La délégation de rapatriement de Morisandan Kouyaté, ministre des affaires étrangères et des guinéens de l’étranger est présente en Allemagne depuis bientôt deux semaines pour fin d’identification et d’expulsion des jeunes Guinéens déboutés dans leur procédure de demande d’asile en Allemagne.
Présente dans la ville d’Essen, elle procède à l’identification des Guinéens de l’Allemagne dans l’enceinte de la centrale des offices de l’immigration allemande.
Elle est composée des cadres du ministère des affaires étrangères et des guinéens de l’étranger, du ministère de l’intérieur et de la protection civile et des membres du service consulaire de l’ambassade de Guinée à Berlin.
Or l’ambassade de Guinée à Berlin n’a jamais voulu admettre sa participation à l’identification des immigrés guinéens pour fin d’expulsion humiliante.
Mais selon certains jeunes qui sont passés devant la délégation, les diplomates guinéens de Berlin sont bel et bien présents à Essen.
Comment se déroule cette identification sur fond d’un accord valable jusqu’en 2029?
L’office de l’immigration allemande adresse des courriers aux immigrés déboutés dans leur procédure de demande.
Et dans ce courrier, elle exige que l’on se présente devant une délégation de son pays pour fin d’identification et d’expulsion.
Par contre, certains offices de l’immigration allemande n’envoient pas de courrier aux immigrés guinéens.
Ils partent les surprendre dans leur maison accompagnés de la police fédérale.
Elles n’hésitent pas à brutaliser ceux qui tentent de s’enfuir.
Les personnes concernées sont souvent menottées et transportées dans des fourgonnettes de la police comme des criminels.
Selon les différents témoignages qu’on a reçu des personnes qui sont passées devant la délégation, une fois arrivée à Essen, ils doivent être fouillés en enlevant leurs habits avant de passer devant la délégation de rapatriement de Morisandan Kouyaté.
Après cette fouille, ils attendent dans une salle surveillée bout à bout par la police allemande.
Lorsqu’on passe devant la délégation de rapatriement de Morisandan Kouyaté, celle-ci commence par te poser des questions sur tes origines, sur ta vie privée, comme si être immigré serait un crime.
Il arrive même qu’il y ait des altercations entre les jeunes guinéens, la police et les agents de l’État. Et ce fut d’ailleurs le cas aujourd’hui.
Certains parmi ces agents de l’État guinéen se jouent des jeunes en leur disant de ne pas avoir peur et qu’ils ne seront pas rapatriés. Ils doivent donc coopérer, car ils sont venus en Allemagne pour fin d’identification et non pour fin d’expulsion humiliante.
Or ceci n’est qu’une manœuvre dilatoire pour pousser les jeunes guinéens à coopérer puisque l’État guinéen ne fait allégeance qu’à l’État allemand.
Et ces agents obtiennent une rémunération par le fait d’être venus expulser les jeunes guinéens déboutés dans leur procédure de demande d’asile en Allemagne.
Plus ahurissant encore est le fait que plusieurs diplomates de l’ambassade de Guinée à Berlin nommés par Morisandan Kouyaté sur fond de cooptation participant à cette identification humiliante furent aussi des demandeurs d’asiles en Allemagne.
Certains ont plusieurs membres de leur famille qui ont aussi demandé de l’asile en Allemagne.
Mais ils soutiennent aujourd’hui une politique d’immigration allemande humiliante pour les Guinéens en Allemagne.
Mieux, si cette délégation n’est pas présente en Allemagne pour fin d’expulsion, pourquoi les jeunes guinéens qui travaillent, font des formations, ayant prouvé leur identité en déposant un extrait de naissance, une carte consulaire et un recipissé doivent passer devant elle ?
Pourquoi la délégation de rapatriement de Morisandan Kouyaté ne respecte pas le contenu de l’accord qui stipule que l’identité du guinéen peut être prouvée à travers même une carte d’identité, voire à travers un simple témoignage officiel?
Alors, pourquoi plus de 27 jeunes guinéens ont été expulsés le 29 janvier 2025 vers Conakry après le passage de la délégation en décembre 2024?
Pourquoi depuis qu’elle est présente en Allemagne, la maison d’arrêt de Büren commence à être remplie de jeunes immigrés guinéens ?
Dans ce contexte, quel est le rôle de l’ambassade de Guinée à Berlin qui est en principe habilitée à travers son service consulaire à déterminer l’identité des Guinéens?
Voilà tant de questions auxquelles l’Etat guinéen ne prend pas en compte puisque la vie du Guinéen ne compte pas à ses yeux.
Nous sommes devenus des colis encombrants en Allemagne qu’il faut déporter afin de faire allégeance au maître.
Pourtant selon l’accord signé entre les deux pays, ceux qui ont prouvé leurs identités à travers une pièce d’identité ne devraient pas être concernés par ces identifications douteuses de cette délégation guinéenne irrespectueuse du droit des guinéens concernés.
Cela démontre tout simplement que le malheur des jeunes guinéens qui ont fui la Guinée par manque de perspective et d’avenir prometteur fait le bonheur de ces agents de l’État, ces subalternes de la nouvelle tyrannie guinéenne
Les deux pays continuent de violer donc les clauses de cet accord insensé. Un accord qui en réalité ne tient pas compte des réelles causes de l’immigration clandestine entre l’Europe et l’Afrique.
Les Guinéens vont subir ces expulsions humiliante jusqu’en 2029
L’actuel ministre des affaires étrangères et des guinéens de l’étranger Morisandan Kouyaté ayant fait le choix de proroger l’accord de rapatriement existant entre la Guinée et l’Allemagne pour dit-on réglementer l’immigration clandestine entre les deux pays est le premier facilitateur de cette expulsion violente et humiliante.
Morisandan Kouyaté avec l’avale du régime militaire guinéen en quête de légitimité et de soutien des chancelleries occidentales va envoyer ses délégations en Allemagne, tant que le gouvernement fédéral allemand le voudra.
Et pourtant la plupart de ces jeunes guinéens tentent depuis des années d’obtenir un passeport à l’ambassade de Guinée à Berlin sans succès.
Car l’obtention du passeport guinéen est tout simplement un luxe. Il faut non seulement attendre pendant des mois pour obtenir un rendez-vous pour fin de confection d’un passeport à l’ambassade de Guinée à Berlin.
Et après l’enrôlement, il faudra attendre des mois voire des années pour obtenir le passeport qui parfois contient des erreurs causées par le personnel de l’ambassade que l’État guinéen refuse de rectifier.
L’obtention d’un passeport guinéen n’est facile que lorsqu’on est prêt à corrompre le personnel de l’ambassade de Guinée à Berlin pour obtenir un rendez-vous ou lorsqu’on est prêt à passer par les réseaux de corruption installés au ministère
des affaires étrangères et des guinéens de l’étranger ou au ministère de l’intérieur et de la protection civile.
C’est grâce aux défaillances de l’État que les Guinéens immigrent
Malgré cette situation qui prouve que c’est plutôt grâce aux défaillances de l’État guinéen que les jeunes immigrés n’arrivent pas à prouver leur identité, et que c’est grâce à elles, les jeunes guinéens optent pour l’immigration, Morisandan Kouyaté décide tout de même de violer les droits des immigrés guinéens en Allemagne en y envoyant une délégation officielle pour fin d’expulsions involontaires.
Et l’actuel ministre des affaires étrangères et des guinéens de l’étranger fustigeait la dureté de certains discours politiques sur l’immigration en Europe, lors de son passage en Allemagne en novembre 2023.
Or avec la prorogation de l’accord de rapatriement, il s’avère être un fervent défenseur de l’expulsion involontaire.
Le régime militaire se révèle être le soutien de la construction d’un Mur de l’immigration dans le sud de l’Espagne, le long de la ligne germano-polonaise, et tout le long de la côte italienne de l’Adriatique.
Il soutient à travers cette politique de rapatriement involontaire la chasse aux demandeurs d’asile et la coopération européenne en matière d’expulsion collective tout comme la criminalisation de l’immigration.
Le gouvernement de transition guinéen composé d’anciens demandeurs d’asiles en Europe, aux États-Unis est devenu le relais d’une politique intolérante de l’immigration irrégulière.
Une attitude justifiée, puisqu’il est conscient que cette intolérance ne repose pas sur des arguments d’humanisme ou de solidarité.
Car en Guinée le pouvoir militaire exerce depuis plus de trois ans un pouvoir intolérant, répressif et ethniciste.
Aïssatou Chérif Baldé