L’opposant politique Aliou Bah a été reconnu coupable ce mercredi 28 mai 2025 à Conakry par la Cour d’appel pour « diffamation et offense au chef de l’Etat ».
La Cour d’appel juridiction l’a condamné aussi à deux ans d’emprisonnement. Elle a donc maintenu la peine prononcée le 07 janvier dernier par le tribunal de première instance de Kaloum.
Le leader du MoDel peut se pourvoir en cassation devant la Cour suprême.
Rappel important dans ce dossier:
Il est condamné pour offense au chef de la junte.
Pourtant cette infraction n’est nullement mentionnée dans le code pénal guinéen.
On doit comprendre également qu’il n’y a pas infractions sans loi. Ce qui fait référence au principe fondamentale « Nullum crimen ,nulla poena sine lege »,en Latin qui se traduit comme suit: « il n’y a pas de crime,pas de peine sans loi ».
Explications:
Ce principe juridique repose sur l’idée selon laquelle une action ne peut être considérée comme une infraction que si elle est explicitement définie comme telle par la loi.
Il s’agit d’un principe fondamental en droit pénal et de l’Etat de droit qui assure que les citoyens ne peuvent pas être condamnés pour des actes qui n’étaient pas interdits au moment où ils ont été commis.
En d’autre termes,une infraction ne peut être réprimée que si la loi existait déjà pour la qualifier comme telle.
Cela repose sur deux éléments importants:
Nous avons d’une part le principe de légalité qui exige une norme préalable pour qu’un acte soit qualifié infraction.
Et d’autre part, on a la prévention de l’arbitraire qui consiste à protéger les citoyens contre les poursuites arbitraires injustifiées garantissant que les autorités ne peuvent pas inventer des nouvelles infractions à posteriori.
Ceci dit, si un acte n’est pas spécifiquement prohibé par la loi, il ne peut pas être considéré comme une infraction même s’il est perçu comme immoral ou nuisible pour la société.
En s’y référant, on voit bien que la Justice aux ordres du pouvoir militaire guinéen est juste injuste et impartiale.
Les juges en Guinée ne sont pas pas souverains. Ils subissent une pression du pouvoir militaire, répressif et devenu irrespirable pour les Guinéens.
Une Justice et injustice à la Guinéenne
Nous savons depuis fort longtemps que nous faisons face à un clan factionnel à la solde des pouvoirs obscurs et occultes et en la tête Mamady Doumbouya.
Sinon entre ceux qui ont la liberté de prôner la haine, l’ethnisme politique, d’invectiver, d’injurier sur les réseaux sociaux et d’opposer la population guinéenne, de voler de piller en toute impunité les deniers publics, très nombreux au sein du CNRD et Aliou Bah, il existe bien des mondes.
Mais des mondes qu’une justice à la solde ne peut pas voir, ou entendre.
Elle doit faire preuve d’indifférence contre les haineux, ceux qui sapent l’unité nationale, parce qu’elle est une justice incompréhensible et injuste.
Ce verdict d’Aliou Bah prouve que l’on retrouve au sein de la justice guinéenne les limites et des injustices de la prise en compte des situations.
Entre les missions écrites ou annoncées par la justice guinéenne et la réalité du terrain, il y a là un monde.
Entre les compétences (ou les capacités) des personnels, telles qu’on peut les imaginer, et les actions menées il y a aussi un monde.
C’est bien évidemment une justice guinéenne ou une injustice à la Guinéenne.
La Guinée du CNRD n’est pas un État de droit
Qu’on arrête alors de nous faire croire que la Guinée par le simple fait d’avoir mis des anciens dignitaires du régime déchu en prison ou d’avoir organisé le procès du 28 septembre 2009 est un État de droit.
La Justice de la junte militaire dans sa constellation actuelle ne connaît pas la présomption d’innocence, enquête préliminaire avant toute action déstabilisante, etc.
Toutes ces belles résolutions légiférées, codifiées et conventionnées ne sont réservées qu’à vos subordonnés zélés qui propagent par exemple le mensonge, l’injure publique sur les réseaux sociaux, le divisionnisme en toute impunité; aux hommes politiques acquis à votre transition aux allures de mandat; aux dirigeants de société, de médias aux journalistes caisses de résonance de votre transition trompe l’œil etc.
Mais pour des opposants politiques à votre pouvoir illégitime, despotique tels que Aliou Bah, l’affaire est tout autre.
Le CNRD, Mamady Doumbouya le Bokassa guinéen et sa Justice ne manquent pas de moyen pour arrêter les politiciens qui dérangent, ou pour faire illicitement condamner pénalement pour une simple infraction de droit commun commise bien involontairement sous l’effet de la colère sans dommages ignorance.
Mais elle manque de moyen pour arrêter les artisans de la haine, du divisionnisme, les criminels financiers tels que le directeur de la banque centrale de Guinée Karamo Kaba, les voleurs de la République tels que le larbin de soldatesque Amara Camara libre de déambuler sans être inquiétés.
Faisant partie du clan mafieux, facho-ethniciste qui dirige ce pays depuis six décennies, ils jouissent d’une immunité qui ne s’applique pas également sur Aliou Bah.
Vous êtes en train de surpasser l’anarchie en instaurant la loi du plus fort.
Le pays est divisé par la junte en catégories
La junte militaire guinéenne a divisé le pays depuis le 05 septembre 2021 en catégories: il y a des gens qui ont le pouvoir d’utiliser la justice guinéenne où les lois guinéennes pour juger les autres, mais ne respectent pas les lois de la République.
Et il y a cette catégorie qui n’a droit à rien tels que le droit à la vie, droit à à la liberté d’expression et d’opinion, droit de se rassembler, de manifester leur mécontentement ou dénoncer les dérives du pouvoir, droit au développement, droit de réclamer l’appartenance à la nation guinéenne. Dès qu’elle réclame leurs droits, elle subit les sentences iniques, excessives de la Justice aux ordres du CNRD.
Or Il n’est pas possible d’avoir un système judiciaire qui est supposé offrir une justice et qui au final le fait de manière sélective, ethniciste, ou politique.
La junte militaire guinéenne n’a donc pour objectif que de nous imposer une oligarchie mafieuse, ethniciste, corrompue les unes que les autres.
On escalade pourtant pas une montagne parce qu’elle est là.
Et le plus souvent quand le cerveau de l’homme enfante des mauvaises idées, les actions avortent.
Dans ce cas, même si le cœur promet mont et vallée, la main refusera.
Et dans une telle situation, il est quasiment impossible d’éviter les grosses pierres et surprises, pour éviter un jour de regretter ce que l’on fait.
Pourtant on escalade la vie qui est dure comme une montagne pour qu’une fois au sommet, notre cœur soit rempli de joie.
Dans la situation actuelle du pays où l’on est plus que jamais enfoncé dans le même cul de sac habituel, êtes-vous réellement heureux Mamady Doumbouya?
Une chose est sûre, cette justice votre justice est sélective, absurde et se moque du concept de démocratie, d’où la nécessité de briser son cycle.
Aïssatou Chérif Baldé