Le gouvernement de coalition du chancelier Olaf Scholz a durci ce lundi 16. 09.24, les contrôles frontaliers aléatoires à ses frontières avec tous ses pays voisins.
Et la police des frontières allemande va désormais procéder à des contrôles ponctuels des passeports à toutes les frontières terrestres.
Des files d’attente sont sans doute attendues aux frontières, en particulier dans le nord et l’ouest de l’Allemagne où se situent la Belgique, la Hollande, le Danemark, Luxembourg.
Et les entreprises de transport routiers et les frontaliers doivent payer les frais de ces contrôles aussi. Ils doivent se préparer donc à des temps d’attente plus importants qu’auparavant.
Le gouvernement fédéral allemand prêtend qu’à travers de telles mesures, c’est-à-dire en contrôlant ses 3000 km de frontières, il pourra efficacement limiter l’immigration illégale et lutter contre le terrorisé.
Une décision qui donne de la force à l’extrême droite
La coalition tripartite au pouvoir en Allemagne qui vient d’être lourdement sanctionnée en Thuringe et en Saxe grâce à la percée de l’AfD parle désormais le langage de l’extrême droite dans le débat lié à l’immigration.
L’actuel président hongrois Viktor Orban, connu pour ses positions très extrêmes sur l’immigration s’est réjouit de ces nouvelles mesures du gouvernement fédéral allemand.
Une chose est certaine, cette décision de l’actuel gouvernement tripartite, donne plutôt de la force à l’extrême droite, qui malgré ses déclarations racistes et outrageantes vis-à-vis des immigrés devient de plus en plus puissante dans le pays.
Mieux, les recherches ont montré qu’avec ces contrôles aux frontières, ce ne sont généralement pas les gros poissons qui se font prendre, mais plutôt les plus petits qui se font prendre.
Et il faut ajouter que tous les passeurs ne se font pas prendre non plus, parce qu’ils savent évidemment où se trouvent les contrôles frontaliers et ils trouvent d’autres manières de procéder.
La mise en place des frontières ne mettront pas fin à l’immigration
Ce ne sont pas les contrôles frontaliers qui vont mettre fin à l’immigration illégale ou clandestine.
C’est plutôt la lutte contre les causes de l’horreur de la guerre, des persécutions multiformes ou des causes du supplice de la faim dont l’Europe est en grande partie coupable et qui font fuir les gens pour changer leur destin, qu’il faut engager.
Le fait de présenter ces êtres humains comme « la misère du monde » ne servira qu’à donner raison aux partis politiques xénophobes et racistes.
Certes on nous dira après tout, qui sont ces gens ?
Ils ne méritent certainement pas cette si « grande » Europe peut-on penser. Qu’ont-ils fait pour l’Europe qui leur ferait mériter notre accueil entend-t-on parfois?
On peut aussi répondre que poser ces questions est méconnaître l’histoire, la culture et la façon dont s’est construite l’économie européenne au fil des siècles.
Est-il besoin de rappeler comment l’Europe s’est enrichie au travers de l’exploitation de ces peuples par le biais de l’esclavage puis de la colonisation puis du néo-colonialisme ?
Est-il besoin de rappeler comment, aux moments les plus sombres de l’histoire européenne, des milliers d’étrangers se sont engagés aux côtés des forces alliées pour défendre la liberté d’un continent qui n’était pas le leur ?
Doit-on parler de ceux qu’on nomme « immigrés » en Europe, qui chaque jour travaillent avec acharnement pour son prestige?
Ça ne sert donc à rien de faire face à de tels désastres humains, montre d’une impardonnable amnésie.
Car l’être humain étant de par naissance nomade ira toujours là où il pense trouver son bien être et quelque soit les circonstances qui conditionnent sa vie.
Aïssatou Chérif Baldé