Le changement d’appartenance politique  est-il normal en démocratie? 

À l’entame un parti politique est un groupe de personnes possédant des idées politiques communes réunis en association. 

Ce qui signifie que les membres d’un parti politique ont en commun une doctrine, une idéologie autour desquelles, ils se rassemblent et pour lesquelles ils se battent. 

Un parti politique est donc une forme politique, une structure d’organisation de la démocratie. 

Qui parle de démocratie, parle de libre choix 

Or, qui parle de démocratie, parle de libre choix, c’est-à-dire cette possibilité que chaque citoyen vivant dans un État démocratique dispose pour faire ses choix politiques et tant d’autres librement. 

Nul ne doit se sentir obligé d’adhérer à un parti politique ou de se sentir lié à sa famille politique pour la vie. 

Et c’est pourquoi, il arrive que des membres d’un parti politique changent d’appartenance politique. Ils peuvent décider de se joindre à un autre parti ou de siéger à titre indépendant en tant que parlementaire ou encore leur parti peut les expulser ou cesser d’exister.

Rien d’anormal donc à un tel changement, puisque conforme aux règles de jeu démocratique. 

Des motifs d’une rupture parfois difficiles à admettre 

Sauf que, les motifs d’une telle rupture peuvent être multiples et parfois difficiles d’être admis, surtout lorsqu’il s’agit d’un État néopatrimonial à l’image de celui de la Guinée où l’exercice du pouvoir et les considérations économiques personnelles pour le contrôle des ressources de l’État, sont en effet chez nombre d’acteurs nationaux, l’un des principaux enjeux de l’engagement politique. 

Mieux, les partis politiques guinéens étant le plus souvent des structures construites autour de l’aura d’un seul homme, ils encourageraient davantage le phénomène du changement d’allégeance partisane.

Car, ce genre de parti politique pousse à « l’épuisement de militants », lassés de n’être que « de bons soldats », à qui on demanderait presque de « sacrifier leurs vies » pour voir ces personnes arrivées au  pouvoir.

Les partis politiques ne sont pas structurés pour laisser la parole aux militants ou aux jeunes cadres. C’est pourquoi, ils sont le plus souvent usés, déconsidérés, confisqués par des gens dont la priorité est d’être élus. Bref, ce sont des machines électorales, un fond de commerce tout court. 

Alors lorsqu’un parti politique fonctionne comme tel, c’est-à-dire, il accepte de se rattacher à l’instrumentalisation de l’ethnicité, à l’utilisation du népotisme et du clientélisme  comme critères de distribution des ressources convoitées, il va concourir  à obscurcir le peuple et surtout d’encourager le nomadisme ou transhumance politique.

Les raisons du nomadisme politique sont multiples 

Les raisons de ce nomadisme politique sont multiples et oscillent entre un changement d’idéologie, de principes et de projet de société dans lesquels les acteurs ne se reconnaissent plus et un opportunisme politique avec la promesse d’un poste important hors de leur propre parti. 

Beaucoup à l’image de l’actuel porte-parole du gouvernement françafricain Ousmane Gaoual, de Alhoussein Makanera Kaké, de Kiridi Bangoura qui demeure pour moment le champion en nomadisme politique en Guinée et tant d’autres anciens ministres du président Alpha Condé sont prêts à adhérer aux principes du nomadisme politique pour répandre le changement d’allégeance partisane sur fond du néopatrimonialisme en Guinée. 

Mieux, leur compréhension de la politique ressemble à un jeu de théâtre qui se joue dans des bas-fonds marécageux où ne se bousculent que des crocodiles affamés prêt à tout pour pervertir le vrai sens de la démocratie, „ce pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple” devenu plutôt un “pouvoir d’un despote pour un despote et par un despote”. 

Et tout apprenti politicien, notamment tout futur crocodile qui souhaite évoluer dans ces eaux troubles, ces marécages politiques guinéens doit avoir la maîtrise des données topographiques de ces bas-fonds pas comme les autres.

Ou aller tout simplement à l’école de M. Kiridi Bangoura. 

Pour ces partisans de la politique du ventre, de l’asservissement de l’Afrique, du divisionnisme tels que Kiridi Bangoura, les règles sont faites pour être violées et en toute connaissance de cause. 

Ce genre de politiciens nuisibles à l’épanouissement du peuple prennent les populations pour des moutons aux cerveaux lobotomisés, incapables de réfléchir par eux-mêmes. 

Ils poussent le zèle si loin qu’ils comparent leur chef au Bon Dieu et demandent aux peuples de faire des prières et des sacrifices pour le chef suprême. 

En effet, selon eux un Chef suprême est aussi un envoyé de Dieu, qui tient ses promesses. 

Il faut éviter de s’opposer à son pouvoir, si l’on ne veut pas être tué comme Dr Dioubaté,  croupir en prison comme Habib Marouane Camara et dans des conditions inhumaines ou être kidnappé comme Foniké Mengé Sylla, Billo Bah. 

L’autre secret de ces crocodiles politiques comme Kiridi Bangoura, Malick Sankon est le fait d’avoir compris que lorsque l’on veut réussir en politique et bien gagner sa vie, on doit toujours être dans la mouvance présidentielle. 

Dépourvus de courant idéologique, seul l’intérêt personnel immédiat compte (au nom des électeurs bien sûr). 

Les seuls courants politiques connus à “en Guinée” sont :

  •  La mouvance présidentielle où se bousculent majoritairement que les adeptes de les nomades politiques ” 
  • L’opposition où ne se bousculent majoritairement que des frustrés et opportunistes politiques„”. 

En réalité, l’opposition politique n’existe donc presque pas, il n’y a que des frustrés, des mécontents, ou encore d’anciens privilégiés de l’État exclus par le nouveau détenteur du pouvoir qui cherchent à revenir aux commandes. 

Beaucoup parmi ces gens ont leurs veste à la main. Ils peuvent ainsi la retourner quand leurs intérêts sont en jeu. 

On tourne la veste du côté du pouvoir pour aller à la mangeoire, puis on la retourne dès que l’on est plus en bon terme avec le parti au pouvoir. 

Un changement d’allégeance partisane incompris par les militants 

Ceux qui changent d’allégeance partisane de façon flagrante et arrogante tels que (Alpha Bacar Diallo, Souleymane Tchiaguel Diallo, Ousmane Gaoual Diallo), tous anciens membres du politique national de L’UFDG sans tenir compte des sentiments des militants de leurs anciennes familles politiques doivent être conscients qu’ils ne seront que difficilement compris. 

Car il faut s’attendre à ce que  les militants qui constatent que des membres de leurs familles politiques ont changé de camp ou ont rompu en quelque sorte ce « contrat moral » en reniant leurs présumées convictions d’hier pour adhérer à un parti qu’ils dénigraient auparavant, ressentent un sentiment de trahison, alimentant ainsi un cynisme politique déjà fort répandu en Afrique notamment en Guinée et d’ailleurs même dans les pays occidentaux. 

Et c’est ce qui explique aujourd’hui le rejet de Ousmane Gaoual Diallo par la grande majorité des militants de L’UFDG. 

Solutions pour freiner ce instrument immoral 

L’État guinéen doit impérativement promouvoir une éducation citoyenne en milieu scolaire ; encourager le réarmement moral et civique des jeunes, notamment par leur insertion dans les circuits économiques et productifs, afin qu’ils puissent apprendre à faire de la politique par conviction. 

Ils n’iront plus en politique que dans l’espoir d’avoir aussi des privilèges et surtout d’avoir accès aux ressources de l’État, partagées de façon inéquitable depuis 66 ans.

Car le phénomène du changement d’allégeance partisane en cours en Guinée, appelé nomadisme ou encore transhumance politique encouragé et utilisé par le régime inique guinéen, déstabilisateur des partis politiques, de la société civile guinéenne ne doit donc pas être admis. 

Il freine l’émergence d’une société démocratique épanouie et concourt à la défiguration de la démocratie. 

Aissatou Cherif Balde.

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