Colonelle Aminata Diallo, l’une des rares membres du CNRD à être connue du public guinéen a été élevée ce 01 novembre 2024 au grade de Général de Brigade.
Et c’est à l’occasion de la célébration de l’an « 66» de la création de l’armée guinéenne, que l’actuel président de la transition Mamady Doumbouya a profité pour élever Colonelle Aminata Diallo au grade de Général de l’armée.
Plusieurs autres officiers ont aussi bénéficié de cette élévation au grade de Général à des degrés différents.
Colonelle Aminata Diallo est désormais élevée au grade de Général de Brigade.
Dans un pays où les femmes manquent de visibilité, où elles sont absentes dans les sphères de décisions importantes du pays, cette élévation de Colonelle Aminata Diallo est certes à saluer mais paraît tout de même étonnante.
Après 66 ans d’indépendance, le bilan pour la femme guinéenne reste mitigé, puisque l’État guinéen n’a toujours pas compris que la femme demeure un pilier de développement économique et social pour toute société qui se veut futuriste.
Les pesanteurs socioculturelles auxquelles les femmes sont confrontées en Guinée deviennent de plus en plus ancrées dans la société guinéenne.
Les inégalités, les injustices telles que les violences conjugales, les discriminations, la misogynie et les préjugés vis à vis de la femme guinéenne ne font que s’aggraver.
Une situation qui entraîne l’absence de la femme guinéenne aux postes de responsabilités même dans les partis politiques où elles n’occupent que des rôles récréatifs.
Nous avons pourtant de plus en plus de femmes cadres, mais les postes de responsabilité restent verrouillés pour elles.
Les inégalités persistantes empêchent la création d’un environnement propice pour lutter contre elles, afin de favoriser l’indépendance et l’épanouissement de la femme guinéenne.
Et l’État guinéen n’arrive toujours pas à rétablir les fondements de la famille, restaurer la valeur de l’enfant, alléger la penibilité de la vie de la femme, lui reconnaître sa dignité en systématisant sa scolarisation en améliorant ses conditions de travail et en valorisant son rôle de mère et son statut de femme et de citoyenne.
Les hommes guinéens connus pour leurs hostilités vis-à-vis de tout ce qui est loi, égalité du genre, la justice, la solidarité font tout pour empêcher l’émergence et l’épanouissement de la femme guinéenne.
Rien de surprenant, lorsque l’Etat appelé à jouer ce rôle est géré par des hommes aux idées rétrogrades, misogynes et pleins de préjugés à l’égard de la femme guinéenne, et sans aucun respect pour la vie de la femme.
Or, l’émergence d’une société égalitaire en Guinée est primordiale. Elle ne peut se faire sans un changement de mentalité.
Et la seule façon de changer les mentalités et les comportements est d’effectuer un travail d’éducation sur le terrain tout en ciblant les jeunes, pour leur montrer dès l’école ce que sont les relations égalitaires.
De toute évidence, un homme ne peut pas prétendre exercer le pouvoir, notamment sur les femmes, par le simple fait d’être du sexe masculin, et sans aucun bagage, intellectuel, culturel, politique et surtout sans aucune utilité pour la société.
Le ministre de la Défense nationale réagit par rapport à la présence de l’armée française en Guinée
L’actuel ministre de la Défense nationale, M Sidiki Camara a aussi profité de cette cérémonie pour annoncer « qu’à ce jour, aucune base militaire étrangère n’a été établie sur le sol guinéen».
Et pourtant des informations relayées par les médias français et guinéens avec des preuves fournies par des députés français ont bel et bien démontré l’existence de l’armée française en Guinée.
De toute évidence, les jours et mois à venir vont nous prouver qui a raison et qui a tort sur cette problématique de la présence de l’armée française en Guinée.
Aissatou Cherif Balde