La récente sortie de M Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du gouvernement françafricain et despotique de Guinée sur le média d’État français TV5 prouve qu’il ne peut pas assumer cette fonction.
Lorsqu’on analyse ses réponses liées au calendrier électoral où il accuse la pluviométrie guinéenne de retarder le respect du calendrier électoral pourtant annoncé dans le discours de fin d’année de son patron Mamady Doumbouya.
On se rendra très vite compte que M Ousmane Gaoual Diallo après trois ans passé à ce poste, n’a pas compris que le job de communication est devenu un job à part entière et qu’il faut absolument un plein temps pour expliquer une politique gouvernementale.
Or il cumule aujourd’hui deux postes au sein du gouvernement de transition. Et il ne peut pas donc jouer ce rôle de porte-parolat à plein temps.
Multiplication des maladresses d’expressions
Ousmane Gaoual Diallo multiplie sans gêne les maladresses d’expression, les bourdes, où il n’hésite pas de banaliser les crimes commis par le pouvoir militaire guinéen sur les opposants, les leaders d’opinion, les journalistes tels que Habib Marouane Camara, Foniké Menge Sylla, Billo Bah et tout récemment Abdoul Sakho.
Il croit que pour jouer ce rôle, il lui faut rester cet agitateur, conspirationniste très impulsif qui n’hésite pas de sortir le doigt d’honneur pour marquer son mépris envers son ancienne famille politique.
M Diallo croit qu’il est toujours dans l’opposition politique, il n’arrive pas à se détacher de cette posture de communicant de son ancienne famille politique où il se croyait tout permis, avec un écart de langage inédit.
Il a du mal à quitter la posture de l’opposant politique, va-t’en-guerre, orgueilleux qui confond l’audace à l’irrespect.
Tantôt, il prend le contre pied de son chef Mamady Doumbouya, de M Amadou Oury Bah, tantôt il s’en prend vertement à Cellou Dalein Diallo, son ancien patron.
Il use de son pouvoir pour intimider, menacer tous ceux qui osent critiquer ses bourdes politiques.
La réussite de cette mission exige finesse et sagesse
La réussite de cette mission, dans un pays comme la Guinée et dans cette phase de transition politique délicate, exige surtout de s’armer de bienséance, de sagesse, de retenue, de finesse et de délicatesse.
Avoir de l’audace c’est bien, mais combiné de tact on peut donc aller très loin.
Être Porte-parole, consiste donc à s’exprimer sur tous les sujets,tout le temps.
Il faut défendre la ligne du gouvernement même quand c’est confus. Et même quand les ministres se planquent. Bref, c’est un rôle de paratonnerre.
Sauf que dans ce cas ci c’est M Ousmane Gaoual Diallo qui se planque et fait planquer son gouvernement à travers ses sorties médiatiques scandaleuses.
Pourtant, un porte-parole a la tâche d’exprimer à la presse, et donc à l’opinion publique, la position et l’opinion de son gouvernement sur certains sujets – même les plus sensibles tels que le Kidnapping des leaders d’opinions, les scandales financiers, le non respect de la charte de la transition, la tragédie de N’Zérékoré, la préservation de l’aspiration au changement, le nettoyage de la fonction publique, la récupération des biens de l’État, le manque criard de passeports pour les guinéens de l’étranger, l’incompétence des diplomates guinéens.
À travers un tel rôle, on ne peut en aucun cas être absent dans le débat public. Car un porte-parole doit pouvoir s’exprimer régulièrement sur l’ensemble des domaines d’action et des sujets d’actualité.
Une mission impossible pour Ousmane Gaoual Diallo
Cette fonction est en réalité une Mission impossible pour M Diallo.
Après plus de trois ans passés à la tête du porte-parolat du gouvernement de transition guinéen, M Ousmane Gaoual Diallo prouve qu’il n’est pas en mesure de répondre sur les sujets les plus variés tels que l’économie, affaires intérieures, affaires étrangères, agriculture, culture, environnement.
Il ne s’est limité à ne rendre que des comptes du conseil des ministres, de prendre le contre-pied de ses chefs, d’invectiver son ancien patron Cellou Dalein Diallo.
M Diallo a démontré la semaine dernière sur la chaîne de télévision française TV5 qu’il n’est pas capable de riposter aux interrogations les plus précises ou plus pointues ou encore pouvoir jongler entre elles.
Or, un porte-parole est obligé d’affronter la mitraille quand les autres ministres restent dans la tranchée. Il doit absorber la défiance, la personnifié, surnager grâce à des actions fortes pour atteindre l’adversaire politique.
Mais pour le moment, il est tout simplement l’écho du conseil des ministres, le perroquet des éléments de langage présidentiels, le « Jacques a dit » de la République.
Et les bonnes nouvelles telles que la fin de la transition, la libération des prisonniers politiques, sont réservées au chef de la junte et son clan facho-ethniciste réunis autour de lui au palais.
Il botte déjà en touche
Ousmane Gaoual Diallo n’a pas compris que dans ce temps médiatique où l’information est toujours plus rapide et changeante, le porte-parole d’un gouvernement n’a pas pour vocation de prendre la lumière ou apparaître sur le devant de la scène, tout en prenant à tout-va le contre-pied de ses chefs.
Et la communication politique c’est également de la réactivité, de l’efficacité et de la disponibilité pour coller à l’actualité et aux activités assez intenses des politiques.
Un porte-parole doit enfin permettre à l’action politique de s’inscrire dans le temps long, et de donner à chacun les moyens d’en comprendre le sens.
Et Ousmane Gaoual Diallo est tout sauf un porte-parole, car il est incapable de dépassionner les enjeux, pour apporter la meilleure solution possible en matière d’outils, d’éléments, de timing et de stratégie.
En bon soldatesque dévoué à son clan facho-ethniciste, il attise, allume plutôt les tensions, les conflits, la haine, la division, les convoitises.
Il y trouve gratification et assurance.
Comme Mamady Doumbouya ne lâche pas ses soldatesques, il occupera aussi longtemps que possible ce poste.
Car Mamady Doumbouya a besoin de lui pour étouffer le parti de l’opposant politique Cellou Dalein Diallo, son ancien patron.
Aïssatou Chérif Baldé