Guinée: La junte militaire active les vieux démons.

L’arrestation musclée de l’artiste Djani Alpha hier mardi pour injure publique prouve que le pouvoir du Colonel Doumbouya a pris de l’eau. 

L’artiste guinéen s’était pourtant excusé publiquement suite à sa sortie qualifiée par certains de peu courtoise à l’encontre des membres du Conseil national de la transition guinéen. 

Mais la junte découvre avec son procureur de la République Charles Wright adepte d’une justice injuste et incompréhensible et familier avec le système, qu’ils ont besoin d’activer les vieux démons pour museler ceux qui ne pensent pas comme le pouvoir en place. 

Alors plus de devoir de réserves!

Le cerveau de la junte militaire guinéenne est en vacances et ces arrestations arbitraires, avec une force excessive, prouvent qu’elle a un cerveau plein de paresse. Et ce genre de cerveau constitue un bon atelier du diable.

On se demande alors où s’arrêtera l’imposture ?

Décidément aucune leçon ne peut donc être tirée de l’histoire.

Pourtant le faire à l’état actuel des choses est d’une impérieuse nécessité. 

Il faut surtout rappeler à la junte militaire guinéenne au pouvoir depuis le 05 septembre 2021 que :  « L’art de gouverner c’est l’art de vaincre les difficultés ; l’art de vaincre les difficultés, c’est l’art de choisir les hommes selon leur aptitude : et cet art, c’est le secret de toute grandeur, c’est l’explication que donne l’histoire de l’éclat des plus illustres règnes; L’art de gouverner, c’est l’art d’administrer un pays, d’en conserver et d’en accroître le bien-être et la moralité, l’art de gouverner c’est savoir céder par moment aux caprices de son peuple ». 

Or tout porte à croire que la junte militaire guinéenne gouverne depuis un certain temps à la surface.

Elle doit comprendre que le fait de vouloir museler toutes les voix dissidentes, discordantes à son régime, c’est faire preuve d’une étroitesse d’esprit, d’une surdité politique et sociale. 

Et parfois même c’est donner du poids politique à des pseudos activistes, politiciens versatiles sans militants, dont l’objectif est de manipuler les opinions pour servir leurs intérêts politiques, personnels, égoïstes. 

Interdire à l’artiste guinéen Djani Alpha après son mea-culpa et ses excuses publiques de se rendre à son concert à Paris, c’est faire preuve de mesquinerie, d’arrogance, d’anarchie.

Et c’est surtout manquer de grandeur, d’élévation morale et intellectuelle.

Elle prouve malheureusement qu’elle ne peut pas faire preuve de grandeur, de sérénité pour empêcher que cette transition ne tourne à l’aigre. 

Car c’est une qualité exceptionnelle qui suscite le respect et l’ admiration.

Mais les dirigeants guinéens à l’image du colonel Mamady Doumbouya ne veulent pas être admirés ou respectés. Ils préfèrent être monstrueux, haineux, avec des cœurs carbonisés. 

En Guinée nos dirigeants préfèrent la petitesse, la décadence, la mesquinerie, l’anarchie.

Colonel Mamady Doumbouya est entouré aujourd’hui d’une cohorte de serviteurs zélés tels que le fameux procureur de la République Charles Wright qui se sont habituées à opposer démagogie, déconsidération de l’intelligence, populisme, idiotie à d’autres, dans l’espoir que de ce choc jaillissent quelques étincelles. 

Or comme on a pu le constater avec les prédécesseurs de Mamady Doumbouya, ce genre d’attitude se heurte toujours à l’impossible. Et à l’impossible nul n’est tenu. 

Ne faites donc pas le choix de sombrer dans les turpitudes d’un pouvoir qui tourne dos à l’essence de la la politique, la gestion de la cité, de la chose politique. 

Ne soyez pas l’incarnation d’un pouvoir sans vergogne, avec les figures c’est-à-dire ces idiots, médiocres, fanatiques capables de s’accommoder à toute ignominie et énormité. 

Sinon ,vous nagerez bientôt seul dans une piscine où de chaque petite porte qui s’ouvrira sortira sûrement un requin, puisqu’il a refusé de faire preuve de souplesse, de s’adapter et de se laisser façonner par la situation qui s’impose. 

Revoyez votre copie, car le vase commence à être trop plein.

Nous n’avons pas besoin d’une justice incompréhensible et injuste dans ce pays.

Et votre procureur Charles Wright ne sait s’irriter que contre ceux qui ne sont pas de son opinion ou de votre opinion. 

Aïssatou Chérif Baldé

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