Les accidents de circulation font de nos jours trop de dégâts humains en Guinée et l’État tarde à les limiter encore.
Pourtant les services chargés de la sécurité routière de ce pays connaissent les causes de ces accidents récurrents et meurtriers.
Les causes connues sont entre autres : La conduite en état d’ivresse, la somnolence et l’usage du téléphone au volant, le non-respect du code de la route ainsi que le mauvais état de la route et les défaillances mécaniques des véhicules.
Les chiffres de ces dernières années devraient en temps réel interpeller les autorités compétentes à intensifier les campagnes de sensibilisation et des opérations de contrôle routier sur l’état des véhicules en circulation.
Mais ils n’agissent pas pour limiter ces dégâts humains.
Et pire, lorsqu’un véhicule du gouvernement y est impliqué dans un accident de circulation, on tente de noyer le poisson.
Non seulement aucune prise en charge des victimes n’est organisée par l’État et les victimes d’un tel accident sont contraints de prendre les frais de leur soins d’hôpitaux en charge.
Et c’est cette expérience douloureuse que connaissent deux victimes originaires de la sous-préfecture de Ballet dans Mamou.
Elles ont été victimes d’un accident de circulation causé par une voiture de l’État hier 29 octobre dans la localité appelée quatre kilos, non loin de la nouvelle déviation et située dans la ville de Mamoun.
Et l’une des victimes aurait perdu une de ses jambes lors de cet accident de circulation.
Arrivées hier à l’hôpital de Mamou juste après le constat effectué par la gendarmerie, elles ont été contraintes de payer d’abord un montant de 800 milles FG qu’elles n’avaient pas. Car les deux sont malheureusement très pauvres.
Il a fallu le soutien financier des ressortissants de leur village d’origine pour que les frais des soins hospitaliers soient pris en charge.
L’assurance de l’État guinéen, leur aurait demandé de payer d’abord les frais avant toute prise en charge.
On voit bien ici que les victimes sont abandonnées par l’État.
Or dans un pays où la grande majorité des citoyens vivent au jour le jour comment est-ce possible qu’après un tel grave accident de circulation mettant en cause un agent public, l’État peut renvoyer les victimes vers des assurances qui ne prennent pas en compte la situation financière des victimes?
Et pourquoi l’agent de l’État impliqué dans cet accident, tout comme les gendarmes n’ont pas assisté les victimes en leur disant vers quelle juridiction ou quel service public les victimes peuvent se tourner pour obtenir une prise en charge immédiate après l’accident ?
En temps réel, la responsabilité de la personne morale de droit public se substitue alors à celle de son agent, auteur des dommages.
Et la responsabilité de la puissance publique est donc mise en cause.
Lorsqu’un véhicule de l’État est impliqué dans un accident de circulation, la responsabilité incombe clairement à l’Etat guinéen.
Mais l’État guinéen dépourvu de la culture de situer les responsabilités en mettant des sanctions conséquentes contre les agents de l’État auteurs de crimes, de délits, de fautes lourdes dans l’exercice leur fonction reste juste fidèle à ses habitudes et pratiques malsaines.
Or, les accidents de la circulation devenus très récurrents entraînant beaucoup de pertes en vies humaines engagent la responsabilité de l’État.
Car en plus du facteur humain, de la vétusté des véhicules et des problèmes d’infrastructures, la corruption et le défaut de collaboration entre les différents services pour une meilleure riposte pour limiter les accidents de circulation font partie des principales causes des drames sur nos routes.