Toutes les juntes, d’essence liberticide, de vocation criminelle, se suivent et se ressemblent dans l’horreur et partagent aussi le penchant naturel pour la violence, la séquestration et les assasinats. Celle, établie en Guinée depuis 3 ans, bientôt, enfantée dans le crime et le sang, ne fait pas exception à la règle.
Si pendant un certain temps, elle avait été logée à une meilleure enseigne, parce que considérée, à tort, moins prédatrice que les autres, elle rattrappe son « retard » et se hisse, cyniquement, à la première place du triste record de cruauté et de bestialité disputé entre putschistes.
Un Général, Sadiba koulibaly, pilier de la transition et banni par la suite, fut condamné à une peine de prison par une justice sous férule militaire avant d’être exécuté par des barbouzes à la solde du despote militaire, Mamadi Doumbouya. Deux activistes de la société civile, Fonike Mengue et Bilo Bah, ont été enlevés à domicile par le pouvoir qui, incapable d’assumer de les avoir torturé à mort, les déclare portés disparus. D’autres cas d’assassinats dans l’anonymat, de disparitions forcées, signalés çà et là, ont établi éloquemment, que la junte guinéenne se nourrit du sang d’innocents et se complaît dans la barbarie.
Et comme un malheur n’arrive jamais seul, depuis ce matin, une vidéo devenue virale, d’une scène de torture dérisoire, comparée aux sévices infligés entre quatre murs, circule, abondamment, sur les différentes plates-formes d’information publique, dans laquelle des soldats coiffés du fameux béret rouge, symbolisant, la garde pretorienne, soumettent à la torture la plus inhumaine,un citoyen, retenu par les pieds et les bras par ses bourreaux, couché sur le ventre, à moitié nu.
L’on entend le supplicié, se tordre de douleur dans des gémissements stridents, hurler de toutes ses forces des mots qui, traduits du poular, sa langue maternelle, voudraient dire « aujourd’hui, c’en est fini pour moi, je suis un homme mort ». Un cri désespéré de détresse, tombé dans de sourdes oreilles, qui n’a pas semblé émouvoir le syndicat du crime constitué pour la circonstance, acharné dans sa sale besogne et sans pitié pour sa proie.
S’il en était encore besoin, cette séquence révoltante de tortures barbares et dégradantes, à ciel ouvert, témoigne du caractère, monstrueux et criminel du régime du soudard Mamadi Doumbouya qui pense pouvoir s’affranchir de sa basse extraction par le pouvoir et l’argent qui, à ses yeux, vaudraient toutes les forfaitures et toutes les aberrations du monde.
Il se trompe, lourdement d’époque, car plus aucun crime ne reste impuni, de nos jours, de génération aussi, étant entendu que les citoyens d’aujourd’hui gagnés tous par la fièvre de la liberté, tentés par l’ardeur des révolutions, ne cèdent pas d’un iota à l’intimidation de la dictature, ne plient pas devant les lubies et dérives des dictateurs.
Tôt ou tard, surtout que les faits sont connus de tous et exposés à la face du monde, suffisamment documentés aussi, Mamadi et tous ceux qui l’entourent, civils comme militaires, subiront, fatalement, la rigueur de la loi, le châtiment de Dieu aussi. Ils ne perdent rien à attendre.
Samir Moussa