L’opposition politique en Afrique francophone:Une mauvaise école de démocratie!

L’opposition semble être une très mauvaise école de démocratie en Afrique francophone. Car la plupart des hommes politiques de l’opposition une fois au pouvoir se transforment en des vrais despotes. Et la pratique de la politique dans cette partie de l’Afrique a bien des côtés pervers, dont le seul perdant de ce jeu sinistre est le peuple.

Et c’est pourquoi, il est impératif de dénoncer ces pratiques afin d’orienter les nouvelles générations vers des modèles et méthodes plus humanistes, réalistes et proactives qui positionneront l’Afrique francophone dans une perspective meilleure que celle catastrophique dans laquelle elle se trouve jusque là. 

Dans cette partie de l’Afrique, il est de coutume que les opposants politiques, historiques une fois au pouvoir prennent soin de gouverner de manière tout à fait contraire aux idéologies qu’ils défendaient auparavant. Et ils ont par manque d’ambition, de vision et de confiance à leur peuple souvent besoin d’être autorisés par leur clan, les pouvoirs occultes et obscurs  pour prendre des responsabilités politiques.

Ils démontrent qu’ils avaient choisi l’option nuisible et non constructive de s’opposer juste pour le plaisir de le faire. L’actuel président guinéen Mr. Alpha Condé est à juste titre un exemple illustratif de cet état de fait. 

Ainsi, les partis politiques se constituent et agissent que dans l’unique optique d’obtenir le pouvoir. Le bien être de la population ou encore faire du peuple et de ses intérêts le centre d’intérêt de leurs combats, n’ont jamais été leur objectif. Ils agissent tous comme des loups prêt à se partager leur proie commun qui est la nation.

Cette attitude est assez fréquente chez les partis politiques déjà au pouvoir à l’image du RPG de Alpha Condé de la Guinée, du RDR de Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, du APR de Macky Sall du Sénégal. Mais sa manifestation au niveau des partis encore dans l’opposition à la quête du pouvoir d’Etat est d’une exubérance choquante.

Car les partis d’opposition agissent bien souvent aussi comme des fossoyeurs véritables de l’unité nationale et de la dynamique de construction et développement qu’ils devraient pourtant contribuer à consolider si l’on s’en tient à leur rôle et à leur utilité dans un système de démocratie multipartite.

Et dans ce jeu sinistre qui avilit et ruine le peuple, tous les coups sont permis pour mettre l’adversaire à nu que sont les tenants du pouvoir. 

Ainsi, entre manifestations de rues incontrôlées, des calculs politiques, machiavéliques, ou encore des mouvements de protestation à haut risque afin de compter des dégâts et pertes en vies humaines des innocents qui sont relégués aux oubliettes et dans le seul but de discréditer et ternir l’image des tenants du pouvoir et par conséquent espérer en tirer profit, tout semble être permis avec leurs stratagèmes pour la conquête du pouvoir.

La liste des stratagèmes est exhaustive. Tous ces partis politiques agissent loin de l’éthique qui doit mettre en avant une politique au service de la communauté. 

Et Mr. Alpha Condé en sait quelque chose. Car opposant, il s’est toujours borné à s’inscrire dans une logique du nihilisme niant quelque mérite que ce soit aux initiatives des parti au pouvoir en Guinée. Et les opposants politiques à son pouvoir semblent lui avoir aussi emboîté le pas. Comme pour dire que lorsque opposant historique, on agit en usant des stratagèmes des plus perfides aux plus perverses pour accéder au pouvoir, il va falloir s’attendre à se voir offrir lorsque parvenue à son tour au pouvoir, une opposition indisciplinée ne pouvant jamais avoir pour cheval de bataille l’éthique politique.

Et pourtant, aucun processus de transition démocratique ne peut se consolider sans une opposition forte, responsable. Car la liberté de l’opposition est une des vertu cardinale de la démocratie libérale sur le plan politique. Elle est une composante essentielle de la démocratie en ce qu’elle offre aux citoyens une alternative à la politique définie et appliquée par le régime politique en place.

Elle assume au fond une mission de service public :  «contrôler et critiquer l’action gouvernementale, proposer des valeurs, des idées et un projet de société alternatifs à ceux véhiculés et appliqués par le parti ou la coalition de partis au pouvoir, et briguer les suffrages des citoyens ». 

Et lorsqu’on se réfère à la situation actuelle de la Guinée avec un régime qui brille depuis dix ans ans par une remise en cause de l’encadrement juridique, le reniement de la séparation des pouvoirs,la remise en cause de l’état de droit et surtout la déchéance du contrôle de la constitutionnalité et les élections imparfaites, l’on se rend compte que les partis politiques guinéens n’ont jamais voulu jouer leur rôle. Et la Guinée manque surtout d’opposants politiques avisés pour éradiquer ces défaillances. 

Mais la particularité de la Guinée réside dans le fait que l’opposition guinéenne accompagne depuis dix ans le pouvoir guinéen dans le contournement des lois de la République, de la constitution en passant par des accords politiques et en abusant du rôle du consensus politique et cela dans le seul but de protéger leurs intérêts.

La prorogation du mandat de l’assemblée nationale lors du dernier mandat présidentiel, la participation d’une partie de l’opposition à l’enterrement de l’alternance démocratique du 18.10.20 sont illustratifs de l’attitude incohérente des partis politiques en Guinée. 

À l’allure où vont les choses, les partis politiques guinéens accompagneront tous le régime guinéen dans son troisième mandat illégitime. Car en Guinée la sphère politique guinéenne ne regorge que des dealers politiques. 

Cela prouve à suffisance qu’ils  sont beaucoup plus préoccupés à protéger l’intérêt d’un clan qu’à celui du peuple. 

Ils jouent depuis dix ans à la comédie démocratique, tout en prêchant l’eau alors qu’au fond, ils boivent du vin. 

En effet, ils oublient pourtant que l’édification d’une société démocratique est un travail incessant et quotidien. Et l’état démocratique, si perfectionné soit-il, n’est qu’un cadre qui se dégraderait rapidement s’il n’était pas meublé de valeurs démocratiques. Les valeurs conquises ne se maintiennent pas automatiquement; elles régressent, lorsqu’elles ne sont pas entretenues. Aussi l’expression “acquis démocratiques” doit – elle être perçue avec prudence, car en réalité, rien n’est définitivement acquis en démocratie. 

Ces valeurs démocratiques, elles mêmes sont en nombre infini, et c’est pourquoi d’ailleurs il n’existe aucune liste qui peut prétendre être exhaustive et c’est le propre de la démocratie d’en découvrir, de nouvelles, presque chaque jour et de remettre les anciennes en cause, dans le sens de les améliorer et de les perfectionner. 

Et ceci à condition d’avoir une élite responsable avec des valeurs et attitudes démocratiques, prête à s’appuyer sur le “garde-fou” que constitue l’état démocratique pour progresser. Et s’engager ainsi en toute priorité et sincérité à construire un État démocratique, avant d’engager un débat de fond sur les valeurs démocratiques. 

Si cette donnée et constante n’est pas ancrée dans le mental des partis d’opposition, on court tout droit vers la perdition et le chaos politique et sociétal où les forces politiques en lutte ne regardent que l’aliénation du pouvoir d’Etat; ce qui est une option fatale à tous égards pour toute nation qui se veut démocratique.

Donc il est temps d’inviter les partis politiques guinéens de faire preuve de responsabilité qui ne signifie point, de donner carte blanche aux tenants du pouvoir pour opérer et réaliser comme bon leur semble dans tous les domaines. 

Il s’agit de se positionner en véritable force de propositions pertinentes, révolutionnaires et visionnaires face au statisme et crispation dont fait preuve la plupart du temps tout parti politique parvenu enfin au pouvoir à l’image du parti au pouvoir guinéen le (RPG) . 

L’opposition politique doit être consciente qu’en tant que détenteurs des leviers de la démocratie, elle doit pas concentrer sa lutte que sur la conquête du pouvoir d’Etat.. 

Elle doit plutôt faire des  critiques constructives de la gouvernance des tenants du pouvoir guinéen tout en proposant des alternatives meilleures aux populations . Ainsi il n’y aura pas de raison pour que le chemin vers le pouvoir d’Etat ne s’ouvre à eux comme un boulevard.

Lopposition politique doit pour se faire être plus versée dans la pratique éthique de la politique. 

En agissant ainsi le peuple de Guinée fera certainement bloc derrière elle pour barrer la route à toute tendance perverse contre elle venant des tenants du pouvoir.

Mais si elle agit en usant des stratagèmes des plus perfides aux plus perverses comme l’a fait et continue de faire encore le professeur Alpha Condé, elle doit aussi s’attendre à se voir offrir lorsque parvenue à son tour au pouvoir, une opposition indisciplinée n’ayant pas pour cheval de bataille l’éthique politique. 

Mieux la Guinée continuera à connaître que des dictatures violentes avec du sang et des pleurs des enfants guinéens. 

#Aissatou Chérif Balde. 

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