Mamadi Doumbouya: Ça sert à quoi d’être le premier d’un État qui rapetisse ses citoyens? (PAR AISSATOU CHÉRIF)

À quoi ça sert d’être le premier dans un État miséreux, incapable d’élever la condition humaine  de son peuple, d’assurer par ses moyens puissants le développement harmonieux de sa population, de créer un environnement réellement propice au développement dans lequel il peut évoluer ?

Et pourquoi faire un putsch militaire et pour finir par être le premier d’un État miné par les maux économiques et sociaux tels que corruption, détournement de deniers publics, blanchiment d’argent, trafic de drogue, manque d’eau, d’électricité, d’écoles, d’hôpitaux; avec une capitale inondée de tas d’ordures qui tuent les citoyens guinéens, une jeunesse livrée au chômage, à l’immigration mortelle, des maux dont notre société est affligée et qui ne font que s’empirer?

Alors Mamadi Doumbouya, à quoi ça sert vraiment d’être le premier d’un État où vous avez tout sacrifié, où rien n’aboutit, un État qui rapetisse ses citoyens pour en faire des instruments dociles, qui refuse le droit au développement à son peuple, qui encourage l’intolérance au savoir, pour ainsi célébrer les médiocres, l’idiocratie, la Françafrique et faire en sorte que les richesses du pays ne profitent pas au peuple, en favorisant la naissance d’une  société qui n’est pas fondée sur des valeurs communes de solidarité, de justice sociale et de respect des droits de l’homme ?

Car vous conviendrez avec moi que la Guinée est dans cet état de retard par suite du manque de personnel patriote et intègre pour la développer et qu’elle ne manque pas d’électricité par manque de centrales hydroélectriques, d’eau par exemple. 

Mieux, les raisons les plus profondes du retard économique de ce pays tout comme les symptômes de son sous-développement se trouvent à l’intérieur et bien évidemment en vous M Mamadi Doumbouya.

Vous êtes une fabrique de la France !

Car tout comme vos prédécesseurs  vous avez fait le choix d’encourager la production de la pauvreté et le maintien des populations guinéennes dans les conditions de servitude les plus inimaginables en érigeant un système néopatrimonial basé sur: une extrême  personnification du pouvoir, sur un système fort de clientélisme et de patronage, et sur une mauvaise utilisation et répartition des ressources de l’État. 

Et contrairement à vos prédécesseurs, étant une fabrique de la France, vous avez fait le choix de nous imposer la Françafrique, ce système de domination néocoloniale qui est comme étant:« un système de domination fondé sur une alliance stratégique et asymétrique entre une partie de l’élite française et une partie de ses homologues africaines». 

Cependant, il faut retenir que la construction de nouvelles centrales hydrauliques ou hydroélectriques ne pourra pas mettre fin à la problématique d’électricité et d’eau en Guinée. 

Tout comme la distribution de l’argent du contribuable guinéen et des biens publics à vos militants, votre pacte avec les puissances néocolonialistes ne feront de vous un homme d’état.

La valeur d’une nation repose sur les individus qui la composent

La valeur d’une nation repose sur les individus qui la composent et avec un État comme le vôtre composé de petits hommes, ces esclaves volontaires, ces satrapes comme Morisandan Kouyaté, Djiba Diakite, Ibrahim Kalil Condé, rien de grand ne saurait être accompli. 

Et dans ce cas, je préfèrerai de loin être le millionième d’un ensemble solide, puissant, riche, écoutée dans le monde, respectée dans le monde, seule capable d’assurer par ses moyens puissants le développement harmonieux de la société guinéenne, seule capable d’élever la condition humaine des guinéens, que d’être la  première dans un état miséreux, incapable de donner l’électricité et l’eau à son peuple, incapable de protéger sa diaspora, incapable de défendre l’Afrique des libertés

Mais croyez moi M Mamadi Doumbouya « de la même manière que la flamme d’une bougie brille de sa lumière la plus vive avant de s’éteindre », nous voulons croire que nous assistons aux derniers soubresauts d’une période historique qui se meurt, celle d’une Guinée piétinée par ses enfants.

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