Guinée: Kairaba Kaba, symbole d’un pouvoir qui repose sur l’indifférence irresponsable. 

La sortie et la bourde polémique de trop de l’actuel ministre de la Justice guinéenne, M Yaya Kairaba Kaba cette semaine, démontre que le pouvoir actuel à côté du mépris pour le peuple de Guinée, n’a pour lui que de l’aversion. 

Ce pouvoir repose autant sur l’oppression, la tyrannie que sur l’indifférence et le mensonge d’état.

C’est la seule façon d’expliquer la banalisation par l’actuel ministre de la Justice guinéenne, M Kairaba Kaba de la tragédie de N’Zérékoré et l’enlèvement par son pouvoir de Foniké Menguè Sylla, Billo Bah et Habib Marouane Camara. 

La tragédie de N’Zérékoré, un fait banal pour Kairaba Kaba 

Son aversion pour les victimes de la tragédie de N’Zérékoré, les opposants à leur régime sous l’effet d’une transition politique trompe l’œil, inespéré est si profonde qu’il a décidé de faire de cette tragédie un fait ordinaire, un mal banal et pour quelle raison ? 

C’est parce que, la suppression de la vie humaine a toujours été avec les tenants du pouvoir en Guinée un mal banal et on peut tuer à tout moment et à tout âge, on peut surtout tuer sans vouloir tuer. 

Et le fait qu’un ministre de la Justice prétende que la Guinée n’est pas le seul pays où une bousculade avec des centaines de morts serait arrivée démontre à quel point la barbarie, la haine de l’autre peut s’habiller des vêtements les plus corrects, des principes les plus édifiants, les idéaux les plus purs ou de la médiocrité la plus crasse.

À travers cette bourde polémique de trop du ministre de l’injustice du CNRD et le silence assourdissant du chef de la junte Mamadi Doumbouya. 

Ces deux personnages clés du pouvoir font montre de banalité et déni de justice. C’est comme s’ils n’avaient pas une âme et de sensibilité. 

Car dans un État normal où l’ordre des choses n’est pas fortement perturbé et inversé, la justice allait depuis se mettre au travail pour situer la responsabilité civile et pénale des organisateurs de la tragédie de N’Zérékoré. 

Mais M Kaba, en bon ministre de l’injustice a opté pour le déni de justice qui est une atteinte au droit fondamental des victimes et ne saurait exister dans un État où le pouvoir exécutif est contrebalancé par une autorité judiciaire indépendante et forte. 

Mais cette situation n’est pas du moins étonnant dans un pays où la séparation des pouvoirs n’est que du simulacre et un pays où le peuple est méprisé et pris en otage par une classe dirigeante égoïste et égotique qui se sert du peuple pour se maintenir au pouvoir ou y arriver en passant par le mensonge  le chaos, la culture de la haine.

M Kairaba Kaba, fort de sa puissance et du soutien de son mentor Mamadi Doumbouya et animé par le déni de justice, l’homme en charge de l’injustice muette, qui surplombe la justice avec une malveillance caractérisée de la part d’un esprit humain malsain ne regrette pas sa sortie polémique. 

Et pourquoi devrait-il le faire ? 

Nous savons qu’en Guinée on atteint jamais le sommet de l’Etat malgré les déficiences intellectuelles et morales, mais plutôt grâce à elles. 

Donc, ce sont leur négativité qui a séduit et séduit encore aujourd’hui les guinéens. 

Respect des forts, mépris des faibles, amour de l’argent, désir d’inégalité, d’injustice, de domination, besoin d’agression, désignation de boucs émissaires, dans les organisations de la société civile, les organisations syndicales, dans les partis politiques, dans certaines régions de la Guinée, vertige narcissique, mise en scène publique de leurs mensonges éhontés. 

Au fait, toutes ces négativités travaillent l’ensemble de la société guinéenne; elles ne représentent pas la totalité de la vie sociale, mais sa face sombre, hideuse et ignominieuse. Elles manifestent de son état de crise et d’angoisse et le peuple de Guinée en est la victime. 

Et en Guinée, la malhonnêteté, les crimes des pilleurs, qui ont pour la plupart obtenu leur richesse en volant outrageusement les plus faibles en tuant les innocents ne paieront jamais. 

Les tenants du pouvoir ont la conscience sous les talons. 

Et M Kaba, actuel ministre de l’injustice l’a prouvé. 

Qu’est ce qui nous reste à faire ? 

La seule chose qui nous reste, c’est d’arrêter d’obéir à ce pouvoir démesuré ou de le soutenir. 

Et dans ce cas comme un grand colosse, dont on dérobe la base, il va tomber et se briser. Ils seront défaits et nus. 

En effet, le pouvoir du peuple n’est jamais bloqué. Car ceux qui nous dirigent et qui sont en haut de la pyramide ne font asseoir leur pouvoir que grâce à nous qui sommes aux étages inférieurs. 

Alors inversons la pyramide à travers la révolte et la désobéissance. 

Car comme disait l’autre « Ce qui se produit n’arrive pas tant parce que quelques-uns veulent que cela se produise, mais parce que la masse des hommes abdique devant sa volonté, laisse faire (…)».

En somme, la violence du pouvoir actuel est possible seulement parce qu’une partie significative du peuple adopte la violence, l’indifférence, la neutralité comme norme de jugement. 

Einstein disait que : « Le monde est plus menacé par ceux qui tolèrent le mal ou l’encouragent que par les auteurs du mal eux-mêmes.». 

Refusons donc de se fondre dans le décor, d’être attentiste, neutre, indifférent, spectateur, car une telle attitude permet le maintien de la tyrannie et la réalisation du mal. 

Aissatou Chérif Baldé 

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