Nous vivons dans un monde dominé par l’existence d’un système hégémonique, imposant la loi du plus fort, et l’absence d’un ordre juridique mondial.. véritable.
Ceci pose bien évidemment, avec acuité, la question de l’instauration d’une paix et d’un développement durable pour tous les pays de ce monde.
Dans un tél contexte, c’est clair que la respectabilité d’un État repose avant tout sur la stabilité politique et au bon fonctionnement des régimes, qu’ils soient démocratiques ou autoritaires.
On mettra tout en œuvre pour que les institutions étatiques ne soient pas défaillantes. Et on s’y mettra pour qu’elles soient surtout perçues comme responsables, transparentes et efficaces afin de satisfaire les besoins des citoyens et garantir le progrès social et économique.
Dans un pays comme la Guinée, on mettra fin à ces convulsions, avec une volonté ferme de devoir indiquer aux Guinéens les voies et les moyens susceptibles d’en venir à bout de ces problèmes, et donc de créer les conditions de l’émergence, ultime étape vers le développement.
On cherchera par exemple à réaliser une politique efficace en matière emploi pour inverser la courbe du taux d’emploi informel et de sous emplois, qui demeure encore trop fort en Guinée.
Et comprendre que la respectabilité ne s’obtienne pas en tendant la main.
La respectabilité ne s’obtient pas dans la mendicité
Lorsqu’en tant que État, on continue d’adopter des attitudes ambivalentes et de n’avoir de foi qu’en l’argent et surtout attendre dans la jouissance, l’avis de l’extérieur, nous n’obtiendrons jamais la respectabilité nécessaire pour réaliser des projets de développement d’une grande envergure avec les États partenaires.
Mais aujourd’hui encore, nous sommes loin de nous débarrasser de cet esprit d’esclave volontaire.
Car notre esprit reste encore pris au piège par l’esclavage mental qui encourage l’auto-infantilisation, l’humiliation, la servitude du peuple africain.
Nos dirigeants à la solde du système-monde, s’opposent à toute correction systématique dans la conscience des peuples africains à s’échapper réellement de la servitude mentale.
Et nos chefs d’États africains qui brillent par leur mimétisme et tricherie permanente continuent de croire mordicus que la solution aux problèmes africains, qu’ils ont causé, se trouverait dans les mains des autres pays tels que la France.
Ils restent donc fidèles aux idéologies dont les fondements sont le paternalisme, l’infantilisation et l’impérialisme.
Des idéologies selon lesquelles, l’homme africain incapable de tout faire, doit continuer d’être l’éternel enfant assisté qui ne veut donc pas grandir.
Nos chefs d’États, tout comme notre élite considèrent les anciens colonisateurs comme des puissances tutélaires éternelles dont l’opinion sur ce que nous sommes, ce que nous faisons et où nous allons est vitale.
Les élites guinéennes souffrent par exemple des maux tels que: suffisance, bureaucratie, culture de l’assistanat, dirigisme, élitisme.
Elles versent dans des contradictions et dans une politique de l’autruche et de l’auto-infantilisation qui font des ravages.
Nos élites ont une attitude plus que ambiguës. Elles se montrent virulentes envers l’Occident, sans doute pour amuser la galerie, tout en singeant, dans leurs faits et gestes, cette partie du monde dont ils attendent pourtant leur salut.
Quel paradoxe!
On réalise des projets d’une grande envergure dans des pays respectables
L’Arabie saoudite entretient des coopérations bilatérales avec la plupart des États africains. Malgré tout, elle n’envisage pas investir dans des projets d’une grande envergure de développement avec les États africains partenaires.
Ses investissements en Afrique sont le plus souvent sous forme de dons de mosquées, de nourritures, de constructions de musées islamiques, de concours de mémorisation de Coran, de constructions d’écoles coraniques, d’octroi de bourses pour former des muezzins et imams.
Or selon l’annonce faite par la Maison blanche ce mardi 13 mai 2025, lors d’une visite officielle de Donald Trump en Arabie saoudite va investir 600 milliards de dollars aux Etats-Unis..
Ce montant englobe des investissements, des achats d’armements et des accords dans plusieurs secteurs clés : la défense, l’intelligence artificielle, l’énergie, la santé, le sport et l’aéronautique.
Des investissements dont le gouvernement de Trump a besoin pour booster son économie et garantir le bien-être de son peuple.
Les États-Unis nous prouvent par là que lorsqu’il s’agit de leurs intérêts économiques et politiques, il n’y a pas de place pour la démocratie, les droits de l’homme, la liberté d’expression et d’opinion.
Ils brandissent cet argument que contre les États faibles comme les nôtres qui tardent à comprendre que la respectabilité d’un État passe par son sens du patriotisme pour son pays.
C’est-à-dire cette envie de tout mettre en œuvre pour garantir à travers le progrès social et économique, le développement, la transparence, la bonne gouvernance le bien-être de son peuple.
Car le développement économique ou social, le progrès, la bonne gouvernance, la justice sociale ne sont pas une question de régimes autoritaires ou démocratiques.
Le droit au développement doit être consubstantiel à la vie de tout être humain.
Alors si l’on veut avoir de tels investissements dans nos pays, commençons par comprendre que nous avons tout dans l’univers africain (ressourcés minières et énergétiques, ressources humaines, terres fertiles, ressources humaines) pour faire émerger nos pays. Et que la solution aux drames du continent se trouve dans nos mains.
Nous sommes les seuls responsables des drames de ce continent
Il n’y a pas longtemps, l’Arabie Saoudite, la Chine, la Malaisie, l’Inde ou encore le Brésil étaient au même niveau de développement économique que certains pays africains.
Or aujourd’hui, grâce à un travail remarquable de leurs élites, ils font partie des grandes puissances économiques de ce monde.
Sans oublier que leurs prouesses économiques ne sont pas rendues possibles grâce à la religion.
Car si la participation à des activités et rituels religieux peut favoriser les compétences sociales, l’empathie et la coopération, incontrôlée, la religion peut affecter ou freiner le développement.
Et l’élite africaine doit arrêter de rendre les autres responsables de ses turpitudes, de ses ambivalences, de son auto-infantilisation et irrationalité.
Si nous sommes contre les drames africains tels que le sous-développement, les putschs militaires, les coups d’états constitutionnels…
Battons-nous sans attendre l’avis de Paris, de Bruxelles, de Berlin, de Pékin, de Moscou ou de Washington.
Car aujourd’hui, ce ne sont pas seulement les complots ourdis par l’Occident qui tuent l’Afrique; ce sont ses propres dirigeants.
Aïssatou Chérif Baldé