Guinée: La protection de la Constitution, un aspect fondamental des principes démocratiques. (Par Aissatou Cherif Balde) 

La protection de la Constitution est un aspect fondamental de la préservation des valeurs essentielles et des principes démocratiques d’une nation, garantissant que l’état de droit prévaut.

Elle implique des mécanismes tels que le contrôle judiciaire, les amendements constitutionnels et l’éducation civique pour sauvegarder l’intégrité et l’efficacité opérationnelle de ce document juridique suprême. 

Et la compréhension de ces mesures de protection est essentielle au maintien du cadre constitutionnel et des droits qu’il garantit.  

Quel est le rôle de la Constitution ? 

Le rôle d’une constitution c’est surtout «d’établir les règles fondamentales d’un État, d’organiser les pouvoirs publics et de garantir les droits et libertés des citoyens ». 

C’est en effet la  loi suprême d’un pays et elle sert de fondement à tout son système juridique. 

C’est en cela qu’elle est chargée de définir les différentes institutions de l’État (exécutif, législatif, judiciaire) et de préciser leurs compétences, ainsi que les relations entre ces pouvoirs.. 

Cet instrument juridique suprême énumère et protège les droits et libertés individuels, tels que la liberté d’expression, la liberté de religion, le droit à un procès équitable, etc. 

Il fixe les règles d’élection des représentants, les modalités de fonctionnement des institutions et les procédures de modification de la constitution elle-même. 

La constitution est en un mot, le cadre juridique et politique essentiel qui régit la vie d’une nation, assurant la stabilité, l’équilibre des pouvoirs et la protection des droits de chacun. 

D’où l’impérieuse nécessité de garantir sa protection à travers d’acteurs étatiques crédibles, attentifs et capables d’agir comme un moteur du changement en promouvant les valeurs démocratiques et la bonne gouvernance qui est le meilleur remède contre la corruption et les inégalités sociales. 

Et une constitution protégée renforce les institutions étatiques pouvant amorcer la consolidation du processus de démocratisation et faire enraciner l’État de droit et tout en garantissant des élections libres et transparentes. 

La protection de la Constitution toujours remise en cause en Guinée

Mais depuis l’avènement du multipartisme en Guinée vers les années 1990, la protection de la Constitution, tout comme sa sacralité ont toujours été remises en cause par les acteurs étatiques. 

Ceci prouve que les acteurs étatiques sont un frein à la démocratisation du pays. 

À l’image des membres de la junte militaire guinéenne, les acteurs étatiques ont toujours cherché à protéger leur pouvoir, leurs privilèges et leur intérêt clanique, ethniciste et clientéliste. 

Il font recours à des méthodes autoritaires, en manipulant les élections, en muselant l’opposition et les médias.

Pire, ils usent de l’ethnicité pour saper la cohésion sociale, source de division et d’entrave au processus de démocratisation. 

Ils pratiquent souvent le clientélisme et la corruption organisée qui sont devenus des normes en Guinée. 

Les exemples de détournements scandaleux, colossaux des deniers publics par les personnes proches du pouvoir militaire guinéen, devenus récurrents dans le pays en sont illustratifs.

On nous dévoile quotidiennement des cas de corruption qui ressemblent à une mise en scène pour distraire l’opinion publique, car Mamadi Doumbouya, son entourage demeurent le cerveau de tous ces détournements. 

C’est juste une façon pour eux de maintenir le statu quo et contraindre le pays à rester dans le cul de sac habituel. 

Le tripatouillage constitutionnel de 2020 atteste ces faits 

Car l’on se souviendra toujours du tripatouillage constitutionnel du président Alpha Condé ayant servi d’alibi à l’ancien légionnaire français Mamady Doumbouya pour faire son putsch militaire du 05 septembre 2021. 

Et pourtant depuis le 05 septembre 2021 les choses n’ont pourtant pas changé. C’est le changement dans la continuité.

Car le pays est mis à l’index sur tous les fronts, des fronts de la désincarnation absurde par les turpitudes insondables de quelqu’un qui était censé être un messie venu insuffler au peuple de Guinée assoiffé de liberté après des décennies de dictature affirmée ou dissimulée, l’énergie tant attendue pour se redresser.

Même l’épisode du Président Dadis Camara n’a pas provoqué le relent poussif de soulagement qui aurait constitué un aiguillon d’un renouveau républicain, tellement qu’ils furent nombreux, nos compatriotes qui avaient cru en « en l’ancien légionnaire français Mamady Doumbouya » et en « l’homme de la situation » qu’il incarnerait, juste après son coup d’État militaire du 05 septembre 2021. 

Une charte de la transition absurde sans valeur juridique 

Car malgré l’existence d’une charte de la transition, ou encore une petite constitution, les violations graves des droits de l’homme et des libertés fondamentales ont continué. 

Avec le temps, Mamadi Doumbouya a dévoilé son envie démesurée et plus que claire de s’éterniser au pouvoir. 

Plus le temps passe, plus le faussaire guinéen dévoile aux guinéens sa vraie face, celle d’un personnage antidémocratique, dictateur des temps contemporains dans les tropiques. 

En violant la charte de la transition, il n’a fait que suivre ce qui semble être le sillon tracé par tous les présidents dévots de ce pays et du continent africain. 

Il a pour des intérêts partisans, individuels et ethnicistes refusé de garantir la protection de la charte de la transition qui est dans le cadre d’un processus de démocratisation une petite constitution, dont le respect et la protection sont d’une impérieuse nécessité afin de garantir le succès de la transition politique et du processus de démocratisation.

Dans ce contexte, quelle est l’utilité de nous écrire une autre Constitution dont la sacralité ne peut être garantie ? 

La nouvelle Constitution de la junte ne sera qu’un document formel 

La nouvelle Constitution que la junte militaire guinéenne veut soumettre au peuple de Guinée, par voie référendaire connaîtra le même sort que les autres constitutions guinéennes.

Il restera tout comme la constitution de 1990, qui est d’ailleurs la plus adaptée aux réalités du pays qu’un document formel et sans aucune valeur juridique ou constitutionnelle sur le fond.

Ce sera tout simplement une Constitution soumise au peuple de Guinée par une présidence et un gouvernement de fait que de jure.

Mieux, comment une junte qui a été incapable de respecter la charte de la transition qu’elle a écrite et adoptée pendant la période de transition politique peut donc faire respecter une autre Constitution? 

En effet, les problèmes que rencontrent notre pays ne sont pas liés à la nature des constitutions ou encore des systèmes politiques. 

C’est plutôt lié à la nature despotique et antidémocratique de ceux qui nous gouvernent. 

La junte militaire freine la démocratie en Guinée 

Ce sont eux qui sont les opposants à la consolidation de la démocratie et de l’État de droit en Guinée. 

Et celle-ci passe forcément par un renforcement de la culture politique, par une réelle indépendance de la justice et une appropriation de la constitution par la société. 

Or ils sont plutôt des adeptes de la kakistocratie, c’est-à-dire le pouvoir des pires. 

C’est pourquoi Mamadi Doumbouya joue comme Alpha Condé à la stratégie du luron et du despote. 

Il lui faut l’onction du peuple pour mieux le martyriser et le résultat est pire. 

Avec cette méthode il détruit et saccage tout sur son passage pour le prétendu bien être du peuple souverain qui l’aurait mandaté ; c’est en cela que Mamady Doumbouya et son clan sont au delà de la dangerosité ; il sont la dangerosité personnifiée ; ils sont le mal en puissance qui couvrent d’un manteau de circonstance, fait sur mesure, tout juste pour faire croire au regard de ses maîtres occidentaux en bon président néocolonialiste qu’il est respectueux de l’intangibilite de la volonté populaire, manifestation la plus perfectionnée de la démocratie. 

On ne peut pas se laisser mystifier par ce sordide dessein d’un putschiste 

Aucun guinéen averti soucieux du devenir du peuple de Guinée ne peut se laisser mystifier par ce sordide dessein, auquel Mamadi Doumbouya s’est déjà aventuré pour faire plaisir à son ego démesuré. 

La floraison de groupes d’activistes en Guinée et à travers le monde, en dépit des difficultés rencontrées ça et là déterminés à en découdre avec les velléités despotiques du régime guinéen ne doit pas s’arrêter à mi -chemin. 

Le peuple conscient doit reprendre son destin en main, après l’avoir confié pendant des décennies à des mains indignes et peu soucieuses de son bien être. Donc il est impératif de nous redresser tous ensemble pour une seule ambition:refuser que ce lugubre scénario de confiscation du pouvoir ne se réalise.

Le peuple de Guinée conscient et digne ne peut et ne doit se laisser faire. Il ne doit pas se laisser faire du moment où le temps du sursaut ne peut attendre; il est le temps de la vie qu’on ne saurait perdre pour l’ignominie d’un despote.

La Guinée restera debout; cela ne dépend que de notre volonté; les contorsions et les agitations des fossoyeurs, des faussaires doivent être mises à nu afin que la Guinée ne se laisse abuser des pyromanes de tout bord qui se réfugient derrière des visages de samaritains à la place de leurs tronches hideuses, pour que vive la Guinée éternelle.

Un commentaire

  1. La violation de la Constitution a commencé en Guinée, non pas dans les années 90, mais dès 1958. La toute première Constitution guinéenne était très bonne car elle prévoyait même un certain contrôle de l’Exécutif par l’Assemblée Nationale mais ni Sékou Touré ni Saïfoulaye ne l’ont respectée et nous connaissons le résultat.

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