Après le limogeage du désormais ancien premier ministre Choguel Maiga et la révocation de son gouvernement, c’est le général Abdoulaye Maiga qui prend la relève.
Il est nommé par décret présidentiel ce 21 novembre 2024 à la tête de la Primature malienne.
Un décret lu sur l’ORTM, la télévision d’État.
Un poste connu du général
Le général Abdoulaye Maïga nommé à ce poste par le général Assimi Goïta, président du Mali connaît déjà le poste. Il avait déjà assuré l’intérim à la Primature lorsque Choguel Maïga avait eu des problèmes de santé.
Certes, il ne fait pas partie des militaires auteurs du coup d’État du 20 août 2020 au Mali.
Mais il a en tant que porte-parole du gouvernement de transition et ministre de l’Administration territoriale su gagner la confiance du président Assimi Goita et ses pairs.
Et il a su à travers ses discours fermes, lus à la télévision d’État ou tenus à l’assemblée générale de l’ONU marquer l’esprit des maliens et des africains et s’imposer comme l’un des piliers du régime militaire malien.
Une confiance qui a fait que récemment, il est passé de grade de Colonel au grade de Général tout comme Assimi Goita d’ailleurs.
C’est un homme de confiance du pouvoir militaire qui prend donc la tête de la Primature.
Le général Abdoulaye Maïga a désormais la charge de former un nouveau gouvernement de transition.
La page de Choguel Maïga est tournée
Car la veille, Choguel Maïga ainsi que son gouvernement ont été révoqués par décret présidentiel, lu hier 20 novembre 2024 à la télévision d’État.
Ce dernier a vivement critiqué, samedi, 16 novembre 2024 lors du meeting du « Mouvement du 5 juin, rassemblement des forces patriotiques » (M5-RFP), la gestion de la transition.
Dans son discours de 23 pages, Choguel Kokala Maïga a d’abord dressé un bilan de la transition avant de souligner ses inquiétudes par rapport à la gestion de la transition.
Et dans ce discours, il a surtout mis en avant ses inquiétudes par rapport à la durée de la transition politique.
Et il dira que « La transition était censée prendre fin le 26 mars 2024, mais on a assisté à son report sine die, unilatéralement, sans débat au sein du gouvernement ».
Et d’ajouter « Moi-même, en tant que Premier ministre, je me contente des rumeurs de la presse ou d’une interprétation aléatoire des faits et gestes du ministre de l’Administration territoriale ».
Depuis ce discours de l’homme qui fut jusqu’ici un fervent défenseur du régime militaire malien dans sa lutte contre le terrorisme et recouvrement de la souveraineté du peuple malien, des critiques à son encontre ne faiblissent pas.
Des voix se sont élevées pour demander son limogeage pour délation et haute trahison des autorités militaires.
Le Collectif de défense des militaires (CDM) a par exemple « condamné avec vigueur » les propos de l’ancien Premier ministre et avait exigé sa démission pour haute trahison dans un délai de 72 h.
Et finalement, il est limogé par le général Assimi Goita.