L’Allemagne se mobilise contre le rapprochement entre de l’extrême droite et les démocrates-Chrétiens.  

Et depuis ce mercredi 29 janvier, les allemands descendent dans les rues pour dénoncer le rapprochement entre les  démocrates-chrétiens (CDU/CSU) de Friedrich Merz, favori des sondages pour les élections législatives du 23 février, et le parti facho-raciste l’Alternative pour l’Allemagne (AfD). 

Ce rapprochement qui a eu lieu ce mercredi 29 janvier 2025 paraît comme le plus grand séisme politique de l’histoire récente du pays. 

Car il était jusqu’à présent inimaginable qu’un parti politique allemand se rapproche de l’extrême droite de cette façon criante pour faire passer une loi au parlement allemand. 

Ce mercredi 29 janvier 2025 les conservateurs ont brisé ce tabou et voté avec l’extrême droite de l’AfD pour faire adopter de justesse une motion au Bundestag, visant à refuser l’entrée en Allemagne de tous les étrangers sans papiers, y compris les demandeurs d’asile.

Et surtout de faire déporter toutes les personnes déboutées dans leur procédure de demande d’asile en Allemagne. 

Si nécessaire les maintenir en détention jusqu’à ce que l’État obtienne la possibilité de faire expulser les personnes ayant obtenu l’ordre de quitter. 

Cela signifie que toutes les personnes qui font aujourd’hui des formations, des personnes malades, des personnes qui travaillent, du moment où elles ont reçu l’ordre de quitter l’Allemagne après le rejet de leur demande d’asile peuvent se retrouver en prison pour fin d’expulsion. 

Le texte vise à restreindre le regroupement familial des immigrés et étendre les pouvoirs de la police des frontières.

Une situation qui complique donc le cas des jeunes Guinéens de l’Allemagne, du moment où il existe déjà entre l’État guinéen et allemand un accord de déportation. 

Ceci dit, les régions allemandes peuvent sur cette base faire arrêter les Guinéens déboutés dans leur procédure de demande d’asile en Allemagne et ordonner leur expulsion vers Conakry. 

Les autorités guinéennes signataires de l’accord de déportation ne peuvent qu’obtempérer. 

Et pourtant ces dispositions de loi « contraire au droit européen et international » et viole « les droits de l’Homme ». 

Face à la normalisation de l’extrême droite par les démocrates-chrétiens (CDU/CSU) de Friedrich Merz, les allemands descendent depuis des jours dans les rues pour dire non  au racisme, au fascisme, à la haine l’autre. 

Ils scandent ceci «la haine n’est pas une opinion », «Plus jamais ça, c’est maintenant».

«Ensemble contre l’extrême droite et les réseaux néonazis ». 

Ces manifestations sont plus que jamais nécessaires car l’extrême droite fait des avancées remarquables dans la plupart des 16 régions. Et dans les sondages  elle est créditée de plus de 20 % des intentions de vote – deux fois plus que lors du précédent scrutin en 2021. 

Si autrefois on pensait que c’est dans de nouvelles régions issues de la réunification des deux Allemagnes en 1989 que l’extrême droite pouvait enregistrer des avancées remarquables lors des élections régionales. 

Cette situation n’est plus d’actualité de nos jours en Allemagne. 

L’extrême droite réunie au sein du parti politique Initiative pour l’Allemagne (AfD) est presque représentée dans tous les 16 parlements régionaux et bien évidemment dans le parlement allemand( Bundestag). 

Ils occupent toutes les sphères de la société allemande, d’où la montée en puissance du racisme institutionnel et structurel aux conséquences graves pour les étrangers vivants en Allemagne. 

De Cologne, Hambourg, Kiel à Berlin et Munich, Brandenbourg, les Allemands descendent massivement dans la rue pour défendre la démocratie contre l’extrême droite.

Une chose est certaine, les conservateurs allemands ont tourné le dos à la politique d’accueil prônée par Angela Merkel en 2015, jugée laxiste par Friedrich Merz, qui lui a succédé à la tête du parti.

Dorénavant pour les conservateurs, collaborer avec l’extrême droite n’est plus un tabou. 

Aïssatou Chérif Baldé 

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