Saviez-vous que le peul fait partie des dix langues les plus parlées en Afrique et géographiquement elle demeure la plus répandue sur le continent africain?
Cette langue a plus de 70 millions de locuteurs. Elle est parlée en Gambie, au Niger, au Burkina Faso, en Mauritanie, en Guinée, au Mali, au Nigeria, au Tchad, au Bénin, au Togo, au Ghana, et bien d’autres pays encore.
Elle est divisée selon l’anglais D. W. Arnott en six aires dialectales:
- Le Fuuta Toro (Nord-est du Sénégal) le Fuuta Jaloo (centre et nord-ouest de la Guinée)
- Le Macina (Mali)
- Le Sokoto( Nord du Nigeria) et Niger occidental
- La zone centrale du Nord-Nigeria et le Niger oriental
- L’Adamawa (zone frontalière entre le Nigeria et le Cameroun)
En outre, la langue Pular ou fulfulde change de nom selon les régions et les chercheurs. Et c’est pourquoi au Nigeria ils sont appelés les Haoussa-Fulani, ce terme désigne à la fois la langue et la communauté.
Au Soudan, ils sont appelés les « Fellata» par exemple.
Le peul se décline sous plusieurs formes d’écritures telles qu’en alphabet latin, en arabe, mais aussi en adlam, un récent alphabet inventé par deux brillants frères guinéens.
Les locuteurs très nombreux en Afrique s’appellent eux-mêmes Fulbhe et au singulier Pullo..
Au Sénégal par exemple on retrouve le terme Haalipular, locuteurs du pular, repris en Guinée, mais lequel terme désigne au Sénégal les appellations Peul et Toucouleur.
Et les principales valeurs de ce peuple africain sans frontières que sont discernement, maîtrise de soi, réserve ou surritagol doivent continuer de former le pulaaku et continuer d’être ce code de moral par excellence qui dicte l’attitude du Peul en toute circonstance. Car c’est cela aussi les traditions et l’héritage du Peul.
En effet, cette langue qui figure parmi les langues de grande diffusion puisque parlée dans dix-neuf pays africains et que j’ai eu l’honneur d’enseigner à l’université de Hambourg entre 2005 et 2008 doit être portée davantage par ses locuteurs.
Car elle doit surtout être parlée par la diaspora peule de partout dans le monde pour éviter son extinction.
Il faut noter aussi que ce peuple originaire de l’Egypte antique, ayant participé activement au rayonnement de l’islam sur le sol africain aux 17ème et 18ème siècles, selon l’historien et enseignant universitaire Cheikh Anta Diop de Dakar, Moussa Lam, beaucoup vivent dans des conditions précaires, à quelques exceptions près.
Confrontés à l’exclusion et l’injustice
Ils sont dans beaucoup de pays notamment en Guinée victimes sur fond de stigmatisation d’exclusion et d’injustices.
Au centre du Mali ou encore au Burkina-Faso, au Tchad, en Centrafrique, les Peuls sont relégués au dernier rang. Ils sont victimes d’injustice, d’exactions voire même de ratissage parce qu’ils sont accusés à tort ou à raison d’être des alliés des djihadistes qui sévissent dans ces pays.
«Les hommes sont livrés à leur propre destin face à un désert peu clément. Puis, les régions où certains ont fini par s’installer sont toujours exclues des plans de développement».
Espérons que les autorités centrales de ces pays cités ci-haut notamment le Mali, le Burkina-Faso prendront en compte les revendications de ces populations afin de trouver des solutions pratiques et pragmatiques à ce conflit et mettre fin à l’injustice notamment la précarité et l’exclusion que subissent ces peuples africains et millénaires dans des pays
Car le panafricanisme c’est avant tout l’unité des peuples africains, la protection des peuples africains et leurs liberté.
Aïssatou Chérif Balde
Merci pour ce longue panorama des peulhs d’origine à l’existence actuelle qui malgré reste accuser du terrorisme au Mali, au Burkina, au Nigeria etc… avec plus d’une quinzaine de pays de résidences, elle reste et demeure une grande communauté du continent.