Le référendum est devenu l’outil préféré des pseudos démocrates en Afrique pour non seulement contourner les règles de jeux démocratiques, mais aussi et surtout pour se pérenniser au pouvoir.
Car pour des putschistes comme Mamady Doumbouya, Alhassane Ouattara, la politique c’est du théâtre de la communication, une stratégie de communication permanente sans réalité derrière.
Pour rendre ce jeu de théâtre possible, ils font appel à des techniciens du droit constitutionnel, qui de manière insoutenable les aident à instrumentaliser la constitution voire même réinventer le rôle du droit constitutionnel tout en occultant les conséquences politologiques d’un tel agissement.
Apprendre à connaître l’effet du droit qu’on interprète sur la société
Pour rappel le droit constitutionnel apporte une approche surtout positiviste en s’intéressant au droit tel qu’il est formulé, tandis que les sciences politiques apportent une approche plus sociologique et politique.
Par conséquent tout bon juriste doit avoir la maîtrise de ces approches pour mesurer l’ampleur des dégâts d’une velléité révisionniste, de l’élaboration d’une constitution sans garantie de protection, d’un référendum mal organisé ou contesté, sur le plan sociologique, politique, administratif dans un État qui peine à consolider sa transition démocratique.
Et c’est pourquoi il est primordial pour tout bon juriste conscient de connaître l’effet du droit qu’il interprète sur la société.
Donc utiliser le droit constitutionnel pour légitimer l’idée d’un référendum organisé par des putschistes despotiques, est une fausse bonne idée dans la mesure où en général , le référendum est toujours mêlé, d’une part de plébiscite ou -au contraire- de rejet de la personne qui pose la question.
Or dans les anciennes colonies françaises d’Afrique, notamment en Guinée, en Côte d’Ivoire, au Cameroun, au Togo etc… , il n’y a pas moyen de vérifier cet état de fait puisque les élections ne sont jamais libres et transparentes et le parti au pouvoir n’organise des élections que lorsqu’il a la certitude de les gagner.
Le référendum renforce dans de tels contextes, la personnalisation du pouvoir
Certes, le référendum a toutes les apparences de la démocratie, mais en réalité, il renforce la personnalisation du pouvoir.
Ceci dit, on ne refait pas la démocratie par référendum, le référendum abîme la démocratie et c’est pourquoi en Afrique, il demeure l’œuvre des dictateurs et régimes autoritaires à la recherche d’une légitimité dans un peuple qu’ils inventent et dont ils font leurs choses.
Les dictateurs africains comme Mamady Doumbouya veulent tirer leur légitimité du suffrage universel pour étouffer les corps intermédiaires, pour incarner ce dit peuple, pour enfin étouffer la citoyenneté.
C’est pour toutes ces raisons que la junte militaire guinéenne veut soumettre sa constitution taillée sur mesure par référendum au peuple de Guinée, afin d’exécuter son plan de confiscation du pouvoir.
Peuple de Guinée la balle est dans ton camp
Il est impératif de boycotter tout projet d’un référendum dont l’ultime objectif est d’ouvrir la voie de confiscation du pouvoir par Mamadi Doumbouya et de valider une constitution qui n’est rien d’autre qu’un document formel et sans aucune valeur juridique.
Car la Guinée est mise à l’index sur tous les fronts, des fronts de la désincarnation absurde par les turpitudes insondables de quelqu’un qui était censé être un messie venu insuffler au peuple de Guinée assoiffé de liberté après des décennies de dictature affirmée ou dissimulée, l’énergie tant attendue pour se redresser.
Il est donc inadmissible d’organiser un référendum dans un pays où les libertés fondamentales sont restreintes, où l’opposition est réprimée, où les institutions démocratiques sont affaiblies, où il n’existe aucune garantie démocratique.
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