L’union des forces sociales ne peut plus être la clé de voûte du changement en Guinée. 

L’esprit de combativité que m’a inculqué ma mère, l’éducation que j’ai reçue, tout cela est de moins en moins présent en Guinée aujourd’hui. 

Il suffit de faire juste un tour des réseaux sociaux pour que l’on se rende compte qu’on passe tout notre temps à y fabriquer des petits monstres financés par un pouvoir militaire agonisant. 

Par le pouvoir des réseaux sociaux, ceux-ci étiquettent même les femmes stériles qui pourtant damnent tous ces êtres en péril. 

Quant aux forces sociales, en observant la déroute et le discours de ce qui reste encore de l’organisation de la société civile guinéenne. 

On comprendra très vite qu’elle ne plus celles des années 2005, 2006 et 2007.

Elles tiennent aujourd’hui, un discours faux, creux, digne d’une politique orchestrée en spectacle sans substance et manifestement déraisonnable. 

Apparemment ils se sont tout simplement embourgeoisés et sont devenus des agents à la solde des puissances néocolonialistes . Certains parmi eux ne cherchent plus qu’un point de chute. 

Mais cette société civile, ces partis politiques satellite aux attitudes nombrilistes ont certainement oublié que les putschistes guinéens sont des experts en traîtrise d’État. 

Une société civile aux attitudes nombrilistes et pourquoi ? 

Si dans d’autres pays cette nébuleuse qu’on appelle société civile prend dans une telle situation tout son sens. 

Tel ne sera jamais le cas avec la société civile guinéenne actuelle et certains partis politiques qui ressemblent à une structure aux attitudes nombrilistes qui agissent au dépend du pouvoir public et pour l’avantage de ses seuls membres, sans aucun respect pour la base. 

Ils manquent surtout de vertus, d’honneurs, de conviction. 

Le Ministre Mory Condé, le président du Conseil national de la transition Dansa Kourouma, tous les deux issus de cette société civile peuvent être cités à titre d’exemple. 

Car être un homme d’honneur, signifie refuser de s’éloigner de la vérité même dans l’obscurité et l’étreinte des verrous du régime despotique. 

Un tel homme ou femme refusera de se décourager par les insultes et les humiliations ou même la défaite pour le bien être du peuple. 

Mais pour le moment nous sommes dépourvus d’une telle société civile. 

Et celle qui est actuellement présente sur le terrain est un ennemi du changement, prête à tenir tout esprit saint, démocratique et patriotique à l’écart de la marche conquérante d’une nouvelle société en Guinée. 

Mais pour autant je ne désespère pas. 

Même si ce pouvoir démesuré et excessif croit par la force de l’argent et de la peur, contrôler tous ces profiteurs nuisibles d’occasions, ces agitateurs conspirationnistes, ces imposteurs issus des forces sociales, dont l’objectif n’est rien d’autre que le partage du gâteau qui est la Guinée. 

Car pour ce clan d’usurpateurs, lorsqu’on désire avoir un point de chute, c’est-à-dire être à la merci des concepteurs de l’hégémonie clanique ethniciste. 

Il faut fermer les yeux sur la décadence organisée de l’État depuis 66 ans et voire même renier son identité peule pour pouvoir appartenir à ce gang des hors-la- loi 

Pour sortir de cette oppression douloureuse sans cesse… 

C’est à dire pour avoir un meilleur avenir pour tous les guinéens, la coopération et l’union de toutes les forces sociales – les syndicats, le secteur privé, les institutions de savoir et de recherche, et la société civile sous toutes ses formes, demeurent la seule voie possible, en vue d’atteindre des objectifs concrets et réalisables pour sortir le pays de ce marasme politique.  

Et tant que nous ne comprenons pas cela, la bataille pour empêcher le surplus de misère et la naissance d’une populace en Guinée sera vaine. 

Ainsi la Guinée continuera d’être le triomphe des bandits de grands chemins. Ils continueront à sortir de partout. 

Et on ne s’étonnera plus qu’il y en ait autant et qu’on ne les remarque pas plus que d’habitude. 

N’est ce pas ils vous ont en 66 ans habitué à ce que la mort d’hommes soit aujourd’hui considéré comme un fait banal en Guinée ? 

En somme, on ne peut sûrement pas refaire la Guinée, mais la possibilité est donnée à chacun de nous de refuser d’être des héritiers d’une histoire corrompue, mensongère, d’un pouvoir despotique qui ne sait que détruire où toute forme d’intelligence devient automatiquement servante de la haine et de l’oppression. 

On n’a pas perdu  

Car si on a perdu, alors la bataille est perdue, et l’on dépose les armes. Il faut, au contraire, poursuivre le combat pour restaurer la dignité de vivre et de mourir en Guinée. 

Et dans ce pays, il y a une capacité de résilience, de résistance, même si l’on pense de ce pays qu’il a toujours été au bord du gouffre et que nous dansons sur un volcan, oui et qu’on pense que tout est perdu.

Mais je reste par-dessus tout, une afro-optimiste. 

J’ai la certitude qu’ à chaque fois, il y aura une petite flamme qui fera que la situation va se retourner. J’en suis convaincue.

En ce moment, les femmes guinéennes comme Yarie Soumah joueront un grand rôle dans la construction de ce pays.

Et tout comme la jeunesse consciente, mais sans la société civile actuelle, les organisations syndicales, certains partis politiques satellite pour participer à ce sursaut.

Aïssatou Chérif Baldé

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