L’instabilité politique que traverse la Guinée depuis le coup d’État militaire du 05 2021 met en évidence que la Guinée et ses élites ne sont pas prêts pour l’instauration d’un système démocratique.
Car les élites guinéennes surtout issues du rang de l’armée usent de tous les moyens pour remettre en cause soit les acquis démocratiques ou procéder au blocage pure et simple de la transition démocratique à travers des coups d’État militaires à répétition.
Donc la Guinée à l’image de plusieurs pays voisins, tels que le Mali, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Togo, le Tchad, le Bénin reste laminée par des crises politiques à répétition.
Les résolutions à ces crises sont le plus souvent faites par et pour les acteurs étatiques guinéens et ne sauraient en aucun cas profiter au peuple de Guinée.
La crise politique actuelle est particulière
Car c’est une crise due en grande partie au refus d’un opposant historique du nom d’Alpha Condé, donc un président démocratiquement élu, doté d’un bagage intellectuel conséquent, et par conséquent différent de cette catégorie de chefs d’Etats comme Sékou Touré, Général Lansana Conté, Dadis Camara et Sékouba Konaté et l’actuel chef de la junte arrivés au pouvoir que par coup de chance, sur fond de la ruse, à respecter la sacralité de la constitution guinéenne, qui interdisait un mandat présidentiel de trop sur fond de tripatouillage constitutionnel.
Étant un juriste de formation censé avoir une conscience et un énorme sens de responsabilité et de discernement dans le cadre de l’exercice de la fonction d’un chef d’État, il aurait pu éviter cette autre crise politique en refusant de faire de l’alternance démocratique pacifique lettre morte.
Des acteurs étatiques opposés à la démocratie
Depuis l’avènement du multipartisme en Guinée au début des années 1990, les acteurs étatiques ont toujours préféré tourné le dos à la transition démocratique en Guinée, lui tordre son cou, le bloquant, plongeant ainsi le pays dans des instabilités politiques sans fin.
Ils ont fait le choix d’imposer à la Guinée, des référendums sur fond de tripatouillage constitutionnel, piétinant ainsi la constitution guinéenne et les lois de la République.
Désavoués par le peuple, les acteurs étatiques ont toujours pris l’habitude de faire passer leur volonté et ambitions professionnelles au détriment de l’intérêt de la Guinée, sur fond de manifestation avec des pertes en vie humaine, des emprisonnements, des enlèvements.
Ils ont surtout la capacité de transformer chaque solution en un problème politique.
Et les chefs d’États à l’image de Mamady Doumbouya ont la manie de s’entourer de piètres serviteurs, inconscients, irresponsables et donc responsables de la mauvaise politique actuelle.
Nous sommes donc gouvernés depuis 66 ans par des élites ignorantes, inconscientes qui n’ont reçu au cours de leur parcours, ni une formation adéquate, ni encore moins une expérience professionnelle liée à l’exercice de hautes fonctions.
Ce sont des gens qui ne sont pas à leur place et ils ignorent tout. Et ils ne sont malheureusement là que pour s’enrichir sur le dos de la population guinéenne.
Nous souffrons d’un déficit de leadership
La situation sociopolitique actuelle du pays met en relief le déficit de leadership auquel la Guinée est confrontée depuis 66 ans, manquant ainsi de responsables politiques intègres, capables de surpasser leur ego, afin de sortir le pays de ce marasme politique qui n’a que trop duré.
Pouvons-nous de nos jours citer ne fût-ce qu’un seul nom crédible, intègre aujourd’hui en Guinée?
En réalité, l’échec du développement guinéen est en grande partie la manifestation de la défaite de ses élites.
Dans un pays où le taux de scolarisation est très faible, avec une population très jeune, un manque de culture politique élevé.. Il est facile pour de tels acteurs étatiques de s’accaparer de tous les leviers de commandes du pays pour brimer et escroquer la population.
À cela s’ajoute le rôle nocif des intellectuels guinéens qui ont encadré ces régimes répressifs depuis 66 ans.
Ces intellectuels ont refusé d’amorcer de vrais changements économiques, politiques et jeter les bases d’un développement vrai. Ils ont préféré se contenter de distraire la population guinéenne en lui montrant continuellement, que l’ethnie du camp adverse serait la source de tous les malheurs du pays.
Et c’est pourquoi d’ailleurs Mamady Doumbouya a repris copieusement le schéma de ses prédécesseurs, prouvant ainsi qu’il ne pouvait pas comme ces prédécesseurs faire taire les divergences, les divisions stériles, les sirènes de la haine et surtout les politiques de gouvernance fondées sur les faux calculs ethnicistes.
Une attitude qui frise la comédie démocratique
Cette attitude frise la comédie démocratique et la médiocrité.
Elle prouve ainsi que les difficultés que connaît la Guinée sont en réalité liées à la mauvaise gouvernance et au manque de responsabilité des élites.
Car les acteurs étatiques tout comme les responsables politiques guinéens ne sont pas conscients des enjeux et mutations qui bouleversent ce monde moderne, puisqu’ils s’activent depuis 66 ans pour que la précarité et la misère des populations deviennent quasiment permanentes.
Et lorsqu’ils sont coincés, ils se font passer pour des souverainistes, ou allument les sirènes de la haine et de la division.
Chose curieuse et révoltante; car comment expliquer que ce pays avec un sous-sol très riche, regorgeant de potentialités minières, minéralogiques, agricoles, de façon inestimable, soit depuis 66 ans aussi pauvre avec une population qui manque de tout ?
Un coup de force salvateur, une impérieuse nécessité?
Pour sortir ce pays de cette situation de cul de sac habituel, où rien n’aboutit et que même la confection d’un passeport est un luxe et où le seul perdant demeure notamment le peuple, un coup de force à condition de nous nous emmer un Rawlins guinéen à la tête de l’État peut être l’une des solution idéale, pour mettre fin à cette image de la Guinée qui est celle d’un pays laminé par les crises politiques à répétition.
Car après le coup d’État militaire du 05 septembre 2021, on a compris que n’est pas Jerry Rawlings qui le veut.
Et mieux une junte militaire composée de soldatesque, d’un clan facho-ethniciste, dépourvus d’intelligence, incapables à tout faire et qui attendent dans la jouissance l’avis de l’extérieur ne peut remettre le pays sur la voie du progrès et de la démocratie.
Et pour qu’un changement s’impose par la force à l’image du Ghana, il faut avoir beaucoup d’imagination, de courage, de droiture, de bon sens, de patriotisme, d’intelligence en vue de permettre à une nation comme la Guinée de se développer. Et la junte militaire guinéenne pilotée par Mamadi Doumbouya manque de cette imagination.
C’est pourquoi, nous n’avons à faire qu’à des marchands d’illusions, orgueilleux qui ont pris les armes pour nous imposer un pouvoir agressif hégémonique dominant.
Et c’est la raison pour laquelle le débat d’idées, pourtant reconnu comme socle de la démocratie, est depuis l’arrivée de la junte au pouvoir verrouillé par un système politique facho-ethniciste.
Enfin pour prétendre apporter un changement et créer des mécanismes du développement, nous avons besoin d’un pouvoir crédible et qui se soucie du bien être de la population, pas d’un clan mafieux, un petit groupe de soldats, à la solde d’un groupe restreint facho-ethniciste, un pouvoir agressif au service du système-monde.
La Guinée à besoin d’un leadership en lieu et place d’un dealership
Et ce leader doit impérativement être cette personnalité attachante avec une valeur morale immaculée, qui n’instrumentalise pas la politique sur fond d’ethnicité..
C’est-à-dire un leader avec lequel la Guinée ne sera pas la risée des puissances impérialistes, donc un leadership capable de s’assurer de l’adhésion de tous les guinéens à ces idéaux pour ainsi éviter de nous fabriquer des extrémistes, des suivistes sans aucun sens de, puisque le leadership doit générer tout l’inverse du suivisme.
En effet c’est cet homme ou femme dont les actions sont capable de faire rêver ou inspirer les autres d’apprendre, de faire et devenir davantage que l’on peut appeler leader.
Et aucun homme ou femme ne fera un grand leader s’il veut faire tout lui-même ou recevoir tous les honneurs pour lui même.
N’est ce pas c’est ce genre de dealership on nous a habitué en Guinée ?