Formation d’un gouvernement de coalition en Allemagne: l’immigration au cœur du débat. 

Les conservateurs et les sociaux-démocrates ont posé samedi 08 mars à Berlin, les jalons pour la formation d’un gouvernement de coalition. 

Après les élections fédérales du 23 février 2025 où les conservateurs sont arrivés en première position vainqueurs avec 28% des voix, l’heure est à la mise en place d’un gouvernement de coalition. 

Car ces élections marquées par la percée historique de l’extrême droite (AfD) dirigée par Alice Weidel, qui selon les résultats p avait obtenu 20% des voix, a bouleversé le paysage politique allemand. 

Non seulement le SPD, parti du chancelier sortant Olaf Scholz, a fait que fait le score le plus bas de son histoire et est arrivé en troisième avec 16 %, mais les Verts n’ont obtenu que 13,5 % des voix.

Ceci dit, la seule coalition gouvernementale possible est celle entre les socio-démocrates et les conservateurs, puisque les conservateurs dirigés par Friedrich Merz et probablement le futur chancelier allemand ne veulent pas former un gouvernement de coalition avec l’extrême droite. 

Entente entre les conservateurs et les sociaux-démocrates 

Ce samedi 8 mars, les conservateurs (CDU-CSU) de Friedrich Merz se sont mis d’accord avec les sociaux-démocrates du SPD sur une feuille de route pour la formation d’une future coalition pour diriger le pays.

La première étape vers un gouvernement fédéral noir-rouge a été franchie ce samedi. 

Ces deux partis politiques sont déjà habitués à gouverner ensemble. 

Ils ont pendant tout le règne de la Chancelière allemande Angela Merkel gouverner le pays ensemble. 

Les deux formations politiques se sont mises d’accord sur un document de onze pages qui dessine les contours d’un programme politique pour leur future coalition. 

Comme on a pu le constater pendant la campagne électorale, la politique migratoire reste au cœur de ce document. 

Friedrich Merz qui a brillé pendant sa campagne électorale par des sorties médiatiques scandaleuses et extrémistes sur l’immigration où il avait d’ailleurs beaucoup plus de similitudes avec l’extrême droite est obligé de mettre de l’eau dans son vin. 

Car les sociaux-démocrates et surtout la grande fédération de la jeunesse des sociaux-démocrates ont menacé de mettre un veto si leur formation politique arrivait à faire trop de concessions sur l’immigration. 

Ils ne veulent surtout pas que la question de la déchéance de nationalité interdite par la constitution allemande d’après fin de guerre de 1945, à cause de ses effets injustes pendant l’Allemagne Nazie. 

Que prévoit ce document sur l’immigration ? 

  • La nouvelle loi sur la naturalisation qui est entrée en vigueur l’année dernière ne sera pas touchée, elle restera donc comme telle. Les conditions et procédures pour obtenir la naturalisation entrée en vigueur le 26 juin 2024 restent inchangées. 
  • Les refoulements : À l’avenir, les personnes qui déposent une demande d’asile seront également refoulées aux frontières terrestres, mais en commun accord avec les pays voisins. En principe, les refoulements ne sont possibles que là où il existe des postes de contrôles fixes aux frontières allemandes. La ministre fédérale de l’Intérieur Nancy Faeser (SPD) les avait d’ailleurs juste avant la campagne électorale successivement ordonnée et cela pour toutes les frontières terrestres allemandes-mais les personnes souhaitant déposer une demande d’asile peuvent en général entrer sur le territoire.
  • Regroupement familial : le regroupement familial des personnes bénéficiant d’une protection subsidiaire doit être suspendu pour une durée limitée, mais aucune période n’a encore été mentionnée. 
  • En outre, le durcissement du rapatriement des personnes déboutées dans leur procédure de demande d’asile est prévu dans le document : Il n’y aura plus d’assistance juridique obligatoire lors des expulsions, la police fédérale pourra ordonner une détention en vue de l’expulsion. Et la liste des pays d’origine sûrs doit être élargie.  Le focus est mis sur les ressortissants des pays comme la Syrie, l’Afghanistan, Irak. 

Renforcement de la coopération pour fin d’expulsion 

Le document prévoit dans le cadre des expulsions de signer des accords de coopération avec les pays concernés. 

Et comme c’est le cas d’ailleurs avec la Guinée où un accord de rapatriement existe entre les deux pays depuis 2019. 

Cet accord a été initié et signé par le gouvernement déchu d’Alpha Condé mais prorogé l’année dernière par l’actuel ministre des affaires étrangères Morisandan Kouyaté pour une validité de 5 ans. Un accord qui est donc valable jusqu’à 2029. 

Une situation qui met la jeunesse guinéenne de l’Allemagne dans une situation traumatique, d’autant plus que l’actuel ministre des affaires étrangères et des guinéens de l’étranger Morisandan Kouyaté avait promis de mettre fin à cet accord. 

Car selon lui, le président de la transition Mamady Doumbouya ne serait pas dans une logique de rapatriement des Guinéens de l’Allemagne. 

Mais le contraire fut fait, puisqu’il prorogea non seulement l’accord, mais il a envoyé l’année dernière deux délégations pour fin d’expulsion des Guinéens. 

En janvier 2025, l’Allemagne a fait expulser grâce à cet accord et le soutien de Morisandan Kouyaté 29 Guinéens. 

Selon les informations reçues et vérifiées, une énième délégation de Morisandan Kouyaté, ministre des affaires étrangères et des guinéens de l’étranger est déjà en Allemagne pour fin d’identification et d’expulsion des Guinéens. 

Une chose est certaine, les 5 années de règne des conservateurs et des sociaux-démocrates ne seront pas en faveur des Guinéens déboutés dans leur procédure de demande d’asile. 

D’autres points importants de cette consultation préliminaire 

Outre mesure, le SPD a pu imposer quelques thèmes comme un plan d’emprunt et d’investissement massif pour l’infrastructure qui sera doté de 500 millions de dollars. 

Ou encore l’augmentation du salaire minimum qui sera fixé d’ici 2026 à 15 euros. 

Le frein à la dette qui fut la cause de la fin de la coalition tripartite gouvernementale du chancelier Olaf Scholz en novembre 2024 est par conséquent formulé de telle sorte que les Länder peuvent désormais s’endetter annuellement à hauteur de 0,35 % du PIB.

Le futur gouvernement de coalition compte ainsi consolider la cohésion sociale, en soulageant les familles, en renforçant la sécurité sociale et en reconnaissant les efforts de la classe moyenne qui travaille dur. 

Le résultat de cette première consultation préliminaire appelée en allemand (Sondierungsgespräch) est un premier pas important pour la mise en place d’un gouvernement de coalition (rouge-). 

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