À la veille de l’appel à manifester lancé par les forces vives de Guinée, la Gouverneure de la ville de Conakry a sorti un communiqué de presse publié aujourd’hui 05 janvier 2024 pour dit-elle interdire la manifestation.
« Nous avons appris par voie de presse l’organisation de manifestations pacifiques par des entités se disant Forces Vives de Guinée (FVG) à partir du lundi 06 janvier 2025, dans le Grand Conakry. Cependant, aucune Autorité Communale de la Ville de Conakry n’a reçu à date, une déclaration de manifestation provenant d’une quelconque organisation Politique ou sociale. Or toute manifestation à caractère politique sur la voie publique est soumise à une autorisation préalable délivrée par les par les autorités, en l’espèce les Présidents de Délégations Spéciales. », a déclaré la Gouverneure M’mah Hawa Sylla dans son communiqué.
Cependant, il faut rappeler que les manifestations interdites depuis trois ans par le régime militaire françafricain en Guinée n’ont aucune base juridique légale.
Le droit de manifester ne doit pas être soumis à une autorisation préalable
Car le droit de manifester ne doit pas être soumis à une autorisation préalable, mais doit en effet faire forcément l’objet d’une déclaration préalable.
Et selon le droit international, il a un caractère d’inviolabilité et universaliste.
Et devoir demander une autorisation pour manifester ses opinions a un effet dissuasif trop fort.
Et par conséquent nul de doit faire l’objet d’une poursuite judiciaire à plus forte raison mourir dans l’exercice de ce droit.
Ceci dit, Mme la Gouverneure de la ville n’a ni l’autorité , ni la légitimité d’interdire les manifestations en Guinée.
Elle est aujourd’hui soumise à un pouvoir militaire despotique qui n’existe en vertu d’aucun droit reconnu.
C’est un gouvernement de fait d’un putsch militaire ne bénéficiant d’aucun assentiment populaire, et n’est donc ni nécessaire, ni effectif puisqu’ils ont décidé avec la complicité de la Cédéao de mettre la Guinée sous tutelle.
Des manifestations de soutien au pouvoir autorisées
Nous avons aussi vu que partout où le régime militaire décide de protéger les manifestations, il n’y a pas eu de débordements ou encore de tueries.
Tel est d’ailleurs le cas, lorsque les militants du régime actuel manifestent en Guinée.
Alors le gouvernement de transition prouve par là que l’usage de force, n’est ni nécessaire, ni légal.
Par ailleurs, ce sont les comportements excessifs, provocateurs, loubardisé des forces de l’ordre à l’encontre des manifestants tout en excellant dans la stigmatisation d’une grande partie de la population guinéenne qui est à la base du débordement des manifestations.
Car elles sont celles qui détiennent les armes, qui en font usage pour tuer et blesser les manifestants non armés.
On sait pourtant que l’usage de force pendant les manifestations ne doit être nécessaire qu’en dernier recours et ne doit en aucun cas conduire à des tueries comme c’est fût le cas pendant les manifestations de ces trois dernières années.
Il doit surtout se limiter au maximum aux personnes qui commettent les violences.
S’il n’est pas possible de les cibler, et que des personnes pacifiques risquent d’être touchées par accident, la police et la gendarmerie doivent éviter de faire usage de certaines armes.
Mais le régime militaire guinéen, tout comme la Gouverneure de Conakry n’en ont jamais tenu compte.
Avec cette déclaration de la Gouverneure de Conakry on comprend qu’ils ne vont pas ce 06 janvier 2025 en tenir compte.
Et malgré que le chef de la junte militaire Mamady Doumbouya, champion en parjure a annoncé dans son discours de fin d’année que les activités politiques allaient reprendre cette année.
Sauf que «Priver les gens de leurs droits fondamentaux revient à contester leur humanité même.»
https://www.amnesty.fr/focus/tout-savoir-sur-le-droit-de-manifester-en-france