Les avocats ont été engagés par sa compagne avec le soutien de l’ONG hambourgeoise Guinée-Solidaire-Organisation e.V pour empêcher son expulsion.
Et qui est M Diallo?
M Diallo vit en Allemagne depuis plusieurs années..Et il a toujours travaillé et remplit en principe toutes les conditions pour obtenir un titre de séjour conformément à la nouvelle loi sur l’immigration dénommée (Chancen-Aufenthaltsgesetz conformément à § L’article 104c AufenthG).
Ce titre de séjour lui a été refusé sous prétexte qu’il avait refusé de se présenter devant la délégation de rapatriement de Morisandan Kouyaté au mois de décembre 2024 à Essen.
Et pourtant, il avait non seulement prouvé son identité. Mais il avait aussi déposé son passeport à la mairie de Dortmund pour pouvoir se marier avec sa compagne européenne.
L’office de l’immigration du département où il vit a préféré donc l’arrêter alors qu’il y était présent pour obtenir un permis de travail. Aussitôt présent devant l’office de l’immigration la semaine dernière avec sa compagne, il fut tout de suite arrêté et présenté devant un juge pour fin d’expulsion.
Or il s’avère que sa fiancée est en état de famille et a besoin de son fiancé et le père de son futur enfant auprès d’elle.
Mais cela importe peu pour Morisandan Kouyaté, car apparemment les Guinéens de l’Allemagne ne sont rien d’autres que des colis que l’on doit déporter.
Pour l’heure les avocats travaillent d’arrache pied pour empêcher cette autre arrestation arbitraire occasionnée par le ministre Morisandan Kouyaté.
Une criminalisation injustifiée des Guinéens de l’Allemagne
Cette criminalisation des jeunes guinéens de l’Allemagne et de l’immigration par la junte militaire guinéenne prouve que le gouvernement de transition est prêt même au-delà des frontières guinéennes à contrôler la chute de cheveux des guinéens.
L’accord à durée indéterminée existant entre les deux pays pour dit-on réglementer l’immigration clandestine violé en permanence par l’Allemagne et la Guinée dans son article 3 prouve que le gouvernement guinéen n’a ni respect, ni considération pour sa diaspora.
Elle accompagne l’Allemagne dans sa politique migratoire qui criminalise les immigrés.
Un quotidien très difficile pour les Guinéens en Allemagne
Et pourtant le quotidien des guinéens de l’Allemagne n’est pas aussi facile, puisque confrontés à beaucoup d’autres problèmes.
Les autorités guinéennes tout comme l’ambassade de Guinée à Berlin restent le plus souvent indifférentes aux problèmes des Guinéens en Allemagne.
Nous venons de perdre ce 31 mai 2025 un jeune homme du nom de Mohammed Soumah dans la région de la Bavière.
Les Guinéens informés du décès ont aussitôt alerté le personnel de l’ambassade de Guinée à Berlin pour éviter que le corps du jeune homme ne soit incinéré.
Mais le diplomate joint au téléphone a affirmé ne pas pouvoir les aider.
Et pourtant dans un courrier dont nous détenons copie, les autorités allemandes ont informé officiellement l’ambassade de Guinée à Berlin du décès du jeune guinéen et qu’elle serait à la recherche de sa famille.
N’eut été l’intervention de l’association des Guinéens de Friedrichshafen et de l’ONG hambourgeoise Guinée-Solidaire-Organisation e.V, le corps de ce compatriote allait être incinéré aussi.
Même quand les Guinéens sont victimes de violences policières conduisant à l’assassinat comme ce fut le cas de Ibrahim Barry en 2023 à Mülheim, ni l’ambassade de Guinée à Berlin, ni le ministère des affaires étrangères et des guinéens de l’étranger ne réagissent. Ils brillent par leur mimétisme et leur indifférence habituelle.
Actuellement, il y a des jeunes guinéens malades, en situation de détresse en Allemagne qui ont besoin d’assistance de l’État guinéen afin qu’ils puissent retourner en Guinée, mais sur les lieux aucune présence d’un représentant de l’État guinéen.
Et plusieurs d’autres jeunes guinéens ont besoin de passeport en Allemagne afin qu’ils puissent travailler, étudier, ou obtenir un titre de séjour..
Mais la représentation diplomatique guinéenne en Allemagne et les ministres chargés du dossier bien que informés de la situation restent le plus souvent indifférents et les jeunes guinéens traumatisés, inquiets continuent d’en souffrir et d’en pâtir.
Les jeunes Guinéens continuent de périr en méditerranée
Cette indifférence de l’État guinéen a depuis plusieurs années atteint son paroxysme. Car les jeunes guinéens continuent de périr par centaines en méditerranée, mais le gouvernement guinéen brille par un silence religieux et assourdissant.
Or, ce sont ces jeunes guinéens, méprisés, criminalisés en Guinée et abandonnés à leur sort qui prennent le chemin de l’immigration mortelle pour espérer avoir un lendemain meilleur.
Ce sont eux qui prennent leurs familles en charge en Guinée, du moment où l’État guinéen reste défaillant donc incapable de prendre ses responsabilités en jouant le rôle qui lui incombe notamment:La protection et la défense de l’intérêt de ses citoyens.
Mais la junte militaire guinéenne a décidé de vouloir révolutionner la Guinée avec de la politique politicienne, c’est -à -dire gouverner contre son peuple.
Un accord adapté qu’au besoin du profil de l’Allemagne
Ainsi le gouvernement allemand continuera à violer cet accord de rapatriement dans son article 3.
Car il s’agit d’un accord paraphé sur fond d’unilatéralisme conclu et adapté seulement qu’au besoin et profil de l’Allemagne.
Et pourtant Morisandan Kouyaté Mamady Doumbouya issus de la diaspora guinéenne et imprégné des raisons du phénomène migratoire auraient pu faire preuve d’une gestion saine et objective de cette situation en imposant à ses interlocuteurs européens une toute autre vision et une toute autre approche dans la gestion de cette question que d’aucuns considèrent comme un des défis majeurs du 21ème siècle.
Ils auraient pu opter pour l’abandon de l’approche unilatérale, de la politique de stigmatisation des peuples africains, (du moment où selon les statistiques les africains occupent le bas de l’échelle des pays qui émigrent vers l’Europe) et surtout de la politique du fait accompli des allemands, par une nouvelle approche concertée dans la gestion de ce phénomène et de ses conséquences.
D’abord, il aurait pu exiger le respect de la dignité et des droits de l’Homme pour tout guinéen devant être rapatrié, ce qui n’est pas le cas parfois aujourd’hui en Allemagne.
Ensuite, dans le souci de rétablir l’équité et l’égalité des chances, il aurait pu proposer aux allemands, pour mieux gérer ce phénomène et inverser les tendances, de bâtir un partenariat fécond et confiant fondé sur la création de projets alternatifs tels la définition de quotas d’émigration régulière avec le gouvernement allemand, ce qui permettra le départ sans risques de milliers de jeunes munis de contrats de travail, de visas d’études et de formation en bonne et due forme.
Une chose est certaine, L’Homme, depuis des temps immémoriaux, dans sa quête de liberté, d’espace, de savoir et de biens s’est toujours déplacé au gré de ses intérêts.
Donc quel que soit les impératifs sécuritaires que l’Europe notamment l’Allemagne impose aux républiques alimentaires comme la Guinée en fermant les frontières ou en imposant des visas et des quotas, ils ne pourront jamais servir de bouclier efficace face au phénomène migratoire.